Israël en guerre - Jour 366

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L’ONU reproche à Israël une frappe sur une école qui aurait tué des membres de son personnel

Selon l'UNRWA, 6 membres de son personnel sont morts à l'école Al-Jawni ; Tsahal assure avoir pris des mesures pour limiter les pertes civiles dans les lieux utilisés par le Hamas

Des personnes utilisent une couverture pour transporter une victime après une frappe aérienne israélienne sur l'école Al-Jawni à Nuseirat, à l'intérieur de laquelle, selon l'armée israélienne, se trouvaient des membres du Hamas, dans le centre de la bande de Gaza, le 11 septembre 2024. (Crédit : Eyad BABA / AFP)
Des personnes utilisent une couverture pour transporter une victime après une frappe aérienne israélienne sur l'école Al-Jawni à Nuseirat, à l'intérieur de laquelle, selon l'armée israélienne, se trouvaient des membres du Hamas, dans le centre de la bande de Gaza, le 11 septembre 2024. (Crédit : Eyad BABA / AFP)

Mercredi soir, les Nations unies ont condamné la frappe israélienne sur une école de Gaza qui, selon les services de secours, aurait tué 18 personnes, parmi lesquels des membres du personnel de l’ONU, rappelant que les enceintes de l’organisation mondiale devaient être protégées « par l’ensemble des parties prenantes ».

L’armée israélienne a, pour sa part, revendiqué le bombardement d’un centre de contrôle du Hamas situé à l’intérieur de l’école Al-Jawni de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza. Fermée depuis le début de la guerre, elle aurait servi d’abri aux Palestiniens déplacés.

Selon l’armée, le Hamas utilisait l’école pour planifier et mener ses attaques contre les soldats de Tsahal et Israël. Elle dit avoir pris « de nombreuses mesures » pour limiter les dommages causés aux civils lors de la frappe, notamment en utilisant des munitions de précision, une surveillance aérienne et d’autres renseignements.

Par voie de communiqué, l’ONU a déclaré que l’école de Nuseirat avait été « déconflictualisée ».

Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré aux journalistes qu’il s’agissait de la cinquième frappe aérienne sur la même école depuis le début de la guerre de Gaza. « Nous condamnons toutes les frappes aériennes qui visent des civils et celles qui visent également des installations de l’ONU », a déclaré M. Dujarric.

« Notre politique est claire. Les locaux de l’ONU ne doivent jamais être pris pour cible, ni utilisés par des groupes ou des forces pour lancer des activités militaires », a-t-il expliqué. « Les enceintes de l’ONU doivent être protégées. Les prémisses de l’ONU doivent être respectées, et ce par toutes les parties prenantes à tout conflit. »

Un membre de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) vérifie la cour d’une école après qu’une frappe aérienne israélienne a touché le site où le Hamas avait installé un centre de commandement, à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 11 septembre 2024. (Crédit : Eyad Baba/AFP).

Selon l’agence d’aide palestinienne de l’ONU, l’UNRWA, six de ses employés ont été tués dans deux raids aériens israéliens sur l’école de Nuseirat et ses environs, à ses yeux le plus lourd bilan humain en un seul incident.

« Parmi les personnes tuées se trouvaient le directeur de l’abri de l’UNRWA et d’autres membres de l’équipe fournissant de l’aide aux personnes déplacées », a publié l’agence de l’ONU sur X. « Les écoles et autres infrastructures civiles doivent être protégées à tout moment, elles ne sont pas une cible. »

En vertu du droit international, les infrastructures civiles protégées perdent ce statut si elles sont utilisées pour des activités militaires.

Le chef de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a déclaré après le bombardement de l’école qu’au moins 220 membres du personnel de l’agence avaient été tués à Gaza lors de cette guerre. Israël affirme que les groupes terroristes de Gaza opèrent régulièrement et systématiquement depuis ces enceintes et utilisent les civils comme des boucliers humains dans le but d’alourdir le bilan humain de la guerre.

« Des morts à n’en plus finir, sans raison, jour après jour », a posté Lazzarini sur X. « Nos personnels humanitaires, locaux et activités sont ouvertement – et sans relâche – ignorés depuis le début de la guerre. »

Des Palestiniens dans la cour de l’école Al-Jawni après une frappe aérienne israélienne. Selon l’armée israélienne, le Hamas opérait à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 11 septembre 2024. (Crédit : Eyad BABA / AFP)

Le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a qualifié ce qui se passe à Gaza de « totalement inacceptable ».

