Policier tué : Jean-Marie Le Pen « choqué » par une cérémonie qui « rendait plutôt hommage à l’homosexuel »
Xavier Jugelé a été tué sur les Champs Élysées, à 3 jours du premier tour
Jean-Marie Le Pen, co-fondateur du FN, s’est déclaré « choqué » par la cérémonie nationale pour le policier Xavier Jugelé, jugeant « qu’on rendait plutôt hommage à l’homosexuel qu’au policier », des propos condamnés par le ministre de l’Intérieur et avec lesquels Marine Le Pen s’est montrée en désaccord.
« J’ai été très étonné tout de même par la dimension donnée à cette cérémonie », a affirmé M. Le Pen dans son dernier « journal de bord » diffusé sur YouTube. « Il m’a semblé qu’il y avait dans cette cérémonie une équivoque et qu’on rendait plutôt hommage à l’homosexuel qu’au policier », a-t-il ajouté.
« Car la participation de son conjoint, le long discours qu’il a prononcé, a en quelque sorte institutionnalisé le mariage homosexuel et l’exaltait en quelque sorte d’une façon publique. Et cela, ça m’a un peu choqué », a poursuivi le co-fondateur du Front national.
« Je pense que cette particularité familiale doit être tenue à l’écart de ce genre de cérémonie, qui gagnerait d’ailleurs à plus de discrétion. Je crois. C’est mon sentiment », a encore affirmé M. Le Pen.
« J’ai trouvé cette cérémonie très digne et j’ai été très touchée par le discours qui a été tenu par son compagnon », a réagi pour sa part vendredi Marine Le Pen, interrogée par BFMTV sur les propos de son père. « Je suis toujours au côté des policiers », a affirmé la candidate du FN à l’élection présidentielle.
Le ministre de l’Intérieur, Matthias Fekl, a dénoncé les propos du cofondateur du FN sur Twitter : « Notre police est à l’image de la France. Honte à M. #LePen qui salit l’hommage à #XavierJugelé et le magnifique discours de son conjoint ».
Le ministre avait saisi mardi la justice après la publication sur les réseaux sociaux de commentaires « ignobles et intolérables » visant Xavier Jugelé, le policier tué lors de l’attentat sur les Champs-Élysées à trois jours du premier tour de la présidentielle.
Cette saisine de la justice pour « apologie de crimes » et « provocation à la haine et à la violence en raison de l’orientation sexuelle » vise des commentaires postés le 22 avril sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter par un internaute, dont le pseudonyme est « Ernest Manurhin », ainsi qu’une vidéo publiée sur Youtube.
Les deux finalistes de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, avaient participé à la cérémonie d’hommage, à l’invitation du président François Hollande.
Le compagnon du policier tué, Etienne Cardiles, qui était pacsé avec celui-ci, avait notamment déclaré qu' »il souffre sans haine », s’inspirant d’une formule d’Antoine Leiris, dont la femme est morte lors de l’attentat du 13 novembre au Bataclan.