Les habitants d’une implantation s’insurgent contre le concert d’un chanteur gay
Le concert à Elkana serait un « blasphème » pour certains, Ivri Lider dénonce la campagne "blessante" orchestrée contre lui

Le concert du chanteur Ivri Lider qui devait avoir lieu dans une implantation de Cisjordanie aurait rencontré une opposition de la part des familles de la localité, qui affirment qu’accueillir un artiste ouvertement homosexuel serait un blasphème.
Certains habitants de la commune majoritairement religieuse d’Elkana ont protesté la semaine dernière contre un concert de Lider prévu pour Souccot parce qu’il serait un « pervers déclaré », a annoncé dimanche le site d’informations Walla.
Plusieurs affiches annonçant le spectacle dans l’implantation ont été vandalisées ou recouvertes de graffitis avec le mot « blasphémateur ».
Lider devait se produire pendant la fête de Souccot le mois prochain, pendant le festival Panim el Panim (Face à face) qui veut promouvoir l’unité juive en Israël.
Un e-mail envoyé par un couple anonyme à tous les habitants d’Elkana la semaine dernière demandait « comment une implantation religieuse comme Elkana peut inviter un pervers déclaré [selon notre sainte Torah] à se présenter dans notre communauté ? »
סערה בהתנחלות בשל הופעה של עברי לידר: "הוא סוטה מוצהר" https://t.co/MqWiJ6SZsD pic.twitter.com/L1XojOMLJV
— וואלה! חדשות (@WallaNews) September 18, 2016
« Ce n’est pas une manière d’élever nos enfants, et ce n’est certainement pas possible de fermer les yeux sur ce genre de phénomène dans notre communauté », disait le message.
Ils ont demandé à ce que Lider soit déprogrammé du festival, affirmant « qu’il n’était pas trop tard pour admettre qu’une grave erreur avait été commise et la réparer. »
Mais le responsable du conseil d’Elkana a disqualifié le recours visant à déprogrammer Lider du festival, affirmant que la vie personnelle du chanteur « ne nous regarde pas et n’a rien à voir avec le festival. »
Minzer a affirmé que la programmation du festival de musique ne serait pas modifiée, et a souligné que protester contre l’apparence physique de Lider ne correspondait pas à l’esprit de la fête de Souccot ou du festival, qui vise à promouvoir l’unité entre juifs.
« Tous les chanteurs ont été sélectionnés sur la base de considérations musicales uniquement. Tout le reste n’est pas notre affaire et n’a aucun rapport », a-t-il déclaré.
En réponse à l’article, Lider a affirmé dimanche avoir été blessé que certains habitants d’Elkana l’aient qualifié de « pervers », mais qu’il n’annulerait pas pour autant sa participation au festival.
« J’ai également lu dans Walla que j’étais surnommé un ‘pervers déclaré’, a-t-il écrit sur Facebook. J’aimerais simplement dire que cela ne m’a pas du tout blessé, mais que c’est totalement faux. »
« C’est toujours bizarre et effarant d’entendre des gens qui n’aiment pas tout ce qui est différent d’eux », a-t-il écrit.
« Je suis sûr que la plupart des habitants d’Elkana sont tolérants, qu’ils aiment la musique et qu’ils attendent le spectacle avec impatience de la même manière que je l’attends moi aussi, et pour eux je viendrai jouer avec joie », a affirmé Lider.