En réponse, l’ambassadeur d’Israël à l’ONU a accusé Guterres de déformer la réalité.

« Il est inadmissible que l’ONU continue de condamner Israël qui livre une guerre juste contre les terroristes, et que le Hamas continue d’utiliser les femmes et les enfants comme boucliers humains », a écrit Danny Danon sur les réseaux sociaux.

« La solution », a-t-il ajouté, « n’est pas un cessez-le-feu, mais la libération de tous les otages détenus à Gaza et l’élimination du Hamas ».

Depuis le début de la guerre, déclenchée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023, qui a tué quelque 1 200 personnes, Israël fait du retour des 251 otages enlevés ce jour-là l’un de ses objectifs militaires, au même titre que le démantèlement du Hamas. 97 des otages enlevés ce jour-là sont toujours à Gaza, certains d’entre eux morts.

La dernière frappe sur l’école Al-Jawni mercredi a détruit une partie des installations, ne laissant qu’un tas calciné de poutrelles métalliques et de béton.

« Pour la cinquième fois, les forces israéliennes ont bombardé l’école Al-Jawni, dirigée par l’UNRWA, tuant 18 personnes, parmi lesquelles deux membres du personnel de l’UNRWA, des enfants et des femmes, et blessant plus de 18 autres personnes », a déclaré Mahmud Bassal, porte-parole de la Défense civile du Hamas à Gaza, sur Telegram. Les chiffres du Hamas ne peuvent pas être vérifiés et le groupe terroriste ne fait pas le distinguo entre civils et hommes armés.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, parlant de ses priorités pour 2024 lors d’une conférence de presse au siège de l’ONU, à New York, le 8 février 2024. (Crédit : Angela Weiss/AFP)

Un peu partout dans la bande de Gaza, de nombreux bâtiments scolaires ont été réaménagés de façon à accueillir des familles déplacées, car la grande majorité des 2,4 millions d’habitants de Gaza ont été à plusieurs reprises déplacés par la guerre.

Les forces israéliennes ont frappé plusieurs installations situées dans des écoles ces derniers mois : selon elles, elles étaient utilisées par des terroristes palestiniens.

Des soldats israéliens se déploient le long du corridor de Philadelphie, à la frontière entre Gaza et l’Égypte, en août 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Les survivants de la frappe se sont précipités pour sortir les corps et leurs effets personnels des décombres, expliquant à l’AFP qu’ils avaient dû enjamber des « membres déchiquetés ».

« Je tiens à peine debout », a déclaré un homme, tenant un sac en plastique rempli de restes humains.

« Cela fait maintenant 340 jours que nous vivons un véritable enfer. Ce que nous avons vu ces jours-ci, nous ne l’avions jamais vu, même dans les films hollywoodiens ; maintenant, nous le voyons à Gaza. »

Selon une enquête réalisée en juillet par l’Education Cluster, un ensemble de groupes d’aide dirigé par l’UNICEF et Save the Children, plus de 90 % des bâtiments scolaires de Gaza ont été gravement ou partiellement endommagés par les frappes, et plus de la moitié des écoles abritant des personnes déplacées ont été touchées.

La veille de ce bombardement à Nuseirat, 19 Palestiniens auraient été tués ; l’armée israélienne a revendiqué le bombardement d’un centre de commandement situé dans une zone humanitaire désignée par Israël, dans le sud de la bande de Gaza, à l’intérieur duquel se trouvaient trois hauts responsables du Hamas.

La Défense civile du Hamas a dans un premier temps parlé de 40 personnes tuées lors de la frappe, bilan contesté par Israël. Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, a par la suite ramené le nombre de victimes à 19 et déclaré qu’une soixantaine de personnes avaient été blessées.

Gaza est aujourd’hui considéré comme l’endroit le plus dangereux au monde pour les travailleurs humanitaires et les organisations humanitaires sont dans l’ensemble très critiques envers le processus de « déconfliction » – la coordination des mouvements avec les parties prenantes aux conflits.

Des mois de négociations en coulisses, menées par le Qatar, l’Egypte et les États-Unis n’ont jusqu’à présent pas permis de conclure une trêve ou faire libérer les otages.

Une délégation du Hamas s’est entretenue avec des médiateurs qataris et égyptiens à Doha mercredi, a indiqué le groupe terroriste par voie de communiqué. Les récentes séries de médiation organisées à Doha et au Caire ont tenté d’avancer sur la base du cadre établi en mai par le président américain Joe Biden, mais Israël et le Hamas ont l’un comme l’autre officiellement fait savoir que leurs revendications étaient inamovibles.

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