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L’hommage aux femmes déportées assombri par un acte antisémite à Paris

La militante LGBT Jena Selle, candidate dans le 19e arrondissement aux côtés de Danielle Simonnet, soutenue par LFI, a été vivement critiquée pour avoir salué la profanation

Des membres des « Femen » manifestent sur la place de la Concorde, à Paris, le 8 mars 2020, pour appeler à l'égalité des sexes lors de la Journée internationale des droits des femmes. (Crédit : Martin BUREAU / AFP)
Des membres des « Femen » manifestent sur la place de la Concorde, à Paris, le 8 mars 2020, pour appeler à l'égalité des sexes lors de la Journée internationale des droits des femmes. (Crédit : Martin BUREAU / AFP)

Célébrée chaque année le 8 mars dans de nombreux pays à travers le monde, la Journée internationale des droits des femmes a cette année à Paris rendu hommage aux femmes déportées et engagées. Ce dimanche, l’évènement parisien, qui revenait sur les grands combats qu’ont pu mener les femmes, avait démarré au Mémorial des martyrs de la Déportation, pour se terminer au Panthéon.

« Ravensbrück, Birkenau… Autant de camps qui symbolisent la déshumanisation de milliers de femmes. Déportées parce que résistantes, Juives, Tziganes, les survivantes des politiques répressives et de l’univers concentrationnaire nazie ont fait de leur vie des combats pour témoigner de l’indicible et pour lutter contre l’inégalité et l’injustice », a publié le site du Panthéon afin d’annoncer sa visite sur le thème « Femmes d’engagements ».

« De l’expérience concentrationnaire présentée au mémorial des martyrs de la Déportation à l’hommage de la Nation à ces ‘Grandes Femmes’ au Panthéon », la journée thématique est ainsi revenue sur ces destins emblématiques dans l’histoire de France.

À l’occasion de l’hommage, des militantes féministes avaient déployé au pied du Panthéon une banderole, proclamant « Aux femmes, la matrie reconnaissante ».

Des manifestantes s’étaient déguisées (bleu de travail et fichu rouge) en « Rosie la riveteuse », « icône de toutes les travailleuses invisibles ». À 15h40 – heure théorique où les femmes cessent d’être rémunérées compte tenu des écarts de salaires entre les sexes –, elles ont jeté leurs gants de ménage, manière de protester contre les inégalités de salaire et de répartition des tâches ménagères.

La veille de cette Journée internationale, à Paris, une marche féministe allant de Place des Fêtes à Place de la République avait dégénéré. Une plaque officielle, placée sur une école, rendant hommage aux Juifs déportés, a été profanée. L’inscription « Fraternité » de la devise nationale a été barrée, remplacée par le mot « Adelphité ».

Sur Twitter, la militante LGBT Jena Selle, candidate aux élections municipales dans le 19e arrondissement parisien aux côtés de l’insoumise Danielle Simonnet pour la liste « Décidons Paris », soutenue par La France Insoumise, a été vivement critiquée pour avoir salué la profanation.

Des heurts ont également éclaté avec la police à l’issue de la marche, place de la République.

Née en 1909 à l’appel du Parti socialiste américain, la journée des femmes est « un jour où les femmes sont reconnues pour leurs réalisations, sans égard aux divisions, qu’elles soient nationales, ethniques, linguistiques, culturelles, économiques ou politiques », écrit l’ONU.

« C’est une occasion de faire le point sur les luttes et les réalisations passées, et surtout, de préparer l’avenir et les opportunités qui attendent les futures générations de femmes », ajoute l’organisation.

L’évènement a cette année était célébrée « dans l’ombre du coronavirus », écrit l’AFP.

Ainsi, outre en France, des milliers de femmes et d’hommes ont manifesté dimanche, du Pakistan à la Belgique en passant par l’Asie centrale, même si de nombreux rassemblements avaient été annulés en raison de l’épidémie de coronavirus.

En Israël, si aucune manifestation n’a été organisée, une conférence aura lieu à la Cinémathèque de Tel Aviv le 11 mars, de 18h30 à 22h45. Le film « The Perfect Candidate » sera également projeté. Le 18 mars, à 19h30, un concert gratuit doit être organisé à la mairie de Tel Aviv (sur inscription).

