Qui étaient les quatre otages israéliens dont les corps ont été restitués ?
Trois d'entre eux était présumé vivant jusqu'à mercredi ; le kibboutz Kissufim avait annoncé ce mois-ci la mort de l'octogénaire Shlomo Mansour

Les corps de quatre otages retenus dans la bande de Gaza depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 doivent être restitués à Israël dans la nuit de mercredi à jeudi, en échange de plus de 600 prisonniers palestiniens.
Il s’agit du dernier échange de la première phase de l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier dans la bande de Gaza. Il prévoit d’ici au 1er mars la libération de 33 otages, incluant huit dépouilles, en échange de 1.900 Palestiniens détenus par Israël.
Cinq otages thaïlandais ont également été relâchés en dehors de l’accord.
Voici ce que l’on sait des quatre Israéliens dont les dépouilles doivent être restituées dans la nuit, dont les médias israéliens ont publié les identités, qui avaient également été rendues publiques plus tôt par le Hamas.
Ohad Yahalomi, 49 ans
Le Franco-Israélien Ohad Yahalomi a été enlevé dans sa maison du kibboutz Nir Oz. Son fils Eitan (12 ans), libéré le 27 novembre 2023 lors de la première trêve, avait été enlevé séparément.
Selon le récit de sa femme, Bat-Sheva Yahalomi, toute la famille a essayé de se réfugier dans le mamad, la pièce sécurisée de leur maison. Mais la porte ne fermant pas, Ohad Yahalomi s’est posté devant avec un pistolet. Il a été blessé dans un échange de tirs et enlevé.
Emmenés séparément, Bat-Sheva Yahalomi et ses trois enfants ont tenté d’échapper à leurs ravisseurs, mais seules la mère et les deux sœurs d’Eitan y sont parvenues, laissant le garçon derrière elles.

Ohad Yahalomi avait été annoncé mort en janvier 2024 dans une vidéo diffusée par un groupe allié du Hamas, une information qui n’avait jamais été confirmée par l’armée israélienne. Il était présumé vivant jusqu’à mercredi.
Amoureux de la nature et des grands espaces, Ohad Yahalomi était employé de l’Autorité des parcs et de la nature. Il était spécialiste des scorpions sur lesquels il avait écrit un guide.
Tsahi Idan, 49 ans
Tsahi Idan a été emmené à Gaza par le Hamas les mains recouvertes du sang de sa fille Maayan Idan, 18 ans, abattue sous ses yeux.
Le matin du 7 octobre, l’ingénieur-développeur, qui vivait au kibboutz de Nahal Oz, s’est réfugié avec son épouse Gali Idan et trois de leurs enfants (leur autre fille, Sharon, était absente au moment de l’attaque) dans leur pièce sécurisée.
Il a tenté de faire rempart de son corps avec Maayan Idan, son aînée, qui venait de fêter son anniversaire. La jeune femme a été abattue à travers la porte par les assaillants palestiniens et est tombée dans ses bras. L’intégralité de l’attaque a été diffusée en direct sur Facebook par le Hamas.
Quand sa fille était morte, Tsahi Idan, brisé, a laissé la porte s’ouvrir. Les terroristes l’ont enlevé en disant à sa famille « il reviendra, il reviendra… ».
« Je t’aime, ne joue pas au héros, sois intelligent. Prends soin de toi et reviens-moi en un seul morceau », lui a lancé son épouse.
M. Idan était présumé vivant jusqu’à mercredi.
Avant sa capture, il développait des solutions informatiques pour les restaurants.
Itzik Elgarat, 68 ans
Le Dano-Israélien Itzik Elgarat a été blessé à la main lors de l’attaque du kibboutz Nir Oz, avant d’être capturé, selon son frère, Daniel Elgarat, cité par des télévisions danoises et dernière personne à avoir été en contact avec lui.
Lorsque la connexion fut coupée, Daniel Elgarat a essayé de retrouver son frère grâce à la localisation de son téléphone et il s’est rendu compte que le téléphone avait franchi la frontière de Gaza.
Jusqu’à mercredi, M. Elgarat était toujours présumé vivant.

Itzik Elgarat avait vécu 12 ans au Danemark, où habitent ses deux enfants. Il leur avait rendu visite peu de temps avant l’attaque.
Le sexagénaire était un fervent supporter de l’équipe de football du Maccabi Tel-Aviv.
Shlomo Mansour, 85 ans
Né en Irak, survivant du pogrom de Farhoud, Shlomo Mansour s’est longtemps occupé du poulailler du kibboutz Kissoufim, dont il était l’un des fondateurs. C’est dans cette petite communauté qu’il a été enlevé le 7 octobre 2023. Sa femme Mazal, avec qui il vivait depuis 60 ans, avait réussi à s’enfuir.

Israël a annoncé en février que Shlomo Mansour avait été tué dès le 7 octobre et que son corps avait été emmené dans la bande de Gaza.
Habile de ses mains, l’octogénaire, père de cinq enfants, aimait jardiner et réparer les jouets de ses petits-enfants.