L’ex-président iranien Ahmadinejad en Hongrie, tollé des organisations juives et d’Israël
L'université Ludovika, qui a invité l'ancien dictateur et forme les futurs fonctionnaires, n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP
Des organisations juives et l’ambassade d’Israël en Hongrie ont condamné la visite de l’ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad, présent à Budapest cette semaine à l’invitation d’une université publique.
En Occident, son nom est associé de façon indélébile à la répression meurtrière de la vague de manifestations contre sa réélection en 2009 et à ses nombreuses déclarations tonitruantes appelant à rayer Israël « de la carte » et qualifiant la Shoah de « mythe ».
« Ahmadinejad est ouvertement antisémite », ont écrit mercredi trois associations représentant la communauté juive, exhortant la direction de l’université Ludovika à renoncer à lui « offrir l’occasion de diffuser ses idées dangereuses et toxiques ».
La plus grande organisation juive de Hongrie, Mazsihisz, s’est également insurgée et a demandé des excuses à l’institution.
« C’est en contradiction totale avec le principe de tolérance zéro brandi par le gouvernement contre l’antisémitisme », a-t-elle réagi dans un communiqué.
Pour l’ambassade d’Israël, c’est « une grave insulte » qui « piétine la mémoire » des près de 600 000 Juifs hongrois ayant péri dans les camps nazis.
Le pays compte la plus importante communauté juive d’Europe centrale avec quelque 100 000 membres.
L’université Ludovika, qui forme les futurs fonctionnaires, n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP.
Selon l’agence de presse iranienne Ilna, M. Ahmadinejad est arrivé à Budapest lundi pour donner un discours et participer à une rencontre sur les questions environnementales. Son séjour est prévu jusqu’à vendredi.
Le gouvernement hongrois n’avait pas réagi pour l’heure.
Le Premier ministre nationaliste Viktor Orban apporte un soutien inconditionnel au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et à sa riposte militaire menée contre le mouvement palestinien Hamas, appuyé par Téhéran, dans la bande de Gaza, après les massacres que la branche palestinienne des Frères musulmans a menés le 7 octobre.
Mais la Hongrie entretient également des liens amicaux avec l’Iran, où s’est rendu en février le ministre des Affaires étrangères, Peter Szijjarto.
Mahmoud Ahmadinejad, 67 ans, a dirigé la République islamique de 2005 à 2013. Le responsable populiste et ultraconservateur est actuellement membre du Conseil de discernement, une assemblée chargée de conseiller le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.