La Shoah a fait ce qu’était Simone Veil, selon la ministre de la Santé, son ex-belle-fille
Agnès Buzyn, 54 ans, avait épousé en premières noces l'un des fils de l'ancienne ministre de la Santé
La tragédie de la déportation « a marqué la vie » de Simone Veil, décédée vendredi à 89 ans, et « explique ses positions et sa ténacité », a déclaré à l’AFP la ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui était aussi son ex-belle-fille.
« Cette expérience a fait ce qu’elle était, elle a marqué sa vie et un changement dans son échelle de valeurs. Elle explique ses positions, sa ténacité », a estimé Mme Buzyn, dont le père avait lui aussi été déporté.
« Elle était proche de mon père. Ils avaient cette forme de complicité (liée à ce traumatisme, ndlr), même si tout n’était pas dit » entre eux au sujet de la Shoah, a poursuivi la ministre.
Arrêtée par la Gestapo en mars 1944 alors qu’elle n’avait que 16 ans, Simone Veil avait été déportée à Auschwitz avec l’une de ses soeurs et sa mère.
Mme Buzyn, 54 ans, avait épousé en premières noces l’un des fils de Simone Veil.
« Je l’ai connue jeune, lorsque j’étais encore étudiante, et j’avais pour elle une immense admiration », a-t-elle assuré.
« Dans le privé aussi, elle avait une stature qui impressionnait, due à son aura et à son parcours », s’est souvenue Mme Buzyn. « Mais elle compensait cela par une très grande proximité, une chaleur humaine, une attention aux autres. Elle était très protectrice de sa famille. »

« Elle m’a donné goût à la vie publique et m’a fait voir la politique sous son jour le plus noble (…) Je ressens une grande émotion, c’est un passage de relais qui me trouble », a conclu la ministre des Solidarités et de la Santé.
Son ex-belle-mère avait été ministre de la Santé entre 1974 et 1978, période marquée par l’adoption en 1975 de la loi Veil autorisant l’avortement, puis ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville entre 1993 et 1995.