Israël en guerre - Jour 535

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Le rabbin qui jeûne pour le Ramadan

Natan Levy rêve d’une soupe de poulet, mais espère que son effort incitera les Juifs britanniques à une "conversation honnête" avec l’Islam

Le rabin Natan Levy (droite) (Crédit : autorisation)
Le rabin Natan Levy (droite) (Crédit : autorisation)

Rabbin orthodoxe et acteur du dialogue interreligieux, Natan Levy, résident de Londres, a réalisé lorsqu’il avait le poste de aumônier de l’université de Bristol que les voix des dirigeants musulmans et juifs comme lui-même étaient « toujours plus fortes et mieux entendues par les politiciens et des médias, si nous travaillons ensemble ». Avec cet élément en tête, Levy et ses collègues musulmans ont créé une radio en ligne appelée Salaam-Shalom.

Cette expérience, explique-t-il, l’empêche de « vivre avec les stéréotypes véhiculés dans les médias sur l’Islam ».

Levy, âgé de 40 ans et père de quatre enfants, a eu une idée qui va, il l’espère, transformer le dialogue de sa communauté avec l’Islam. Il a décidé de jeûner durant le Ramadan, le jeûne d’un mois qui a commencé dans le monde entier la semaine dernière, avec toute la communauté musulman britannique.

« J’espère tenir tout le mois », a-t-il déclaré au Times of Israel.

Pour l’instant, il admet que cela n’a pas été facile. Cette première semaine a été un peu dure. « J’ai eu envie de soupe de poulet toute la semaine ». Et cette difficulté explique certainement pourquoi personne dans la communauté juive n’a fait le choix de faire le jeûne avec lui.

« Je ne demande à personne d’autre de jeuner avec moi. Jeûner n’est pas du tout divertissant. J’espère que cela ouvrira certaines portes jusqu’alors fermées et construira de nouveaux ponts. J’aurai dû choisir un Ramadan en hiver. C’est le plus long jeûne du Ramadan dans le cycle de 33 ans. »

Pourquoi alors s’imposer tout cela ? Au-delà de la possibilité de renforcer le dialogue avec les musulmans au Royaume-Uni, il y a plusieurs autres raisons pour sa démonstration de solidarité.

Tout d’abord, il voulait « aller au-delà des gros titres de journaux » sur les groupes musulmans radicaux comme l’Etat islamique ou Boko Haram.

« Je ne veux avoir l’air d’être naïf, il y a des éléphants dans la pièce entre les Juifs et les Musulmans », dit-il. « Mais je crois que nous devrions commencer à parler des éléphants une fois que les liens, la confiance et la compréhension mutuelle auront été créés. »

Dans la société britannique, explique-t-il, il y a un long chemin à parcourir avant d’arriver à une telle compréhension mutuelle.

« Je suis triste et frustré que la communauté juive britannique vive dans un état que je pourrais seulement qualifier de profonde méfiance avec tout ce qui touche l’Islam ».

C’est un incident qui a eu lieu le mois dernier à la synagogue qui l’a poussé à entreprendre ce jeûne.

« Une fidèle de ma congrégation est rentrée chez elle parce qu’elle s’est trouvée assise à côté d’une invitée musulmane pour le service de Kabbalat Shabbat », explique-t-il. « Sa mère lui a dit de revenir rapidement à la synagogue et a alerté l’agent de sécurité. Cela a provoqué une pagaille et un moment de honte pour nous, sans être vraiment surprenant ».

La femme musulmane en question était un professeur de Cambridge, une amie que Levy avait invitée pour un dîner de Shabbat.

Selon Levy, le système britannique d’écoles juives offre par ailleurs peu d’opportunités de découvrir d’autres religions, même si la Grande Bretagne, et Londres en particulier, est connue pour sa diversité culturelle et religieuse.

Une troisième raison du jeûne de Levy était le souhait de renforcer sa prise de conscience sur les sujets de la faim et de la pauvreté. « Jeûner concentre mes pensées sur la vraie faim parmi nous… mon jeûne volontaire n’aidera pas à nourrir ce qui en ont besoin, mais avoir faim me met en colère que d’autres aient faim, et je prie que je puisse en faire plus pour les aider », explique-t-il.

« Est-ce que cette initiative nous conduira tous vers une meilleure compréhension ? Est-ce que cela ouvrira des portes ? Je n’en sais rien. Je l’espère, je prie, mais je ne crois pas que nous saurons jusqu’à ce que nous enfants arrêtent de s’enfuir lorsqu’ils voient un Musulman dans une synagogue. Et je crois que c’est un long processus pour se souvenir que nous sommes, Juifs et Musulmans, des enfants d’Abraham ».

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