L’Autorité palestinienne au bord de l’asphyxie selon la Banque mondiale
A l'issue de l'année écoulée, l'AP présentait un déficit de 682 millions de dollars, soit 3,9 % du PIB palestinien, et il devrait quasi doubler cette année pour atteindre 1,2 milliard de dollars
L’Autorité palestinienne (AP) est au bord de l’asphyxie financière, a estimé jeudi la Banque mondiale (BM) dans un rapport, du fait de l’assèchement complet de ses flux de ressources et d’une forte récession de l’économie palestinienne, qui vient diminuer d’autant les recettes fiscales.
A l’issue de l’année écoulée, l’AP présentait un déficit de 682 millions de dollars, soit 3,9 % du PIB palestinien, et il devrait quasi doubler cette année pour atteindre 1,2 milliard de dollars.
En cause, l’importante baisse des revenus collectés par le gouvernement israélien sans être reversés à l’AP ainsi que la forte récession anticipée de l’économie palestinienne, qui devrait reculer dans une fourchette comprise entre 6,5 % et 9,4 %, estime la BM.
L’autre raison majeure est la forte récession anticipée de l’économie palestinienne, qui devrait reculer dans une fourchette comprise entre 6,5 % et 9,4 %, estime l’institution financière internationale, soulignant cependant qu’il est très difficile de faire des projections précises.
La situation est encore plus difficile, sans surprise, dans la bande de Gaza, puisque son économie devrait être divisée par plus de deux, après avoir déjà connu un fort recul fin 2023, dans la foulée du début de l’offensive israélienne en réponse à l’attaque du Hamas le 7 octobre.
La forte récession entraîne une hausse de la pauvreté en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Dans cette dernière, la quasi totalité de la population a basculé sous le seuil de pauvreté.
L’une des raisons est la destruction des emplois au cours des six derniers mois, près de 500 000 emplois ont été perdus, dont 200 000 à Gaza et près de 150 000 concernant des Palestiniens qui se rendaient en Israël pour travailler.
La situation humanitaire ne cesse par ailleurs de se détériorer, avec une insécurité alimentaire qui touche 95 % de la population gazaouie, alors que le nord de la bande de Gaza est désormais considéré comme étant en état de famine, où « l’insécurité alimentaire atteint des niveaux catastrophiques », souligne le rapport.
Se basant sur une étude de la London School of Hygiene and Tropical Medecine et de l’université américaine Johns Hopkins, le rapport avance qu’entre 58 000 et 66 000 personnes pourraient mourir de faim « si la tendance actuelle se poursuit ».
Ce rapport intervient quelques jours après que le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a menacé d’interrompre le transfert de fonds à l’Autorité palestinienne à Ramallah après l’annonce par la Norvège, l’Espagne et l’Irlande de la reconnaissance unilatérale d’un État palestinien.
Le ministre d’extrême droite a également déclaré qu’il ne prolongerait pas l’indemnité accordée aux banques israéliennes qui transfèrent des fonds vers des banques de Cisjordanie, qui doit expirer le 1er juillet.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 252 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 35 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent, bien que seuls quelque 24 000 décès aient été identifiés dans les hôpitaux. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. L’armée israélienne affirme avoir tué plus de 13 000 membres du groupe terroriste à Gaza, en plus d’un millier de terroristes à l’intérieur d’Israël le 7 octobre et dans les jours qui ont suivi l’assaut.