Israël en guerre - Jour 343

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L’armée déclare avoir ciblé un membre du Jihad islamique lors d’une frappe qui aurait tué une mère gazaouie et ses six enfants

Après la mort d'une femme palestinienne et de ses enfants, dont des quintuplés, l'armée israélienne déclare avoir utilisé des munitions de précision pour viser un « important terroriste du Jihad islamique » à Deir el-Balah

Illustration : Cette photo prise à Deir el-Balah dans le centre de la bande de Gaza montre de la fumée s'élevant au-dessus des tours résidentielles Hamad à Khan Younis à la suite d'un bombardement israélien le 17 août 2024. (Bashar Taleb/AFP)
Illustration : Cette photo prise à Deir el-Balah dans le centre de la bande de Gaza montre de la fumée s'élevant au-dessus des tours résidentielles Hamad à Khan Younis à la suite d'un bombardement israélien le 17 août 2024. (Bashar Taleb/AFP)

L’armée israélienne a déclaré lundi avoir ciblé un membre du Jihad islamique palestinien dans une frappe aérienne, dimanche 18 août dans le centre de la bande de Gaza, qui a causé la mort d’une femme palestinienne et de ses six enfants, dont de jeunes quintuplés.

La frappe a touché une maison de Deir el-Balah, tuant Hala Khattab et ses six enfants, d’après l’hôpital Al-Aqsa Martyrs. Un journaliste d’Associated Press présent à l’hôpital a compté les corps.

Mohammed Awad Khattab, le grand-père des enfants, a dit que sa fille était enseignante et que son plus jeune enfant avait 18 mois. Les autres étaient des quintuplés âgés de 10 ans, selon l’hôpital, tandis que le New York Times a rapporté que le plus âgé des enfants avait 15 ans.

Le journal indique que le père des enfants, Ashraf Attar, « a échappé de justesse à la mort » et que la frappe a détruit l’appartement de la famille situé au deuxième étage. Ahmad, le frère de Hala Khattab, a déclaré que Attar, infirmier, n’était pas un agent terroriste et qu’il n’y avait « absolument aucune explication » à la frappe, qui a brisé les bras de son beau-frère et lui a causé des brûlures aux jambes.

« Les six enfants sont devenus des morceaux de corps. Ils ont été placés dans un seul sac », a déclaré Mohammed Awad Khattab aux journalistes.
« Qu’ont-ils fait ? Ont-ils tué des Juifs ? … Cela assurera-t-il la sécurité d’Israël ? ».

En réponse à une question sur l’attaque, Tsahal a déclaré que, grâce à des
« renseignements précis », elle avait ciblé « un important terroriste du Jihad islamique dans la région de Deir al Balah ».

« Le terroriste a mené des attaques contre des troupes de Tsahal tout au long de la guerre », d’après un communiqué de l’armée qui ne cite pas le nom du terroriste en question.

« La frappe a été effectuée au moyen d’une munition précise, à la suite d’une surveillance aérienne et des appels lancés vendredi à la population civile pour qu’elle évacue temporairement la zone afin d’atténuer les dommages causés aux civils non-impliqués », ajoute le communiqué, Ahmed Khattab ayant quant à lui déclaré au Times que la famille n’avait reçu aucun ordre d’évacuation ni aucun avertissement avant l’attaque.

Des parents et des amis prient devant le corps du photojournaliste Ibrahim Muharab, tué alors qu’il couvrait l’avancée des forces israéliennes au nord de Khan Younis la veille, à l’hôpital Al-Nasser, le 19 août 2024. (Bashar Taleb/AFP)

Toujours ce lundi, le ministère de la Santé du Hamas à Gaza et un site d’informations palestinien ont rapporté qu’un journaliste a été tué par des coups de feu israéliens la veille dans la ville de Khan Younès, au sud de Gaza.

« Le corps d’Ibrahim Muharab a été emmené à l’hôpital Nasser » de Khan Younès, a dit le ministère.

Palestinian Daily News, un site pour lequel Muharab travaillait, a annoncé sa mort « des suites de tirs d’obus de l’occupation israélienne sur lui et un groupe de journalistes ».

Il ajoute que le corps de Muharab a été retrouvé lundi matin à Hamad City, un large complexe d’appartements construit par le Qatar et désormais en ruines.

Deux autres journalistes qui étaient avec Muharab au même moment ont été blessés et envoyés à l’hôpital Nasser de Khan Younès, d’après un journaliste de l’AFP sur le terrain.

Des vidéos en ligne que l’AFP n’a pas pu authentifier séparément montrent un véhicule blindé israélien avançant vers le quartier Hamad alors que des balles sont tirées.

On peut voir au moins un homme portant une veste « Presse » s’enfuir sous les tirs avant d’entendre une voix dire « Ibrahim est blessé, où est-il ? ».

Une trentaine de personnes se sont rassemblées lundi à l’hôpital autour du corps de Muharab, posé à même le sol sous une bâche en plastique blanc sur laquelle un gilet pare-balles marqué « Presse » a été déposé comme une couronne mortuaire, ont montré des images de l’AFPTV.

Contactée par l’AFP, l’armée israélienne a refusé de commenter ce cas précis sans avoir reçu les coordonnées géographiques du lieu de la mort de Muharab et sa carte d’identité.

« L’armée israélienne n’a jamais ciblé et ne ciblera jamais délibérément les journalistes », a rappelé à l’AFP un porte-parole de l’armée.

Des proches pleurent autour du corps du photojournaliste Ibrahim Muharab, tué alors qu’il couvrait l’avancée des forces israéliennes au nord de Khan Younès la veille, à l’hôpital Al-Nasser le 19 août 2024. (Bashar Taleb/AFP)

Le syndicat des journalistes palestiniens a condamné « l’assassinat » de Muharab et accusé l’armée israélienne de mener une « campagne organisée… pour tuer des journalistes » à Gaza.

Le journaliste gazaoui Ibrahim Qanan, qui était à l’hôpital, a accusé Israël de « tuer la vérité en tentant d’effacer toute trace de transmission vers le monde extérieur de ce qu’il se passe dans la bande de Gaza ».

L’armée israélienne a tué plusieurs journalistes à Gaza qu’elle accusait faire partie des branches armées du Hamas ou du Jihad islamique.

Le Committee to Protect Journalists (CPJ) a rapporté ce lundi que « au moins 113 journalistes et employés de médias » ont été tués depuis le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre qui a déclenché la guerre en cours à Gaza, ce qui en fait la « période la plus mortelle pour les journalistes depuis que la CPJ a commencé à rassembler des données en 1992 ».

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