Livni appelle l’UNESCO à ne pas classer Hébron comme ‘site en péril du patrimoine mondial’
L’ex-ministre s’est exprimée devant l’institution aux préjugés anti-Israël pour tenter de contrecarrer une initiative palestinienne

Tzipi Livni, ancienne ministre des Affaires étrangères, a critiqué la branche culturelle des Nations unies pour ses multiples décisions contre Israël, et a appelé l’organisation à rejeter un vote provocateur de plus sur la ville de Hébron, qui doit avoir lieu dimanche.
Les Palestiniens ont demandé que Hébron, la ville où se trouve le Tombeau des Patriarches, soit classé « site en péril du patrimoine mondial » pendant la réunion du Comité du patrimoine mondial.
Vendredi, pendant la conférence internationale de l’UNESCO sur les Femmes à Paris, Livni, députée de l’Union sioniste, a déclaré avoir sérieusement envisagé de ne pas venir à la conférence en raison des précédentes « fausses » décisions contre l’Etat juif, a annoncé Ynet.
« Je suis un leader de l’opposition en Israël, mais je ne suis pas en opposition avec l’histoire de mon peuple, et pas en opposition avec la vérité, a dit Livni. Ces décisions ne nuiront pas à la relation de mon peuple à [Jérusalem et Hébron], mais elles nuiront à l’UNESCO et à sa capacité de promouvoir l’intérêt commun. »

L’UNESCO a été critiquée par Israël, les Etats-Unis et d’autres pays pour une série d’actions jugées anti-Israël, notamment en mai dernier quand son conseil d’administration a ratifié une résolution déniant toute relation juridique ou historique entre le peuple juif et Israël, et affirmant qu’Israël était une « puissance occupante » dans sa capitale.
La résolution avait également critiqué le gouvernement israélien pour les projets archéologiques qui se déroulent dans la capitale ou à Hébron, et fustigé le blocus maritime de la bande de Gaza, dirigée par le Hamas.
« L’UNESCO ne doit pas être transformée en arène politique », a dit Livni pendant la conférence. « Il y a des représentants de pays qui sont en conflit, mais ils doivent être laissés à la porte. Malheureusement, certains états membres exploitent l’UNESCO dans un objectif politique et pour ouvrir des conflits. »
Dans une vidéo (en hébreu) publiée sur sa page Facebook, Livni a défendu sa décision de s’exprimer pendant la conférence.
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Posted by Tzipi Livni – ציפי לבני on Friday, June 30, 2017
« J’ai d’abord pensé que je ne viendrai pas, parce qu’ils ont pris de terribles décisions, mais ensuite j’ai pensé que si je pouvais avoir une audience ici, à l’UNESCO, j’allais dire ce que j’avais à dire, non seulement sur la question des femmes, mais aussi ce que je pense des décisions qui sont sur la table en ce qui concerne Hébron », a dit Livni.
« Ils vont entendre ce qu’une femme d’Israël pense de ces décisions. Nous pouvons faire une différence ici. »
Dans sa résolution de mai, l’agence des Nations unies avait écrit que Hébron (et Bethléem) font « partie intégrante des Territoires palestiniens occupés », et qu’elle « déplore les fouilles israéliennes, la construction de routes privées pour les colons et la présence d’un mur dans la Vieille Ville d’Al-Khalil/Hébron qui est illégal au regard du droit international et nuit à l’authenticité et à l’intégrité du site. »
Le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO doit se prononcer dimanche sur le sujet pendant sa 41e session à Cracovie, en Pologne. Etant donnée la majorité automatique des pays arabes dans les commissions internationales, la proposition palestinienne pour classer Hébron sur la liste des sites « en péril » sera probablement acceptée.
Le Tombeau des Patriarches serait le troisième site culturel de « l’Etat de Palestine » à figurer sur la « Liste du patrimoine mondial en péril » de l’UNESCO. Les deux autres sont le lieu de naissance de Jésus à Bethléem et le « paysage culturel du sud de Jérusalem », autour de Battir.

Suite au vote du mois de mai, Israël avait annoncé qu’il diminuait d’encore un million de dollars ses versements annuels aux Nations unies, ce qui représente une baisse totale de neuf millions de dollars depuis décembre 2016.
La semaine dernière, Israël a refusé qu’une mission d’enquête entre à Hébron, avant le vote de l’UNESCO.
Un groupe d’universitaires indépendants du Conseil international des monuments et des sites voulait accéder au lieu saint contesté depuis que l’Autorité palestinienne a annoncé en avril son projet de le faire ajouter à la liste des sites du patrimoine mondial en péril de l’UNESCO.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a cependant refusé de leur accorder les autorisations demandées.
« Par stratégie et par principe, l’Etat d’Israël ne prendra pas part et ne légitimera aucun geste politique palestinien sous prétexte de culture et de patrimoine », a déclaré Carmel Shama-Hacohen, l’ambassadeur d’Israël à l’UNESCO.
Raphael Ahren a contribué à cet article.