L’attaque aux missiles du régime iranien souligne qu’Israël – et les États- Unis – doivent précipiter sa fin
Ces dernières frappes sont le sinistre rappel du fait que la république islamique est au cœur de la guerre visant à détruire Israël qui se déroule sur de multiples fronts. Et qu'en fin de compte, c'est eux ou nous
David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).
L’attaque qui a été perpétrée par l’Iran – qui a tiré 200 missiles balistiques dans la nuit de mardi à mercredi, contraignant l’écrasante majorité des dix millions d’habitants d’Israël à trouver refuge dans les abris antiaériens – aurait provoqué une panique générale et durable dans n’importe quel pays « normal ».
Mais cela n’a pas été le cas parce que le public – très certainement effrayé et désemparé lorsque les sirènes se sont faites entendre, surtout pour tous ceux qui, à ce moment-là, ne se trouvaient pas dans un endroit sûr – parce que le public, donc, sait qu’Israël a mis au point les systèmes de défense contre les roquettes et antimissiles les plus efficaces parmi toutes les nations du monde. Cela n’a pas été le cas parce que nous avions vécu quelque chose de très similaire au mois d’avril lorsque l’Iran avait envoyé en direction du territoire israélien plus de 300 drones et autres missiles, sans faire réellement beaucoup de mal. Et cela n’a pas été le cas parce que des décennies de guerre et de terrorisme ont donné naissance à une résilience atypique à l’échelle mondiale.
Et cela n’a pas été le cas parce qu’Israël, depuis le 7 octobre, n’est plus un pays « normal », même au sens relatif du terme.
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L’attaque de mardi, survenue vingt-quatre heures avant le début de la nouvelle année juive, n’a été qu’une agression scandaleuse et intolérable de plus à se produire au cours d’une année d’attaques sur plusieurs fronts qui ont pris pour cible le territoire israélien, et ce depuis le massacre monstrueux qui avait été commis par le Hamas, le 7 octobre dernier.
Et il faut noter que finalement, ces tirs de missiles balistiques n’ont pas été l’initiative visant à attenter à la vie d’Israéliens la plus efficace à avoir été entreprise hier. Loin de là.
Alors que ces vastes tirs de barrage en provenance de l’Iran, des frappes dont l’objectif était d’entraîner encore et encore la destruction, semblent avoir coûté la vie à une personne – un Palestinien de Jéricho qui a été directement touché avant que d’autres Palestiniens des villes voisines de Cisjordanie ne sortent dans les rues pour célébrer l’audace dont a témoigné l’Iran – sept Israéliens avaient été assassinés, peu de temps auparavant, par deux terroristes palestiniens qui avaient commencé leur épopée meurtrière dans le tramway de Tel Aviv, la poursuivant lorsqu’ils en sont descendus à Jaffa.
Et juste avant ces multiples assassinats d’Israéliens sur notre propre sol, l’armée avait révélé les détails de ce qui devait être un massacre encore plus horrible que celui du 7 octobre : Tsahal a ainsi fait part du projet d’invasion planifiée de la Galilée par le Hezbollah, précisant notamment que quelque 3 000 terroristes, des membres des forces d’élite Radwan du groupe terroriste en majorité, s’étaient cachés dans des villages du Sud-Liban immédiatement après l’invasion du Hamas, attendant l’ordre de franchir la frontière.
En contraste avec la négligence affichée à l’égard de la menace que présentait le Hamas – une négligence qui s’était avérée être catastrophique – l’armée s’était déployée de manière responsable dans le nord du pays et, comme les militaires l’ont aussi fait savoir hier, les soldats avaient procédé à des frappes aériennes et ils avaient des raids transfrontaliers, obligeant les terroristes des forces Radwan à reculer de la zone frontalière et empêchant finalement l’invasion.
Ce qu’ont en commun tous ces meurtres et tentatives de meurtre – ainsi que ceux des Houthis, au Yémen, et ceux des milices en Syrie et en Irak – c’est bien sûr la supervision calculatrice du régime de Téhéran : La République islamique finance, arme et prône l’élimination d’Israël depuis tous les points cardinaux, par voie aérienne, terrestre et maritime et par le biais de la guerre judiciaire, de la diplomatie, des médias traditionnels et de tous les réseaux sociaux possibles.
