L’attaque contre Dani Dayan menace la mémoire de 6 millions de personnes – experts
Des enseignants du monde entier s’inquiètent des efforts de la coalition pour démettre le chef de Yad Vashem de ses fonctions et le remplacer par une alliée
Plus de 120 spécialistes de la Shoah du monde entier ont publié ce week-end une lettre ouverte exprimant leur « grande inquiétude » face à la volonté supposée du gouvernement de limoger le directeur du mémorial de la Shoah, Yad Vashem, Dani Dayan, et de le remplacer par un allié du Likud, le parti au pouvoir.
Parmi les 123 signataires figurent les professeurs Barbara Engelking, Yehuda Bauer, Efraïm Zuroff, Dina Porat, Jeffrey Herf, Jan Grabowski, Dalia Ofer et Alvin Rosenfeld.
Déplorant les « récentes attaques » du ministre de l’Éducation, Yoav Kisch (Likud), à l’encontre de Dayan, les enseignants ont averti qu’une tentative d’affirmer un contrôle politique sur l’institution « constitue une menace claire pour la mémoire des six millions de victimes de la Shoah et un défi pour la légitimité d’une institution qui jouit d’un prestige énorme et bien mérité dans le monde entier ».
Ils ont ajouté « qu’aujourd’hui, alors que la mémoire de la Shoah est soumise à des pressions accrues et que diverses institutions et gouvernements sont impliqués dans la déformation et le déni de la Shoah [ou négationnisme], l’indépendance de Yad Vashem est plus cruciale que jamais ».
Ils ont également souligné que Dayan « a servi son institution avec une grande distinction, permettant à Yad Vashem de maintenir et de renforcer son caractère indépendant et non-partisan ».
« Nous demandons au ministre de l’Éducation et au gouvernement d’Israël de veiller à ce que le président Dani Dayan et Yad Vashem soient autorisés à poursuivre leur mission sans entrave. »
Samedi, Dayan a également reçu le soutien de l’envoyée spéciale de l’Administration Biden pour les questions relatives à la Shoah.
« Les États-Unis apprécient le travail crucial de Yad Vashem et le leadership de son directeur, alors que nous travaillons ensemble sur l’éducation, la mémoire et la recherche sur la Shoah. Le maintien de l’indépendance de ces institutions dans le monde entier est essentiel face aux efforts visant à déformer ou à nier les faits de la Shoah », a écrit Ellen Germain, l’envoyée spéciale des États-Unis pour les questions relatives à la Shoah au Département d’État, sur X – anciennement Twitter.