Israël en guerre - Jour 565

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« Mr. Abandon » : Le livre dans lequel familles et personnalités reprochent au Premier ministre d’abandonner les otages

Tout au long des 48 chapitres, écrits par des proches, ex-otages, députés ou responsables de la sécurité, Netanyahu est jugé responsable du "plus grand désastre" de l'histoire israélienne

La couverture du livre, « M. Abandon :  l'homme qui a abandonné les otages », dans lequel le Premier ministre Benjamin Netanyahu est accusé de mal mener la guerre contre le Hamas. (Crédit : Forum for Life)
La couverture du livre, « M. Abandon : l'homme qui a abandonné les otages », dans lequel le Premier ministre Benjamin Netanyahu est accusé de mal mener la guerre contre le Hamas. (Crédit : Forum for Life)

Ce tout nouvel ouvrage de la main d’un collectif de proches d’otages reproche au Premier ministre Benjamin Netanyahu de ne pas avoir pris les décisions politiques qui s’imposent, dans le cadre de la guerre contre le Hamas, pour parvenir à un accord et obtenir la libération des otages détenus à Gaza.

« M. Abandon : l’histoire de l’homme qui a abandonné les otages » est sorti en hébreu ce jeudi. Il se compose de courtes contributions issues de 48 personnes qui reprochent à Netanyahu d’être un dirigeant désastreux à l’origine d’une calamité nationale. Le titre renvoie au surnom donné à Netanyahu – « M. Sécurité » – qui lui a servi de viatique politique lors de nombreuses élections.

On retrouve dans la liste des contributeurs plusieurs proches d’otages, d’anciens députés de la Knesset, d’ex-responsables de la sécurité, des personnalités du monde de la culture, des médecins et professionnels de la santé mentale, sans oublier Nili Margalit, ex-otage libérée à la faveur du cessez-le-feu de novembre dernier, qui revient sur ce qu’elle a enduré lors de sa détention dans un tunnel à Gaza. Le collectif à l’origine de cet ouvrage mène en ce moment-même une campagne de financement participatif pour en assurer la publication.

Cet ouvrage de 100 pages commence par un discours à « M. Abandon, Benjamin Netanyahu », rédigé par des proches d’otages qui parlent du Premier ministre comme de « l’homme qui a conduit notre pays au plus grand désastre de son histoire, ajoute l’insulte à l’injure et néglige ses concitoyens ».

Dans le chapitre intitulé « Un Premier ministre ne laisse pas mourir les gens », Margalit parle de la chaleur à l’intérieur des tunnels, « un million de fois » plus chaude que celle des étés israéliens.

« Il fait chaud et humide, c’est dégoûtant et ça sent mauvais. Il est très difficile d’y respirer », dit-elle. « Vous savez ce que c’est que d’avoir très envie d’eau, mais de ne pas en avoir ? D’imaginer ce que vous boirez une fois rentré chez vous, ou dans quel café ou magasin vous vous arrêterez acheter quelque chose ? »

« Laissez-moi vous expliquer ce qu’est la soif dans ces tunnels. Il n’y a pas d’eau froide là-bas, ni d’eau potable. On n’a droit qu’à quelques gorgées d’eau salée chaque jour. »

Nili Margalit s’entretient avec Uvda de la Douzième chaine, le 4 janvier 2024. (Capture d’écran/La Douzième chaine)

« Comment dire à mon fils que le Premier ministre pour lequel j’ai voté l’a abandonné », écrit Einav Zangauker, dont le fils Matan est retenu en otage et qui a lancé des demandes répétées en faveur d’un accord pour faire libérer les otages.

« Depuis le début de cette guerre, chaque fois que des négociations en vue d’un accord ont eu lieu, des responsables se sont prononcés contre, tout en gardant l’anonymat », dit-elle, laissant entendre qu’il s’agissait de Netanyahu. « Quand il parlait, le Premier ministre faisait en sorte de provoquer le Hamas, de le menacer d’anéantissement. Mon cœur de mère de Matan en a été brisé : c’est là que j’ai pris conscience que la négligence, l’oubli tenaient lieu de politique. »

Dans le chapitre intitulé « Tout était clair », l’ex-chef du Mossad Tamir Pardo reproche à Netanyahu de ne pas avoir fait de la libération des otages le principal objectif de la guerre.

« Il était clair dès le début de l’offensive terrestre qu’il y aurait de nombreux morts et que le nombre de soldats morts au combat ne cesserait de croître », a écrit Pardo, ajoutant qu’il était évident qu’une opération militaire ne permettrait de ramener qu’un « nombre infime » d’otages.

« Le gouvernement israélien a abandonné ses citoyens à deux reprises – une fois le 7 octobre, et une autre fois en ne faisant pas le nécessaire pour les libérer », dit-il.

Einav Zangauker, dont le fils Matan est otage à Gaza, est suspendue depuis un pont, dans une cage, au-dessus de manifestants devant le quartier général de l’armée à Tel Aviv, le 7 juillet 2024. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Les éditeurs de ce livre, qui se font appeler The Forum for Life, ont déclaré à Walla que cette version n’était pas définitive et qu’il s’agissait bien plutôt de l’ébauche d’un ouvrage destiné à rassembler plus de 150 contributions.

« In fine, une fois publié, l’ouvrage révèlera l’image et l’histoire complète de Mr. Abandon. À ce stade, les familles se gardent la possibilité d’ajouter un ultime chapitre, au cas où Netanyahu ferait quelque chose pour hâter la libération des otages et en finirait ainsi avec sa pratique du sabordage et de l’abandon », peut-on lire dans le communiqué.

Nombreux sont les proches d’otages ou de victimes du massacre du 7 octobre qui reprochent à Netanyahu et à son gouvernement d’avoir abandonné leurs proches et les communautés frontalières de Gaza lorsque les terroristes dirigés par le Hamas ont lancé une attaque dévastatrice au cours de laquelle 1 200 personnes ont été assassinées et 251 personnes ont été prises en otages et emmenés à Gaza.

On estime à 116 le nombre d’otages enlevés par le Hamas le 7 octobre encore à Gaza – mais pas tous en vie.

Au bout de presque dix mois de guerre, des pourparlers en vue d’un cessez-le-feu et d’un accord sur la situation des otages sont en cours. Si les négociateurs se sont récemment dits optimistes quant aux perspectives d’accord, Netanyahu a, lui, donné le sentiment de durcir sa position en revendiquant une pression accrue sur le Hamas avant de parvenir à toute forme d’accord.

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