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Le rabbinat refuse de former les femmes aux lois rabbiniques

Après que le procureur général a annoncé que l'État allait créer une filière parallèle aux examens d'ordination réservés aux femmes, le Grand Rabbinat menace d'une grève

Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

Les bureaux du grand rabbinat d'Israël à Jérusalem. (Yonatan Sindel/Flash90)
Les bureaux du grand rabbinat d'Israël à Jérusalem. (Yonatan Sindel/Flash90)

Mardi, le Grand Rabbinat d’Israël a menacé de faire grève s’il était contraint de dispenser une formation aux femmes qui souhaitent étudier les lois requises pour devenir rabbin orthodoxe, même si ces femmes n’insistent pas pour recevoir l’ordination rabbinique.

Dans un communiqué, le rabbinat a dit qu’il pourrait cesser d’administrer tous les examens pour ordonner des rabbins certifiés par l’État.

La menace est intervenue après que le procureur général Avichai Mandelblit a déclaré la semaine dernière à la Haute Cour d’Israël que l’État mettrait en place une voie parallèle permettant aux femmes de passer les mêmes examens rabbiniques que les hommes.

Mandelblit répondait à une requête d’un groupe de femmes représenté par l’ITIM – le Centre de défense de la vie juive, le Centre Rackman de l’Université Bar-Ilan pour la promotion de la condition féminine et Kolech, un groupe féministe orthodoxe. La requête visait à permettre aux femmes de passer les examens d’ordination rabbinique – non pas dans le but d’être certifiées comme rabbins, mais plutôt pour le statut et les avantages que la réussite de ces examens peut apporter.

La réussite de ces examens, qui sont passés par des milliers d’hommes au cours du processus d’ordination rabbinique et qui sont, dans certaines professions, considérés comme équivalents à un diplôme universitaire, pourrait permettre aux femmes d’augmenter leur salaire dans certaines professions ou de postuler à des postes de la fonction publique qui ne leur seraient pas accessibles autrement.

Les requérantes, Sarah Segal Katz, Rachel Keren et Deborah Evron, ont fait valoir qu’elles étaient victimes de discrimination parce que le rabbinat n’autorise que les hommes à passer les examens de qualification rabbinique.

Dans sa réponse, Avichai Mandelblit a écrit qu’il existe des « difficultés juridiques » dans la situation actuelle où seuls les hommes peuvent passer les examens. Il a ajouté que des négociations étaient en cours pour établir une filière parallèle pour les femmes, administrée soit par le ministère de l’Éducation, soit par le ministère de l’Enseignement supérieur.

Le Grand Rabbinat a répondu en disant qu’il « n’est pas un institut d’enseignement supérieur et que son rôle est de certifier les rabbins ».

Le grand rabbin séfarade Yitzhak Yosef a demandé aux responsables du rabbinat de s’opposer totalement à la formation des femmes, selon le communiqué.

« La loi et la tradition juives que le rabbinat est chargé de maintenir ne permettent pas la formation des femmes dans le rabbinat », a-t-il déclaré.

Tant qu’il y aura un ordre juridique obligeant le rabbinat à former des femmes, cela mettra un terme à toute certification de rabbins, « en attendant un amendement législatif pour régler la question », a ajouté le rabbinat.

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