Raid anti-terroriste en Cisjordanie : Trois morts, dont deux enfants selon l’AP

Des responsables palestiniens ont indiquent que deux enfants faisaient partie des trois personnes tuées lors d’une frappe de drone israélien dans la localité de Tamun, au nord de la Cisjordanie, qui, selon Tsahal, visait une cellule de terroristes armés.

Ahmad Asaad, gouverneur de la ville de Tubas, dans le nord de la Cisjordanie, a indiqué à l’AFP que la frappe avait touché le village voisin de Tamun, tuant un homme de 23 ans et deux enfants, âgés de 8 et 10 ans, tous membres de la même famille.

Le gouverneur a identifié les victimes comme étant Adam Bsharat, 23 ans, Hamza Bsharat, 10 ans, et Reda Bsharat, 8 ans.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères à Ramallah a condamné cette frappe meurtrière, accusant Israël de porter atteinte à des civils « sous le prétexte » de combattre des cellules de terroristes armés.

Tsahal a indiqué que l’armée de l’air avait « frappé une cellule terroriste » dans la région, sans fournir d’autres précisions et n’a pas commenté les informations concernant la mort des enfants.

Le gouverneur de Tubas a également indiqué que les dépouilles des trois Palestiniens tués avaient été emportées par l’armée israélienne, qui menait des opérations à Tamun ces derniers jours.

Le Croissant-Rouge a précisé que les corps avaient ensuite été restitués.

Le gouverneur a ajouté que les trois membres de la famille avaient été tués devant leur maison, qui, selon un journaliste de l’AFP, a été endommagée par des éclats d’obus.

Reda Ali Bsharat, 8-years-old, and Hamza Ammar Bsharat, 10-years-old, were killed in an Israeli airstrike on the town of Tammun, south of Tubas, in the West Bank.

By an Israeli airstrike—not in Gaza, but in the West Bank. pic.twitter.com/FTO2x4oiMQ

— Ihab Hassan (@IhabHassane) January 8, 2025

Jalal Bsharat, un proche des victimes, a déclaré qu’elles se trouvaient chez elles lorsque « l’armée d’occupation israélienne les a prises pour cible ». Il a ajouté que cette attaque démontrait que les Palestiniens n’étaient en sécurité nulle part, même pas dans leur propre maison.

En milieu de journée, quelques heures après la frappe, les troupes israéliennes avaient quitté Tamun, a constaté un journaliste de l’AFP.

Il s’agissait de la deuxième frappe aérienne israélienne sur le village en deux jours. Tsahal avait déclaré mardi avoir tué deux individus lors d’une attaque visant une « cellule terroriste armée » qui avait ouvert le feu sur des troupes. Plusieurs suspects avaient été arrêtés et des armes saisies au cours de cette opération.

Des habitants ont également indiqué à l’AFP que l’armée israélienne avait emporté l’un des corps.

Un Palestinien regarde une voiture endommagée après un raid de Tsahal, dans le village de Tamun près de Naplouse, le 8 janvier 2025. (Crédit : Zain Jaafar/AFP)

Mercredi, le groupe terroriste palestinien Hamas a revendiqué la responsabilité de la fusillade survenue deux jours plus tôt dans le village d’al-Funduq, en Cisjordanie, où deux Israéliennes et un officier de police avaient été assassinés.

Les Brigades Al-Qassam, branche armée du Hamas, ont affirmé que cette attaque avait été menée conjointement avec les groupes terroristes palestiniens du Jihad islamique et des Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa.

Le Hamas a également affirmé que l’attaque avait été orchestrée par Jaafar Ahmed Dababseh, tué mardi par les troupes de Tsahal lors d’une opération dans le village de Talluza, situé près de Naplouse.

Les trois terroristes impliqués dans l’attentat sont toujours en fuite. Cependant, le Hamas n’a fourni aucune preuve de son implication dans l’attaque.

Le sergent-chef Elad Yaakov Winkelstein (à gauche), 35 ans, et lRachel Cohen (au centre), 73 ans, et Aliza Raiz (à droite), 70 ans, ont été tués lors d’un attentat terroriste dans le village d’al-Funduq, en Cisjordanie, le 6 janvier 2025. (Autorisation)

Les violences en Cisjordanie se sont intensifiées depuis le pogrom perpétré par le Hamas dans le sud d’Israël 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza et des troubles dans toute la région. Depuis lors, 46 personnes, dont des membres des forces de sécurité israéliennes, ont été tuées dans des attentats terroristes palestiniens en Israël et en Cisjordanie, certains perpétrés par des citoyens israéliens.

Six autres membres des forces de sécurité ont été tués lors d’affrontements avec des terroristes en Cisjordanie. La majeure partie des violences s’est concentrée autour de Naplouse, Jénine et d’autres villes du nord de la Cisjordanie, où l’autorité de l’Autorité palestinienne (AP) s’est considérablement affaiblie au fil des ans.

Selon le ministère de la Santé de l’AP, plus de 835 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie depuis le 7 octobre 2023. Tsahal affirme que la grande majorité d’entre eux étaient des émeutiers affrontant les forces israéliennes, ou des terroristes abattus lors d’échanges de tirs ou alors qu’ils menaient des attaques.

Au cours de la même période, Tsahal a arrêté environ 6 000 Palestiniens recherchés en Cisjordanie, dont plus de 2 350 affiliés au Hamas.

Par ailleurs, les violences commises par des habitants des implantations israéliennes contre des Palestiniens se sont multipliées depuis le massacre perpétré par le Hamas. Les forces de sécurité ont été accusées de fermer les yeux sur ces attaques, exacerbant les tensions dans la région.