Luxembourg : les députés en désaccord sur le renouvellement de l’accord entre UE et Israël
Les socialistes et les libéraux appellent tous deux à un cessez-le-feu et à l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza, mais ne trouvent pas de consensus sur la meilleure manière de peser sur Israël

Ce mercredi 7 mai 2025, les députés luxembourgeois étaient réunis en commission des Affaires étrangères pour discuter de l’éventuel prolongement de l’accord d’association UE-Israël sans qu’aucun consensus n’ait émergé des échanges, a rapporté Le Quotidien.
L’accord en question jette les bases des relations commerciales, culturelles et sociétales approfondies entre l’Union européenne et l’État hébreu.
Les discussions menées au sein de la Chambre des députés du Luxembourg ont fait suite à une proposition soumise par le Parti ouvrier socialiste luxembourgeois (LSAP) portant sur le rejet de la prolongation de l’accord, justifié par un article de l’accord comprenant « des dispositions mentionnant explicitement l’importance du respect des droits humains ».
Or, estiment les députés de gauche, « l’État d’Israël a commis et continue tous les jours à commettre de graves violations des droits humains, voire des crimes contre l’humanité, dans les Territoires palestiniens occupés et dans la bande de Gaza ».
Pointant le blocage de l’aide humanitaire par Israël à l’entrée de Gaza, depuis plus de deux mois, le LSAP estime que « à travers cette mesure cruelle, Israël instrumentalise la faim comme arme de guerre. Nous constatons également la mort de plus de 400 travailleurs et travailleuses humanitaires par des attaques israéliennes ».
À l’inverse, le Parti démocratique (DP) de centre-droit, qui fait partie de la coalition au pouvoir, entend suivre la volonté du Conseil européen en prolongeant l’accord d’association tout en appelant à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza pour « permettre la reprise des livraisons d’aide humanitaire, conditions préalables essentielles à une paix durable fondée sur la solution à deux États ».
Le DP souhaite que ce prolongement de l’accord d’association UE-Israël serve à maintenir une « plateforme politique et régionale puissante » et que celle-ci « devra davantage être employée pour promouvoir la position et le poids de l’Union européenne ». Autrement dit, la coalition et l’opposition sont relativement d’accord sur les constats, mais diffèrent sur l’approche à adopter.
Comme aucun consensus ne s’est dessiné des discussions des législateurs, la commission des Affaires étrangères a choisi de ne pas se positionner à la proposition de décision du Conseil européen.