Les 2 derniers suspects de l’attaque de résidents d’implantations contre l’armée et la police placés en résidence surveillée
4 autres ont été libérés en début de semaine ; les procureurs luttent pour poursuivre les auteurs d'attaques contre des réservistes

Jeudi après-midi, les deux suspects encore détenus dans le cadre de l’attaque de soldats réservistes durant le week-end, lors des violences commises par des résidents d’implantations dans le village palestinien de Kafr Malik, en Cisjordanie, ont été libérés et placés en résidence surveillée, alors que les efforts pour poursuivre les auteurs des attaques semblent s’effondrer.
Les deux suspects ont été libérés à la suite d’une autre attaque, mercredi soir, d’un village palestinien par des résidents d’implantations. Ces derniers chercheraient à prendre le contrôle de la zone et à établir un avant-poste illégal sur les terres du village, dans un contexte où les autorités israéliennes ne veulent ou ne peuvent pas maîtriser les violences des activistes.
Malgré les promesses des autorités israéliennes de sévir contre les jeunes résidents d’implantations extrémistes, l’enquête sur l’attaque semble s’effondrer, la poursuite peinant à rédiger un acte d’accusation, a rapporté le site d’information Ynet.
Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, des dizaines de jeunes résidents d’implantations israéliens ont attaqué des soldats réservistes à Kafr Malik.
L’attaque a eu lieu après l’envoi, en raison de nouvelles émeutes, de soldats et de policiers dans la région. La zone avait été déclarée zone militaire fermée après une attaque de résidents d’implantations en début de semaine, durant laquelle trois Palestiniens avaient été tués.
Les assaillants auraient battu, tenté d’étrangler et lancé des pierres sur les soldats, lacéré les pneus d’un véhicule de police, et essayé de percuter les troupes avec une voiture.
Six suspects ont été arrêtés durant les émeutes de vendredi soir. Trois ont été relâchés dès le premier jour de l’enquête. Un mineur supplémentaire a été libéré mercredi et les deux derniers suspects, jeudi. Leurs affaires ont toutes été entendues par le tribunal de district de Petah Tikva.
אחרי עדות נוספת של המג"ד ובהתייעצות הפרקליטות: שני החשודים האחרונים בתקיפת המג"ד שנותרו במעצר ישוחררו בהסכמת המשטרה למעצר בית של 6 ימים@GLZRadio pic.twitter.com/kdEL2q3rla
— שלמה רייכמן????️ || shlomo raichman (@shlomoraichman) July 3, 2025
Les procureurs ont rencontré quelques difficultés pour rédiger les actes d’accusations en raison des écarts constatés entre les preuves documentées et les témoignages.
Le commandant d’un bataillon de réservistes, attaqué cette nuit-là, a été convoqué pour un complément de témoignage, l’enquête en cours rencontrant quelques obstacles.

Ce réserviste anonyme avait déjà été interrogé une fois par la police, qui l’a rappelé après la diffusion mardi d’images censées contredire son témoignage initial. La nature de ces contradictions n’a pu être établie, l’intégralité du témoignage de l’homme n’ayant pas été rendue publique.
Dans une vidéo de l’incident publiée par Ynet, on peut voir une confrontation physique entre le réserviste et les jeunes résidents d’implantations, durant laquelle le premier tente d’empêcher les seconds d’attaquer un autre soldat. On entend alors l’un des résidents d’implantations crier au commandant réserviste : « Pour qui tu te prends ? »
Quelques jours après l’attaque, des dizaines d’extrémistes juifs se sont rassemblés devant une base de Tsahal en Cisjordanie dans la nuit de dimanche à lundi. Plusieurs ont brandi des pancartes qualifiant le réserviste de « traître » et exigeant son emprisonnement.
D’après un responsable de l’armée, certains des résidents d’implantations ont tenté de pénétrer par effraction dans la base militaire de la brigade régionale de Binyamin, jeté des pierres, aspergé les soldats de gaz lacrymogène et lacéré les pneus des véhicules.
Selon Ynet, le commandant a expliqué que son bataillon passait le plus clair de son temps à faire face à la violence des résidents d’implantations.
« Nous passons 90 % de notre temps à empêcher les ‘jeunes des collines’ de mettre le feu à la région », a-t-il ajouté, faisant référence à un important groupe de jeunes résidents d’implantations extrémistes responsables d’une grande partie des violences visant les Palestiniens de Cisjordanie. « Ce sont ces mêmes personnes qui ont été filmées en train de mettre Kafr Malik à feu et à sang, avec leurs armes dégainées. »