L’armée indique que des Juifs extrémistes sont bien entrés au Liban au début du mois
Les militaires avaient initialement déclaré que les activistes avaient installé un campement aux abords d'une communauté frontalière israélienne et les avoir dispersés
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée a finalement reconnu mercredi qu’un groupe d’activistes du mouvement pro-implantation avait bien franchi la frontière nord et était entré au Liban au début du mois, à proximité du village libanais de Maroun al-Ras.
Le groupe est placé sous la direction du mouvement Uri Tzafon, une organisation sioniste religieuse qui a organisé des conférences virtuelles appelant à une implantation juive dans le sud du Liban, dans des régions qui, selon elle, appartiennent au peuple juif.
Le soutien à l’implantation juive au Liban reste très faible, et aucun homme politique ou personnalité importante, en dehors des groupes marginaux de résidents d’implantation, n’a appelé à leur établissement. Aucune implantation n’a été érigée au Sud-Liban pendant l’occupation israélienne de 1982 à 2000, lorsque l’armée israélienne y maintenait une zone de sécurité.
Les militaires avaient initialement déclaré que les activistes d’extrême droite prônant l’annexion et la création d’implantations dans le Sud-Liban avaient installé un campement aux abords d’une communauté frontalière israélienne et qu’ils avaient finalement été dispersés par les soldats, la région étant une zone militaire fermée.
Mais après une enquête plus approfondie, l’armée a déclaré que « les civils ont effectivement franchi la ligne bleue de plusieurs mètres, et ils ont été dispersés après avoir été identifiés par les troupes ».
« C’est un incident grave qui fait l’objet d’une enquête », a précisé Tsahal.
« Toute tentative visant à s’approcher ou à franchir la frontière vers le territoire libanais, sans coordination préalable, met en danger la vie des personnes et nuit à la capacité des soldats à mener des opérations dans la région et à remplir leur mission », a ajouté l’armée.
Une source militaire a indiqué que ces dernières semaines, l’armée a cherché à bloquer plusieurs points d’entrée au Liban le long de la clôture avec Israël, et que les soldats ont été formés sur les procédures à suivre pour les civils qui se rendent dans la zone proche de la frontière.
L’armée israélienne a jusqu’au mois de janvier pour se retirer du Sud-Liban, où ses troupes opèrent depuis octobre pour chasser le Hezbollah de la région frontalière, et céder la responsabilité de la zone à l’armée libanaise.
Les responsables israéliens ont déclaré que les forces seraient retirées progressivement afin de garantir l’application de l’accord.
Le cessez-le-feu a mis fin à 14 mois de conflit entre Israël et le Hezbollah, qui a débuté lorsque le groupe terroriste a commencé à tirer sur Israël, sans provocation, le 8 octobre 2023, en affirmant qu’il agissait en solidarité avec les Palestiniens de Gaza. Les attaques incessantes ont forcé le déplacement de quelque 60 000 habitants du nord d’Israël.