La police jordanienne frappe et interpelle des dizaines de manifestants en route vers l’ambassade d’Israël
La Jordanie connait depuis le début de la guerre à Gaza les manifestations les plus dures du Moyen-Orient. Une ONG reproche aux autorités jordaniennes une répression indiscriminée
AMMAN (Reuters) – Selon des témoins et habitants d’Amman, la capitale du pays, la police anti-émeute jordanienne a frappé et appréhendé des dizaines de manifestants qui se dirigeaient vers l’ambassade d’Israël.
Plus de 2 000 manifestants se sont retrouvés, mardi soir, au troisième jour de manifestations émaillées d’affrontements, après que des policiers armés de matraques ont repoussé une foule de centaines de personnes en colère qui avaient tenté de prendre d’assaut l’enceinte de l’ambassade dans le quartier aisé de Rabae à Amman.
L’ambassade d’Israël, devant laquelle les manifestants se rassemblent désormais chaque jour, est traditionnellement le haut-lieu de manifestations anti-israéliennes en période d’escalade des violences entre Palestiniens et Israéliens.
De nombreux manifestants ont scandé des slogans de soutien au groupe terroriste islamiste palestinien Hamas.
3 days of mass protests at the Israeli embassy in Jordan pic.twitter.com/3EfjJT1fvr
— ashok kumar ???????? (@broseph_stalin) March 26, 2024
Les autorités jordaniennes craignent que l’offensive militaire israélienne à Gaza, déclenchée par le massacre commis par le Hamas le 7 octobre dernier, ne fasse progresser la popularité du Hamas auprès de nombreux Jordaniens.
« Oh Hamas… Tout le peuple jordanien est derrière toi », ont scandé les manifestants. Les Jordaniens, dont près de la moitié de la population sont d’origine palestinienne, se déchaînent au sujet de la guerre à Gaza.
La Jordanie a connu les plus fortes effusions de colère du Moyen-Orient depuis le début de la guerre, déclarée en représailles au massacre perpétré par le Hamas dans le sud d’Israël il y a de cela près de six mois, lorsque des milliers de terroristes ont tué 1 200 personnes et fait 253 otages.
Les autorités jordaniennes disent autoriser les manifestations pacifiques mais ne pas tolérer les tentatives d’exploiter la colère contre Israël pour faire des dégâts ou se rendre dans une zone frontalière avec la Cisjordanie ou Israël.
Le mois dernier, l’ONG Amnesty International a demandé aux autorités jordaniennes de mettre fin à ce qu’elle a qualifié de répression indiscriminée : des centaines de personnes ont été interpelées pour avoir exprimé leur soutien aux Palestiniens de Gaza ou critiqué la politique du gouvernement jordanien envers Israël.
Le traité de paix entre la Jordanie et Israël est très impopulaire au sein de la population jordanienne qui considère la normalisation comme une trahison des droits de leurs compatriotes palestiniens.