Netanyahu annonce qu’un accord sur les otages « pourrait » survenir
Des propos tenus alors que des informations font état d'un possible échange de prisonniers ; le Premier ministre reste muet sur les détails, disant à NBC News que les soldats maintiennent la pression
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a indiqué dimanche qu’il « pouvait y avoir » un accord potentiel portant sur la libération de certains des centaines d’otages détenus actuellement par le Hamas et par les autres factions terroristes de Gaza alors que des informations ont fait état d’une proposition d’échange de prisonniers – qui impliquerait la libération de Palestiniens incarcérés en Israël pour des raisons sécuritaires.
NBC News a cité un responsable de l’administration américaine qui aurait confirmé qu’un potentiel accord, en cours de discussion, pourrait entraîner la remise en liberté de 80 femmes et enfants détenus en otage par les terroristes de Gaza, en échange de la libération de femmes et de mineurs qui purgent actuellement des peines pour terrorisme dans les centres pénitentiaires de l’État juif.
Ce responsable a souligné que l’accord n’était pas encore conclu et que Washington examinait toutes les options permettant la remise en liberté des otages.
Les terroristes avaient enlevé environ 240 personnes lors de leur assaut meurtrier dans le sud d’Israël, le 7 octobre – une attaque qui avait fait 1 200 morts du côté israélien, en majorité des civils, tuant leurs victimes dans leurs habitations et 260 jeunes qui étaient venus participer à une rave-party. Israël avait, en conséquence, déclaré la guerre au Hamas, jurant de le démanteler et de l’écarter du pouvoir dans la bande de Gaza.
Jusqu’à présent, quatre otages civils ont été libérés et une soldate a été secourue par les forces de sécurité.
Dans son entretien accordé dans le cadre de l’émission diffusée sur NBC, Netanyahu s’est toutefois montré prudent quand il a été interrogé sur l’accord.
WATCH: Israel PM @netanyahu discusses a potential deal for the Israeli hostages' return.@kwelkernbc: “Is there a potential deal?”
“There could be, but I think the less I say about it, the more I’ll increase the chances that it materializes." pic.twitter.com/RXc3I7sOY3
— Meet the Press (@MeetThePress) November 12, 2023
« Je pense que moins on en dira, plus il y aura de chance qu’il se concrétise », a dit Netanyahu.
Le Premier ministre a répété, comme il l’affirme souvent, que la pression exercée par les militaires sur le Hamas renforce les chances de garantir la remise en liberté des otages – un positionnement qui s’oppose apparemment à l’appel lancé par les Américains à mettre en place des pauses humanitaires qui, selon les États-Unis, pourraient faciliter le retour des Israéliens et des ressortissants étrangers actuellement retenus en captivité dans la bande de Gaza.
« Nous avons d’abord entendu parler d’accords [sur les otages] d’un genre ou d’un autre, des informations qui étaient en réalité des absurdités. Mais à la minute où nous avons lancé l’opération terrestre, les choses ont commencé à changer », a dit Netanyahu à la chaîne.
« Il n’y a que la pression militaire », a affirmé Netanyahu, « qui peut entraîner la conclusion d’un accord et si un accord est à portée de main, eh bien, nous en parlerons quand il sera sur la table. Nous l’annoncerons s’il peut être mis en place ».
Un responsable palestinien proche des pourparlers a déclaré dimanche à Reuters que le Hamas avait suspendu les négociations suite aux affrontements intenses entre soldats et hommes armés du groupe terroriste autour de l’hôpital Shifa. L’armée a déclenché une offensive féroce autour de l’établissement hospitalier. Un souterrain, creusé sous le bâtiment, accueillerait le centre de commandement principal du Hamas.
Des images du secteur semblent montrer une bataille intense à proximité de l’hôpital, avec le bruit ininterrompu des tirs et des explosions. Des témoins ont indiqué que les frappes aériennes avaient continué pendant toute la nuit.
Les responsables de la santé ont fait savoir que des milliers de personnes – personnel soignant, malades et déplacés – sont bloquées dans le secteur qui entoure l’hôpital Shifa, sans électricité, avec des aides qui sont devenues rares. Tsahal a insisté sur le fait que les civils peuvent quitter l’hôpital du côté oriental et qu’aucune activité militaire n’est menée là-bas. Les soldats ont indiqué travailler avec le personnel des hôpitaux du nord de l’enclave côtière pour les aider à évacuer en toute sécurité.
Netanyahu a expliqué à NBC qu’Israël avait offert des approvisionnements en carburant à l’hôpital – qui en a un besoin désespéré – mais que cette offre a été rejetée.
Alors qu’il lui était demandé si Israël savait où les otages étaient gardés en détention, le Premier ministre a dit que « nous savons beaucoup de choses mais je n’en dirai pas plus ici ».
CNN's Dana Bash pressed Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu on the hospital situation in Gaza, efforts to get hostages released and whether he takes responsibility for failing to prevent the surprise October 7 attack by Hamas on Israel. https://t.co/DcGVlcJcHj pic.twitter.com/XVA0iPq6pJ
— CNN (@CNN) November 12, 2023
Dans une autre interview accordée à CNN, Netanyahu a appelé le monde à rejoindre la campagne de libération des captifs, soulignant que le seul cessez-le-feu acceptable « sera celui qui comprendra la libération de nos otages ».
Le site Walla avait fait savoir, dans la journée, que Brett McGurk, coordinateur de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient, se rendrait mardi en Israël dans le cadre d’une visite éclair dans la région avec pour objectif de finaliser l’accord négocié par les États-Unis.
Il a cité deux hauts-responsables américains et israéliens qui ont indiqué que McGurk ira d’abord à Bruxelles pour des discussions avec l’OTAN et avec les officiels de l’Union européenne sur la guerre. Il ira ensuite au sein de l’État juif où il s’entretiendra avec Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant et de hauts-responsables de la sécurité et des renseignements.
McGurk devrait alors partir pour la Jordanie, l’Arabie saoudite, le Qatar et Bahreïn. Les officiels américains ont par ailleurs précisé qu’il « n’y a aucune certitude qu’un accord verra le jour » et qu’il n’était qu’une option parmi d’autres.
De plus, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à Tel Aviv, à Jérusalem et ailleurs, samedi soir, pour réclamer le retour des otages, marquant le 36e jour de leur captivité.