Israël en guerre - Jour 466

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L’hôpital Ichilov confirme la mort par infection fongique d’un soldat blessé à Gaza

Selon l'armée israélienne, la cause du décès fait toujours l'objet d'une enquête ; Les experts en maladies infectieuses assurent qu'il n'y a pas de problème de santé publique

Des soldats israéliens se déploient dans la bande de Gaza, sur une photo publiée le 26 décembre 2023. (Crédit : Armée israélienne)
Des soldats israéliens se déploient dans la bande de Gaza, sur une photo publiée le 26 décembre 2023. (Crédit : Armée israélienne)

Un soldat grièvement blessé à Gaza en début du mois est décédé des suites d’une grave infection fongique, a confirmé jeudi l’hôpital Ichilov.

« Le soldat en question est effectivement mort à l’hôpital Ichilov d’une infection fongique invasive », a déclaré jeudi au Times of Israël le Dr Eugene Katchman, spécialiste des maladies infectieuses de l’hôpital Ichilov.

L’armée israélienne a confirmé la mort du soldat, mais déclaré que sa cause faisait toujours l’objet d’une enquête.

L’armée israélienne a fait savoir au Times of Israël qu’à sa connaissance, il s’agissait du seul et unique cas d’infection par un champignon potentiellement mortel dans ses rangs. L’armée n’a pas communiqué la date de la mort du soldat.

A ce sujet, les médias israéliens ont déclaré mardi qu’une dizaine d’autres soldats souffriraient de la même infection fongique et seraient traités dans des hôpitaux israéliens. Ni l’armée ni les centres hospitaliers israéliens n’ont confirmé cette information.

Selon l’armée israélienne, le champignon pourrait provenir du sol de Gaza, mais l’enquête suit son cours.

Le centre hospitalier Assuta d’Ashdod a déclaré mercredi au Times of Israël avoir pris un temps en charge le soldat, avant son transfert à l’hôpital Ichilov de Tel Aviv, où il est décédé. Pour des raisons de confidentialité, le porte-parole d’Assuta a refusé de fournir la date d’arrivée du soldat à Assuta ou celle de son transfert à Ichilov.

Le ministère de la Santé a adressé une déclaration au Times of Israël pour dire que des blessures graves affectaient le système immunitaire, ce qui augmentait le risque d’infections.

« C’est un phénomène connu du monde médical et cela se produit également dans des cas distincts des blessures du champ de bataille. Dans le cas de blessures graves et complexes sur le terrain, la source d’infections peut être le sol, mais cela n’a rien de nouveau et ce n’est pas uniquement lié à Gaza », indique le communiqué.

Des soldats de Tsahal interviennent dans la bande de Gaza, sur une photo publiée le 25 décembre 2023. (Crédit : Armée israélienne)

L’information donnée concernant l’infection grave d’un ou plusieurs soldats blessés a fait naître une forte inquiétude au sein de la population par rapport à la santé publique d’Israël dans la perspective du retour des soldats et des otages de Gaza.

Les conditions insalubres, à Gaza, peuvent menacer la santé des soldats blessés et des otages, explique le professeur Nadav Davidovitch, épidémiologiste à la tête de l’École de santé publique de l’Université Ben Gurion du Neguev, mais ces infections incurables ne constituent pas un danger particulier pour la population israélienne.

Selon Davidovitch, ce type d’infections résistantes aux antimicrobiens, que les soldats blessés sont susceptibles de ramener de Gaza, ne pose le plus souvent problème qu’aux personnes immunodéprimées, et non à celles dont la peau est intacte.

Le Professeur Nadav Davidovitch, chercheur principal du Centre Taub et président du programme de politique de santé, directeur de l’École de santé publique de l’Université Ben Gurion du Néguev. (Crédit : Dani Machlis/BGU)

« Ce soldat a été sur le terrain pendant des semaines sinon des mois, et il a ensuite été grièvement blessé par, disons, une explosion qui lui a brisé les os et déchiré la peau », a déclaré Davidovitch.

« S’il est tombé sur de la terre contaminée, disons par des eaux usées, il est possible que ses blessures se soient infectées. Cela s’est vu dans de précédents conflits. Cela n’a rien de nouveau ».

Davidovitch rappelle qu’il est essentiel d’évacuer au plus vite les soldats blessés vers un hôpital afin de limiter le risque d’infections et que l’action de Tsahal est plutôt bonne.

Selon Davidovitch, les microbes (champignons, bactéries, parasites et moisissures) sont spécifiques à un environnement. C’est pour cette raison que ceux de Gaza sont différents de ceux que l’on trouve en Israël, ce qui ne veut pas nécessairement dire qu’ils sont plus forts.

« Malgré tout, les champignons sont très difficiles à gérer. Ils ne devraient pas passer dans le sang, aussi lorsque les blessures leur permettent d’entrer dans le sang, cela peut poser un gros problème », explique Davidovitch.

Il ne craint pas d’épidémies de champignons dans les hôpitaux israéliens en raison du retour de soldats infectés, tant que le personnel prend les précautions requises, respecte les techniques de laboratoire et s’assure d’une surveillance appropriée.

Il confie au Times of Israël avoir entendu parler de quelques cas d’infections bactériennes et fongiques graves parmi les soldats blessés. Selon lui, les hôpitaux établissent des rapports sur la question, dont les données seront compilées et présentées lors de séminaires sur les maladies infectieuses la semaine prochaine.

Un garçon regarde des tas d’ordures qui jonchent le camp de réfugiés de Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 novembre 2023, pendant la guerre entre Israël et le Hamas. (Crédit : Mohammed Abed / AFP)

« Ce qui est arrivé à ce soldat mort est horrible et réellement tragique », mais ces types d’infections sont très rares, bien moindres que les blessures très graves dont souffrent de nombreux soldats, résume Davidovitch.

En termes de santé publique en Israël, la crise humanitaire qu’endurent les 1,9 million d’habitants déplacés de Gaza présente un risque beaucoup plus grand de propagation de la maladie en Israël que les champignons ramenés par les soldats blessés.

« Nous devrions davantage nous inquiéter de l’absence de projet en matière de santé publique à Gaza, absolument stratégique pour la santé publique d’Israël », conclut Davidovitch.

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