L’Iran promet un « destin douloureux » à Israël et, en guise de représailles, tire 100 drones, tous abattus
Khamenei a dit qu'Israël avait "ouvert sa main cruelle et pleine de sang... en frappant des lieux habités », après une attaque contre le programme nucléaire de la République islamique qui a tué des militaires et des scientifiques

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a mis en garde Israël contre le sort « amer et douloureux » qui l’attend en représailles à l’attaque lancée dans la nuit contre le programme nucléaire de la République islamique, tout en tirant 100 drones en direction du territoire israélien.
Israël a donné l’alerte à sa population, vendredi matin, en lui annonçant que l’Iran avait lancé une centaine drones – qui mettraient plusieurs heures à arriver – et qu’il convenait de se tenir à courte distance des abris anti-aériens.
Trois heures plus tard, le commandement du front intérieur de Tsahal a levé cet ordre sans qu’une seule sirène n’ait retenti dans le pays, les drones ayant été abattus avant leur entrée dans l’espace aérien israélien.
Dès vendredi matin, l’armée israélienne déclarait avoir « la situation sous contrôle », alors même qu’elle n’avait pas confirmé la neutralisation de tous les drones. Les restrictions sont restées en vigueur dans les écoles et sur les lieux de travail, ainsi que pour les rassemblements ou autres événements publics.
Israël « a ouvert sa main cruelle et pleine de sang pour commettre un crime dans notre pays bien-aimé et révéler au grand jour sa malveillance en frappant des quartiers habités », a déclaré vendredi Khamenei, dans un communiqué diffusé par l’agence de presse officielle IRNA.
Israël a mené plusieurs attaques meurtrières qui ont tué le chef d’État-major des forces armées iraniennes, le chef des Gardiens de la révolution iraniens et des scientifiques nucléaires de haut niveau.
« Avec ce crime, le régime sioniste se destine à un sort amer et douloureux auquel il n’échappera pas », a poursuivi Khamenei.
L’Iran a expliqué que les actes d’Israël prouvaient la nécessité pour la République islamique de poursuivre l’enrichissement de l’uranium et d’améliorer ses capacités en matière de missiles.
« On ne devrait pas parler à un régime aussi prédateur si ce n’est un langage du pouvoir », a déclaré le gouvernement iranien par voie de communiqué. « Le monde comprend désormais mieux l’insistance de l’Iran à son droit à l’enrichissement, à la technologie nucléaire et à la puissance des missiles. »
Le président américain Donald Trump a fait savoir vendredi à Bret Baier, sur l’antenne de Fox News, qu’il était au courant du projet de ces frappes israéliennes, qui, selon l’armée israélienne, ont requis l’intervention de 200 avions de chasse.
Trump a souligné que Téhéran ne pouvait « pas avoir la bombe nucléaire », a rappelé Baier.
Les Etats-Unis ont fait savoir vendredi qu’ils n’étaient pas impliqués dans l’action israélienne et ont mis en garde Téhéran contre la tentation de s’en prendre à ses personnes ou ses intérêts.
Téhéran a malgré tout déclaré que les États-Unis seraient « responsables des conséquences » car l’opération israélienne « n’aurait pas pu être menée sans l’aide et la permission des États-Unis ».

Le porte-parole des forces armées iraniennes, Abolfazl Shekarchi, a déclaré à la télévision d’État qu’Israël et les États-Unis paieraient « cher » pour ces attaques.
Israël a déclaré vendredi matin qu’il n’avait pas d’autre choix que d’attaquer l’Iran, des renseignements lui ayant montré que Téhéran se rapprochait du « point de non-retour » sur la voie de l’arme nucléaire.
Selon des responsables militaires, l’opération israélienne devrait durer plusieurs jours et essuyer des tirs nourris de la part de l’Iran, mais « à la fin, il n’y aura plus de menace nucléaire » venant de la République islamique.
La République islamique, qui s’est jurée de détruire Israël, affirme que son programme nucléaire est circonscrit à des fins civiles. Toutefois, il enrichit l’uranium jusqu’à 60 % – un niveau sans application civile, proche du seuil de 90 % requis pour produire une tête nucléaire. Par ailleurs, il empêche régulièrement les inspecteurs internationaux de vérifier ses installations nucléaires.