L’avocat défendant la loi sur les avant-postes fait “construire sa maison illégalement”
Un article révèle que le logement de Harel Arnon est construit en Cisjordanie sur des terrains réservés exclusivement à un usage militaire
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
L’avocat qui défend une loi controversée de légalisation des avants-postes illégaux construit actuellement son logement illégalement en Cisjordanie, a annoncé Haaretz lundi.
L’avocat Harel Arnon représente l’Etat contre les requêtes déposées devant la Haute cour de Justice pour annuler la « loi de régulation » qui a été adoptée au mois de février par la Knesset.
Cette législation légalise les avant-postes illégaux construits sur des terrains privés palestiniens si les propriétaires peuvent prouver qu’ils ont construit sur ces terrains de bonne foi ou avec le soutien du gouvernement.
Arnon — qui pourrait déjà devoir répondre d’accusations de fraude et de blanchiment d’argent – est actuellement en train de construire un logement près de l’implantation d’Elazar, au sein du bloc du Gush Etzion, qui avait été réservé strictement à des desseins militaires, a annoncé Haaretz. Le bâtiment contrevient également aux plans de construction autorisés par l’administration civile de l’armée israélienne.
Arnon est venu remplacer le procureur général Avichai Mandelbit, qui avait qualifié la loi d’indéfendable, en tant que représentant de l’Etat. La municipalité de Silwad a déposé une requête contre cette législation, tout comme d’autres autorités palestiniennes locales.
רואים את הבית הגדול והמפואר הזה? בקרוב תלמדו כמה עובדות מעניינות עליו ועל מי שבונה אותו. pic.twitter.com/QnYK0aUhlk
— Dror Etkes (@dror_etkes) April 29, 2017
Dror Etkes, de l’observatoire anti-implantation Kerem Navot, a déclaré qu’Israël avait régulièrement réservé sous l’appellation de « terrains appartenant à l’Etat » des zones précédemment strictement dévolues à un usage militaire. Il a affirmé que le fait que le gouvernement n’ait pas fait de même avec le segment d’Elazar laisse penser qu’il s’agisse bien, en fait, d’une terrain privé palestinien.
Bezalel Smotrich, député de HaBayit HaYehudi, l’un des principaux partisans de la loi de régulation, avait été également regardé de près au mois de mars après que des photographies ont indiqué que sa propre maison de l’implantation de Kedumim était située sur des terrains privés palestiniens.
Répondant à l’article de Haaretz, Arnon a expliqué qu’être le représentant pour le dossier devant la Haute Cour ne constituait pas un conflit d’intérêt car la loi sur les avant-postes illégaux ne cherchait à réguler que les terrains « qui n’ont pas été alloués à des entreprises d’implantation ».
Il a insisté sur le fait que toute l’implantation d’Elazar avait été réservée précisément à cet usage.