Israël en guerre - Jour 342

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La police interroge des parents d’otages, leur interdit de manifester contre le gouvernement

La sœur de Matan Zangauker et le neveu d'Avraham Munder sont relâchés du poste de Tel Aviv sous réserve de ne plus participer à des rassemblements "illégaux" pendant 15 jours


Des manifestants appelant à la libération des otages israéliens détenus dans la bande de Gaza devant les quartiers généraux de l'armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 1er mai 2024. (Credit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Des manifestants appelant à la libération des otages israéliens détenus dans la bande de Gaza devant les quartiers généraux de l'armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 1er mai 2024. (Credit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Deux parents d’otages détenus dans la bande de Gaza ont été interrogés par la police mercredi, soupçonnés d’activités criminelles, puis relâchés à condition qu’ils ne participent plus à des manifestations illégales, une mesure qui les empêche de prendre part aux grandes manifestations anti-gouvernementales qui ont lieu chaque semaine dans différentes parties du pays.

Natalie Zangauker, la sœur de Matan Zangauker, 24 ans, et Shahar Mor Zahiro, le neveu d’Avraham Munder, 78 ans, ont été passés au grill dans un poste de police du centre de Tel Aviv, selon les intéressés et leurs avocats. Cette convocation est intervenue quelques jours après une confrontation tendue entre les deux personnes et la police lors d’un rassemblement réclamant un accord pour la libération des otages détenus à Gaza depuis plus de 200 jours, ainsi que la dissolution du gouvernement et de nouvelles élections.

Si par le passé des familles d’otages ont été brièvement détenues lors de manifestations pour les otages ou contre le gouvernement, c’est la première fois que des parents d’otages sont officiellement interrogés par la police, puis relâchés.

Certaines familles, frustrées par le fait qu’après près de sept mois de guerre, leurs proches sont toujours en captivité, se sont retournées contre le gouvernement, s’exprimant publiquement contre les dirigeants du pays.

Zahiro, 52 ans, a été interrogé dans la matinée et Zangauker, 19 ans, plus tard dans la journée, selon la presse israélienne. Au moment où Zangauker est arrivée pour son entretien, une vingtaine de manifestants s’étaient rassemblés devant le poste de police, dont sa mère Einav et les députés d’Avoda Gilad Kariv et Naama Lazimi. Cette dernière a accusé la police de l’avoir brutalisée et d’avoir maltraité Zangauker lors du rassemblement de lundi soir.

Einav Zangauker s’est vue refuser l’entrée du commissariat et n’a pu accompagner sa fille, pas plus que, dans un premier temps, les deux députés, en dépit de leurs droits parlementaires. Lazimi a indiqué qu’elle et Kariv avaient été autorisés, plus tard, à entrer dans le commissariat de police pour voir Zangauker.

Le rassemblement de lundi soir dans le centre de Tel Aviv a dégénéré en affrontements chaotiques entre les manifestants et la police, qui a accusé les manifestants de perturber l’ordre public et d’attaquer les policiers. Cinq personnes ont été arrêtées et des canons à eau ont été déployés par la police lorsque les manifestants ont allumé un feu sur la route Begin à Tel Aviv, près du quartier général de Tsahal, et se sont dirigés vers le siège du parti Likud.

Les manifestants ont accusé la police d’avoir fait un usage excessif de la force.

Les deux parents d’otages ont finalement été relâchés mais sous condition de ne pas participer à des « manifestations illégales » pendant les 15 prochains jours, selon les communiqués de Zahiro et de l’avocat de Zangauker.

La mère et la fille Zangauker portaient toutes deux des t-shirts affichant une photo de Matan imprimée sur le devant. S’adressant à la foule à l’extérieur du poste de police, Einav Zangauker a déclaré que « le gouvernement nous est hostile ».

« Malheureusement, il n’y a pas que le Hamas qui nous malmène, le gouvernement israélien nous malmène aussi », a-t-elle affirmé en évoquant le groupe terroriste palestinien qui a mené l’attaque dévastatrice du 7 octobre contre Israël, au cours de laquelle des centaines d’otages ont été kidnappés et emmenés en captivité dans la bande de Gaza.

Elle a accusé la police d’utiliser « une violence et une force excessives contre nous, les familles des otages, et contre les citoyens qui luttent avec nous pour le retour des otages ».

« Je ne me laisserai pas décourager et je ne cesserai pas de me battre pour la vie de mon fils et pour le retour de tous les otages jusqu’au dernier d’entre eux », a-t-elle promis. « Je ne laisserai qui que ce soit dans ce pays m’intimider ou me tyranniser. »

Plus tard mercredi soir, Natalie Zangauker a participé à un rassemblement à Tel Aviv durant lequel une autoroute a été bloquée.

Zahiro a lui aussi accusé le gouvernement de recourir à des tactiques d’intimidation, indiquant que celui-ci « essaie de nous intimider par l’intermédiaire de Ben Gvir, de réprimer les manifestations, de faire de nous des ennemis intérieurs. Ils n’y arriveront pas ». Itamar Ben Gvir est le ministre de la Sécurité nationale d’extrême droite.

« Je ne sais pas pourquoi ils m’ont convoqué pour un interrogatoire, mais les raisons sont visiblement, politiques », a affirmé Zahiro. « Ils ne nous obligeront pas tous à nous taire, nous continuerons à nous exprimer et à dire ce qui doit l’être ».

Capture d’écran de la vidéo de Shahar Mor Zahiro devant le commissariat central de Tel Aviv, le 1er mai 2024. (Crédit : Capture d’écran/X ; utilisé conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d’auteur)

Zangauker a été interrogée sous caution pour agression d’un officier de police, trouble à l’ordre public et usage imprudent du feu. Au cours de son interrogatoire, la police a également prélevé un échantillon d’ADN salivaire, selon la Douzième chaîne.

Les accusations portent sur une altercation avec un policier lors de la manifestation de lundi, au cours de laquelle elle aurait brandi une fusée éclairante en direction de la police.

Au cours de l’échauffourée avec la police au sujet de l’objet, un policier a été brûlé et a nécessité des soins.

Le quotidien Haaretz rapporte que Zahiro a été interrogé sur des accusations de vandalisme pour avoir tagué « Bibi est un meurtrier » sur un mur, en utilisant le surnom du Premier ministre.

Kariv a publié des images de la scène au poste de police sur son compte X, en écrivant : « L’un des moments les plus sombres pour la police israélienne au cours des six derniers mois, et en fait depuis le jour de sa création. »

Einav et Natalie Zangauker, a-t-il écrit, « attendent une enquête inutile et sont soumises à des intimidations à l’encontre de Natalie ».

Lazimi a également commenté l’incident avec une publication sur son compte X.

« Natalie a été libérée. La honte demeure », a écrit Lazimi, qui avait précédemment accusé la police d’avoir arraché des mains de Natalie Zangauker un poster de Matan Zangauker et de s’être moquée d’elle.

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