La réalisatrice de « Cinema Sabaya » espère réitérer le succès des Ophir aux Oscars
Orit Fouks Rotem, qui ne s'attendait pas à ce que son film remporte plusieurs Ophir, espère maintenant pouvoir concourir pour le prix du meilleur film étranger aux Oscars 2023
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Le film « Cinema Sabaya », lauréat des Ophir Awards (version israélienne des Oscars), est actuellement dans la course, espérant pouvoir concourir au premier tour des Oscars 2023, un défi de taille pour ce film à petit budget qui a surpris tout le monde avec la ribambelle de prix déjà reçus.
« Je ne m’attendais pas à gagner l’Ophir », a déclaré la scénariste et réalisatrice, Orit Fouks Rotem, qui a remporté le prix de la meilleure réalisation.
Le film a été le grand gagnant de la cérémonie de remise des prix de septembre, remportant les prix du meilleur film, du meilleur second rôle féminin pour Joanna Sayid, des meilleurs costumes et de la distribution.
Avec l’actrice Dana Ivgy dans le rôle de la cinéaste qui dirige l’atelier, « Cinema Sabaya » dresse le portrait de huit femmes (très) différentes. On y trouve deux mères musulmanes âgées, d’autres plus jeunes, une Israélienne qui vit sur un bateau, une avocate et une mère de banlieue.
En tant que lauréat du prix du meilleur film aux Ophir, « Cinema Sabaya » est automatiquement devenu la sélection israélienne en vue d’une nomination en tant que film étranger aux Academy Awards 2023 aux États-Unis.
Mais ceci n’est qu’un début.
Orit Fouks Rotem et l’équipe de « Cinema Sabaya » sont maintenant dans une course pour tenter d’obtenir cette nomination de l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences.
Comme tous les autres pays en lice, Israël a soumis le film avant la date limite du 1er novembre.
Les membres de la commission de sélection des candidats internationaux (CNC) des longs-métrages examinent ensuite les soumissions admissibles dans la catégorie et votent à bulletin secret pour établir une liste restreinte de 15 films. Il n’est pas certain que tous les membres du CNC regardent tous les films.
Une commission de nomination distincte pour les longs-métrages internationaux visionne ensuite les 15 films présélectionnés et vote à bulletin secret pour déterminer les cinq nominés finaux de la catégorie.
« Il y a 90 films en lice ; 15 montent d’un cran au premier tour », a déclaré Orit Fouks Rotem. « Ça se joue au tirage au sort si les membres voient – ou non – le film au départ. »
Les cinéastes comme Orit Fouks Rotem font souvent des tournées aux États-Unis, en projetant leurs films, en travaillant avec des sociétés de relations publiques et en passant des annonces dans des magazines comme Variety.
Une production à petit budget comme « Cinema Sabaya » n’a pas beaucoup d’argent pour faire la promotion, a déclaré Orit Fouks Rotem, notant que les annonces en pleine page dans Variety coûtent environ 20 000 dollars.
« Nous venons du bas de l’échelle, mais j’espère que ça se passera comme aux Ophir », a-t-elle ajouté.
Cette réalisatrice débutante a travaillé sur « Cinema Sabaya » pendant huit ans, en se basant sur un cours de réalisation de films pour femmes qu’elle avait donné à trois reprises.
Sa mère avait participé à un cours très similaire à celui qui est présenté dans le film, et lorsque Fouks Rotem, alors étudiante à l’école de cinéma et de télévision Sam Spiegel, a entendu parler du concept, elle a « eu comme un déclic » et s’est dit qu’il y avait là une bonne histoire.
Elle a adoré le « truc » du film, où toute l’action se déroule dans une seule pièce, mais où les histoires de chaque protagoniste prennent vie à partir des vidéos qu’elles font de leur vie, montrant tous leurs espoirs et leurs rêves.
« Cinema Sabaya » sera projeté avec des sous-titres anglais le mardi 6 décembre au Yes Planet de Jérusalem, suivi d’une session de questions-réponses en présence de Fouks Rotem et de Jessica Steinberg, rédactrice en chef de la rubrique « Culture & Art de vivre » du Times of Israel.