Ce dimanche, en Italie, pays paralysé par l’épidémie de coronavirus, le président Sergio Mattarella a dans un message vidéo « rendu hommage aux femmes, et elles sont nombreuses, qui travaillent dans les hôpitaux (…) dans les « zones rouges » (en quarantaine) pour lutter contre la propagation du virus ».

En Belgique, environ 6 300 personnes ont manifesté à Bruxelles. Une des associations participantes, le Collecti.e.f 8 mars, a appelé les femmes de Belgique à arrêter toute forme de travail les 8 et 9 mars, sous le slogan « On s’arrête toutes, on arrête tout, on s’arrête partout », afin de dénoncer les inégalités et la discrimination.

La marche à Madrid, le 8 mars 2020, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. (Crédit : OSCAR DEL POZO / AFP)

Une marée violette a traversé Madrid, mais moins massive qu’en 2019 en raison des craintes liées au coronavirus : environ 350 000 femmes sont descendues dans les rues de la capitale pour défendre leurs droits. Des dizaines de milliers de femmes se sont aussi mobilisées dans les grandes villes du pays.

Aucun manifestation n’a été organisée à Istanbul : pour la deuxième année consécutive, le gouvernement avait interdit tout rassemblement pour la Journée internationale des droits des femmes. Plusieurs centaines d’entre elles qui souhaitaient manifester ont été dispersées par les forces de l’ordre à coups de gaz lacrymogène. « Longue vie à la lutte féministe » pouvait-on lire sur la pancarte d’une manifestante.

À Islamabad, des conservateurs leur ont lancé des bâtons et des pierres, blessant certaines et forçant d’autres à se mettre à l’abri jusqu’à ce que la police intervienne.

Au Soudan, les femmes avaient été à l’avant-garde de la contestation qui a abouti à la chute de Omar el-Béchir. Onze mois plus tard, des dizaines de militantes soudanaises ont exprimé leur déception devant le ministère de la Justice à Khartoum.

Au Kirghizstan, la police a arrêté des dizaines de manifestantes – officiellement pour les protéger – après que des hommes masqués les eurent attaquées, selon un correspondant de l’AFP. Les assaillants ont arraché leurs pancartes et leur ont lancé des œufs avant de prendre la fuite.

À Manille, des centaines de femmes et d’hommes ont brûlé une effigie du président philippin Rodrigo Duterte, accusé de misogynie.

Des femmes philippines brûlent une caricature du président Rodrigo Duterte, accusé de misogynie, le 8 mars 2020, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, à Manille. (Crédit : Maria TAN / AFP)

Au Chili, la performance du collectif chilien LasTesis, intitulée « Un violeur sur ton chemin », devenu un hymne mondial contre les violences envers les femmes, a été la grande star du défilé à Santiago, qui a réuni entre 125 000 et 500 000 manifestantes, selon les chiffres de la police et des organisatrices.

Le cortège, long de 4 km, s’est arrêté à plusieurs reprises pour que les manifestantes puissent reprendre la chorégraphie chantée qui dénonce les manquements des institutions dans la lutte contre les violences machistes.

À Mexico, des centaines de milliers de femmes ont poursuivi la mobilisation des dernières semaines contre les féminicides (1 006 dans le pays en 2019, selon les statistiques nationales). « Plus un seul assassinat » était leur slogan.

Au Brésil, au-delà des revendications habituelles sur l’égalité entre les sexes et les violences machistes, des milliers de Brésiliennes ont défilé à Sao Paulo et dans plusieurs autres villes sous le mot d’ordre « Il ne peut pas continuer », une allusion aux nombreux dérapages machistes du président d’extrême droite Jair Bolsonaro.

À Quito, en Equateur, au milieu d’une manifestation réunissant plusieurs milliers de femmes pour défendre leurs droits, une trentaine d’Amérindiennes en tenue traditionnelle et le visage couvert de peintures colorées, ont dansé pour la défense de la forêt amazonienne.

Une militante féministe avec un balai lors d’une marche organisée à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, à Brasilia, le 8 mars 2020. (Crédit : Sergio LIMA / AFP)

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