Certains analystes affirment que le recours, de la part de l’Iran, au même type d’agression que celle qui avait connu un relatif échec, au mois d’avril, est une preuve de la faiblesse du régime. Une affirmation qui, d’une part, ne tient pas compte du fait que Téhéran et ses partisans ont présenté les tirs de barrage de mardi comme un immense succès – déclarant que les cibles militaires avaient été anéanties, exprimant la joie de voir les Israéliens se précipiter pour se mettre à l’abri, avec des clips et des images aux couleurs vives montrant l’impact des missiles – sans oublier le fait que le guide suprême Ali Khamenei a lui-même écrit sur X que « la victoire » était à portée de main.
نَصرٌ مِنَ الله و فَتحٌ قرِيب… pic.twitter.com/l53SfjEslF
— KHAMENEI.IR | فارسی ???????? (@Khamenei_fa) October 1, 2024
La république islamique a manifestement été affaiblie, notamment par la vulnérabilité qui s’est révélée lorsque quelqu’un a éliminé le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, à Téhéran au mois de juillet – et qui a été surtout mise en exergue par le succès absolu des attaques menées par Israël contre le Hezbollah, avec en point d’orgue la frappe de vendredi à Beyrouth qui a tué Hassan Nasrallah, ce chef terroriste rusé et, comme cela s’est avéré être fatalement le cas pour lui, trop sûr de lui.
Et si le régime a eu recours aux ignobles frappes aux missiles parce qu’il avait le sentiment de ne pas avoir d’autres options – il n’a, jusqu’à présent, pas riposté à la mort de Haniyeh et il est resté sur la touche alors que le Hezbollah essuyait des dégradations majeures – c’est plutôt une relative bonne nouvelle. Mais ce n’est qu’une hypothèse. Et cela ne change rien aux obligations d’Israël en matière de stratégie.
En fin de compte, l’Iran a fait du Hezbollah l’une des armées les plus puissantes au monde afin qu’il puisse constituer une menace stratégique pour Israël, une force capable de contribuer à la destruction d’Israël le jour venu, de dissuader Israël ou d’envahir le territoire, de tirer des milliers de missiles par jour sur Israël si l’État juif devait sérieusement envisager de s’attaquer au programme d’armement nucléaire du régime des mollahs.
Ces capacités du Hezbollah sont actuellement radicalement réduites par les frappes de l’armée israélienne – même si le groupe terroriste conserve une puissance funeste.
Alors que la riposte d’Israël lancée à l’encontre du gouvernement terroriste du Hamas à Gaza – et même sa pulvérisation du haut-commandement du Hezbollah au Liban – ont été largement condamnées à l’international et qu’elles ont été accueillies avec inquiétude et méfiance aux États-Unis, l’attaque iranienne de mardi est parvenue à rapprocher les États-Unis d’Israël. La Maison Blanche a ainsi publiquement pris l’engagement d’aider Israël à faire assumer les « graves conséquences » de ses actes au régime de Téhéran.
En avril, Israël avait répondu à la toute première attaque directe lancée depuis le territoire iranien par un raid tactique relativement modéré qui avait pris pour cible des éléments du système de défense antimissile qui protège l’usine nucléaire iranienne de Natanz. Au cours des dernières heures, des rumeurs ont laissé entendre qu’Israël, cette fois-ci, pourrait s’en prendre à d’autres systèmes de défense antiaérienne au sein de la république islamique, viser des cibles pétrolières et énergétiques ainsi que des installations nucléaires.
Mais indépendamment de ce qu’Israël choisira de faire – ou de ne pas faire – à court-terme, il ne doit y avoir aucun doute sur ce qui reste un impératif fondamental. Il s’agit, avec les États-Unis, d’accélérer la disparition du régime idéologique et territorial de Téhéran, ce régime qui s’adonne au culte de la mort, qui maltraite son propre peuple, qui terrorise la région et qui travaille assidûment à la destruction d’Israël.
Si l’attaque de mardi est la preuve de la faiblesse relative de ce régime, tant mieux. Si ce n’est pas le cas, alors la nécessité de l’éradiquer n’en est que plus aiguë.
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David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel