La police réintègre un officier placé sous enquête pour inaction face aux violences des résidents d’implantations
Exclu de l'unité d'enquête de la police de Cisjordanie, Avishai Muallem reprend du service au sein de la police à un poste administratif ; Ben Gvir préconise une promotion

Le chef de la police israélienne, Danny Levy, a décidé de permettre au capitaine de frégate Avishai Mouallem, qui fait actuellement l’objet d’une enquête, de reprendre du service après une suspension de six mois.
Avant cette suspension, Mouallem dirigeait le service d’enquêtes policières et de renseignement en Cisjordanie. Il est soupçonné d’avoir dissimulé des crimes nationalistes juifs pour gagner les faveurs du ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, et recevoir une promotion.
Réintégré, Mouallem n’a pas repris son poste en Cisjordanie mardi matin, mais a été affecté à un poste administratif au sein de la division de soutien logistique de la police, selon des informations.
Ben Gvir s’est réjoui de la décision de Levy. Le ministre a décrit Mouallem comme un « officier respecté et très expérimenté … persécuté par l’agence de sécurité du Shin Bet ».
« Je crois en son innocence et je suis certain qu’il sera promu – comme il sied à un homme qui a agi avec intégrité et dévouement », a écrit sur X, lundi, le leader d’extrême droite.
Ben Gvir s’en est pris au Shin Bet en affirmant que c’étaient les responsables de cette agence qui avaient demandé à Mouallem « d’enfreindre la loi et de nuire aux résidents d’implantations qui devraient être démis de leurs fonctions, et non à l’officier qui a refusé de s’exécuter ».

Il s’agit là d’une allusion à un appel téléphonique rendu public par Mouallem, au cours duquel on l’entend se quereller avec un haut responsable de la division juive du Shin Bet sur la façon de traiter les violences des résidents d’implantations, ce dernier lui enjoignant de sévir contre toute forme de criminalité nationaliste.
La nouvelle de l’enquête diligentée sur les crimes présumés de Mouallem a été annoncée par le Service des enquêtes internes de la police en décembre dernier.
À l’époque, l’agence avait déclaré à la presse que Mouallem, à l’instar d’un autre officier supérieur de son district, étaient soupçonnés d’avoir « mené des activités irrégulières dans le cadre de leurs fonctions… en s’écartant de la ligne de conduite requise pour traiter les cas de crime nationaliste », dans le but de gravir les échelons de la police.
Ben Gvir fait régulièrement part de son mécontentement envers les mesures prises par la police contre les résidents d’implantations et on lui reproche d’agiter la perspective d’une promotion pour influencer la prise de décision des policiers.
Quamar Mishiriq-Assad, l’avocat des villageois palestiniens de la région des collines du sud d’Hébron, en Cisjordanie, victimes des violences des résidents d’implantations, explique au Times of Israel que depuis la prise de fonctions de Ben Gvir, l’inertie de la police face aux violences nationalistes a atteint « des sommets inimaginables ».
Il ajoute que les policiers du district étaient loin de remplir les missions les plus élémentaires qui leur incombent et qu’ils n’enquêtaient pas sur de tels incidents.
Enquêteurs et procureurs de l’État sont supposés se prononcer sur une possible inculpation de Mouallem ce mois-ci, précise Ynet.
Jeremy Sharon a contribué à cet article.