Les familles des otages entament une marche de Tel Aviv jusqu’à la Knesset
"Le gouvernement nous a déjà abandonnés, ne nous laissez pas seuls", demandent les organisateurs à l'occasion d'une marche de plusieurs jours vers Jérusalem

Les familles des Israéliens retenus en otage par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza, ainsi que des sympathisants, ont donné le coup d’envoi d’une marche de protestation à Tel Aviv de cinq jours qui devrait arriver à Jérusalem samedi et se terminer par un rassemblement devant la résidence du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Marchant sous le slogan « Nous les ramènerons », les familles et les représentants des quelque 240 otages sont partis de la place rebaptisée « Place des Otages » de Tel Aviv, mardi en début d’après-midi, avec l’intention d’atteindre leur première étape à Beer Yaakov à la tombée de la nuit.
Cette marche de 63 kilomètres, à travers le centre du pays, doit conduire les participants jusqu’au bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour exiger de lui « la libération immédiate de tous les otages », a expliqué le Forum des familles d’otages et disparus.
Portant des t-shirts noirs avec les portraits des otages ou des affiches, plus d’une centaine de proches et leurs soutiens se sont élancés à la mi-journée de la place du musée des beaux-arts de Tel-Aviv, devenue le point de ralliement de leur cause.
« Un accord sur les otages, maintenant », clamaient plusieurs marcheurs sur des pancartes, alors que de récentes déclarations du Hamas comme du gouvernement israélien ont laissé entendre que des négociations étaient en cours.
Dimanche, M. Netanyahu avait évoqué lors d’une interview à NBC la possibilité d’un accord potentiel visant à libérer des otages.
Avant le départ du groupe, Shelley Shem Tov, dont le fils Omer, âgé de 21 ans, a été enlevé à Gaza le 7 octobre, s’est adressé à la foule.
» Je ne sais pas si vous pouvez imaginer ce que c’est pour moi, en tant que mère, de ne rien pouvoir faire pour mon fils. », a-t-elle déclaré.
« Nous perdons des gens », a-t-elle poursuivi en pleurant, mentionnant la famille Marciano, qui a appris mardi que sa fille Noa, une soldate, était morte en captivité après que le Hamas a publié lundi soir une vidéo de propagande de la soldate, la montrant s’adressant à la caméra quatre jours après avoir été prise en otage. La vidéo montre ensuite son cadavre.
« Trente-neuf jours et nuits, sans jour, sans nuit, sans rien. Tout est sombre », a déclaré Shem Tov.
צעדת משפחות החטופים | שלי שם טוב שבנה עומר נחטף לעזה: "אני לא יודעת אם אתם יכולים לדמיין מה זה שאני כאמא לא יכולה לעשות עבור הילד שלי כלום. אנחנו מאבדים אנשים, אתמול משפחת מרציאנו איבדה ילדה – איפה אתם? אני דורשת מבנימין נתניהו ומהקבינט לתת לנו תשובות ומעשים, אין לנו כוח יותר" pic.twitter.com/kqRD7vTSB0
— כאן חדשות (@kann_news) November 14, 2023
« J’exige que Benjamin Netanyahu et le cabinet nous donnent des réponses et prennent des mesures. Nous n’avons plus de force. Ramenez nos enfants, nos familles à la maison ! »
S’adressant également à la foule attentive, Yuval Haran, un survivant du massacre du kibboutz Beeri, dont sept membres de la famille sont détenus à Gaza, notamment trois enfants.
« J’ai vécu dans le kibboutz toute ma vie et j’ai toujours pensé que c’était un endroit sûr, calme et pastoral », a-t-il déclaré. « Il y a 39 jours, ce rêve a été brisé. Il y a 39 jours, nos pires cauchemars sont devenus réalité. »
« Depuis 39 jours, ma famille et nos familles sont à Gaza. Le temps des otages retenus à Gaza est compté. Et nous n’avons pas de temps [à perdre] non plus », a-t-il poursuivi. « L’idée de cette marche est d’atteindre les décideurs, l’endroit où siège le Premier ministre, où siège le cabinet de guerre. Nous les rejoindrons et nous entendrons ce qu’ils ont à dire. »

« Comment se fait-il que nos concitoyens ne soient pas rentrés chez eux ? Comment se fait-il que ma famille et tous les autres otages soient toujours à Gaza ? Comment est-ce possible que cela fasse 39 jours, alors que chaque jour qui passe met leur vie en danger ? », a demandé Haran à la foule. « J’appelle tous les citoyens d’Israël, les maires, les membres de la Knesset et les groupes de jeunes, à marcher à nos côtés pour demander aux décideurs de nous expliquer pourquoi nos familles sont toujours à Gaza. »
Faisant écho à l’appel de Haran, le Forum des familles des otages et disparus et disparus a publié un communiqué avant la marche, demandant aux gens de marcher avec eux jusqu’à Jérusalem, en disant : « Le gouvernement nous a déjà abandonnés, ne nous laissez pas seuls.
Dans ce communiqué, le Forum demande au gouvernement de dire aux familles quelles « exigences » il a « posées sur la table » des négociations en vue d’un « accord pour libérer les otages de Gaza ».
Selon Danny Elgarat, cité par le Forum et dont le frère Itzik figure parmi les otages recensés, le gouvernement s’adonne à la « terreur psychologique » envers les familles car il ne leur dit « rien » des pourparlers.
M. Elgarat demande au gouvernement de « faire revenir tous (les otages) ensemble », refusant un « accord partiel ».
Cette marche de protestation intervient alors qu’Israël et le Hamas seraient sur le point de conclure un accord prévoyant la libération de dizaines de femmes et d’enfants détenus par le groupe terroriste palestinien.
Au moins 240 otages sont détenus par le Hamas et d’autres groupes terroristes de Gaza depuis l’attaque dévastatrice des terroristes le 7 octobre, au cours de laquelle ils ont tué plus de 1 200 personnes, pour la plupart des civils massacrés dans leurs maisons et lors d’un festival de musique. Israël a alors déclaré la guerre dans le but de renverser le régime du groupe terroriste à Gaza, qu’il dirige depuis qu’il en a pris le contrôle à la suite d’un coup d’État sanglant en 2007.

Parmi les otages pris par le Hamas, quatre ont été libérées à la suite de négociations menées par le Qatar et les États-Unis, et une autre a été secourue par Tsahal lors d’un raid à l’intérieur de l’enclave.
L’itinéraire de la marche est similaire à celui d’une grande manifestation contre les projets de refonte du système judiciaire du gouvernement en juillet de cette année, qui a commencé à Tel Aviv et s’est terminée devant la Knesset à Jérusalem, où les participants ont installé des tentes et campé pendant plusieurs jours.
Plusieurs organisateurs de premier plan de la marche contre la refonte judiciaire ont prêté leur voix à la cause des familles d’otages. L’activiste Shikma Bressler était présente, ainsi que des représentants du mouvement de protestation du secteur de la high-tech.
L’AFP a contribué à cet article.