Poursuites fédérales contre un homme accusé d’avoir agressé des Juifs à New York
Tarek Bazrouk, a, selon le département de la Justice, manifesté son soutien au Hamas et s'est décrit comme « haïssant les juifs »

Le département de la Justice des États-Unis a inculpé un New-Yorkais de crimes de haine dans un acte d’accusation rendu public mercredi. Il est accusé d’avoir agressé des victimes juives, dont deux étudiants de l’université de Columbia, lors de trois manifestations distinctes contre la guerre Israël-Hamas à Gaza.
Le département de la Justice a déclaré que Tarek Bazrouk, 20 ans, « a délibérément ciblé et agressé des victimes juives lors de manifestations liées à la guerre entre Israël et Gaza ». Bazrouk a été arrêté mercredi matin.
Il semblerait que ce soit la première fois que le département de la Justice engage des poursuites fédérales pour crime de haine en rapport avec les récentes manifestations à Columbia. Un porte-parole du département de la Justice n’a pas pu confirmer cette information.
Les agressions auraient toutes eu lieu à Manhattan, lors d’une manifestation en avril 2024 devant la Bourse de New York, d’une manifestation en décembre 2024 devant l’université de Columbia et d’une manifestation en janvier 2025 près de Gramercy Park.
Selon les documents judiciaires déposés mercredi, Bazrouk aurait frappé deux des victimes juives au visage et en aurait frappé une autre à l’estomac. Selon le département de la Justice, Bazrouk a également volé un drapeau israélien à des manifestants pro-israéliens lors de la manifestation à l’université de Columbia.
Le département de la Justice a déclaré que Bazrouk avait manifesté son soutien au Hamas et s’était qualifié de « haïsseur de Juifs » dans des messages textuels obtenus à la suite d’une perquisition de son téléphone portable.
Bazrouk est visé par trois chefs d’accusation pour crimes de haine, chacun d’entre eux étant passible d’une peine maximale de 10 ans de prison, selon le département de la Justice.
L’avocat de Bazrouk n’a pas pu être joint dans l’immédiat pour un commentaire.
Jeudi, de nouvelles informations sur l’affaire ont été rendues publiques. Un procureur fédéral a déposé une lettre dans cette affaire, indiquant qu’une perquisition dans l’appartement de Bazrouk avait permis de trouver des armes et « des centaines de milliers de dollars en espèces inexpliqués ». Bazrouk vivait dans un appartement de Manhattan avec d’autres membres de sa famille et avait déjà été arrêté pour trafic de stupéfiants.
Les armes en question étaient plusieurs couteaux, dont un couteau à cran d’arrêt, des poings américains, un pistolet airsoft qui ressemble à une véritable arme à feu, et des douilles de balles usagées.
Par ailleurs, la lettre indique que Bazrouk avait menacé de recourir à la violence dans des messages écrits envoyés à des connaissances anonymes. Il avait menacé de tirer sur des personnes en utilisant un emoji pistolet.
« Si jamais je vois l’un d’entre eux, je le ferai exploser », avait-il ajouté dans un autre message, faisant référence aux Juifs.
Il avait également partagé des images de balles et d’armes à feu sur les réseaux sociaux, ce qui laisse penser qu’il avait accès à ces armes.

Bazrouk s’était rendu en Cisjordanie et en Jordanie en 2024, selon la lettre. Il avait envoyé un SMS à ses amis pour leur dire qu’il avait découvert qu’il avait des membres de sa famille dans le Hamas et que cela l’avait rendu « fou de joie ». Il avait également porté un bandeau du Hamas lors d’au moins une manifestation.
La lettre demande au tribunal de maintenir Bazrouk en détention dans l’attente d’une audience de libération sous caution qui devrait avoir lieu plus tard ce mois-ci, car il représente une menace et un risque de fuite.
Les trois manifestations au cours desquelles Bazrouk a agressé des Juifs étaient dirigées par Within Our Lifetime, le principal groupe de protestation anti-israélien de la ville de New York. D’autres militants affiliés à ce groupe sont en prison pour des crimes de haine antisémites.