Des milliers d’Israéliens du sud rentrent chez eux ; fin de certaines aides au relogement
Près de 3 700 Israéliens ont regagné les villes quittées le 7 octobre ; les habitants de 10 communautés très endommagées par le Hamas sont relogées pour 12 mois de plus
Selon l’Autorité Tekuma, l’organisme chargé de la réhabilitation du sud d’Israël, qui l’a annoncé par voie de communiqué, prés de 3 700 personnes issues de communautés voisines de la frontière avec Gaza sont rentrées chez elles, jeudi, dans le sillage de la décision du gouvernement de ne plus prendre en charge leur relogement à l’hôtel.
Comme l’a expliqué le porte-parole de l’Autorité Tekuma, la date ultime de prise en charge des relogements à l’hôtel avait été fixée au 15 août après plusieurs prorogations.
Il y a peu, la Cour suprême avait rejeté le recours de riverains de Sderot, qui se disaient trop traumatisés pour retourner chez eux, à l’endroit où des terroristes ont assassiné des dizaines de personnes le 7 octobre dernier.
Selon l’Autorité Tekuma, toujours, la quasi-totalité des Israéliens évacués du secteur limitrophe de la bande de Gaza suite à l’attaque du Hamas du 7 octobre sont rentrés chez eux. Elle précise que plus de 80 % de la cinquantaine de milliers d’habitants du sud d’Israël étaient rentrés chez eux dès juillet.
Les habitants des dix kibboutzim les plus gravement endommagés lors de l’attaque du Hamas seront relogés temporairement, et en divers endroits, durant un an de plus, dans le meilleur des cas, le temps que les travaux de remise en état ou de reconstruction aient lieu, précise l’Autorité.
À Sderot, l’un des auteurs du recours auprès de la Cour suprême, Binyamin Pinchasov, a confié à i24News que ses associés au recours et lui-même se sentaient abandonnés par le gouvernement.
« C’est comme si nous avions été oubliés, que nous n’existions pas. Rien n’est fait pour nous », estime-t-il.
Sur ces 3 700 personnes, 1 900 sont originaires de Sderot et les autres de conseils régionaux locaux, conme ceux de Shaar Hanegev (730 personnes) ou Eshkol (400 personnes).
Les habitants de ces localités ont eux aussi introduit un recours auprès de la Cour suprême, qui ne s’est pas prononcée sur la décision de mettre fin aux subventions de relogement hôtelier.
La majeure partie de la population de Sderot, ville d’une trentaine de milliers d’habitants, est revenue depuis quelques mois.
« Le retour des habitants, conformément à la résolution gouvernementale du 16 juin, s’est fait avec préavis et en raison de l’absence de menaces », souligne Tekuma par voie de communiqué.
Lors du pogrom du 7 octobre dernier, des terroristes du Hamas se sont déchaînés dans le sud d’Israël, où ils ont tué 1 200 personnes, essentiellement des civils, et fait 251 otages. Selon l’armée israélienne, 111 otages se trouvent toujours à Gaza, 39 d’entre eux ayant été déclarés morts.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, plus de 40 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes lors des combats dans la bande de Gaza. Ce bilan humain, invérifiable, ne fait pas le distinguo entre civils et hommes armés. En juillet, Israël a fait état de la mort de 16 000 hommes armés, auxquels s’ajoutent un millier de terroristes tués en territoire israélien le 7 octobre.
Cette guerre a attiré dans le secteur des alliés du Hamas soutenus par l’Iran, à commencer par la puissante organisation terroriste libanaise du Hezbollah, qui, depuis le 8 octobre, échangent presque chaque jour des tirs avec les forces israéliennes, officiellement pour soutenir le Hamas.
De part et d’autre de la frontière israélo-libanaise, des dizaines de milliers de riverains ont été évacués en raison des violences : la grande majorité d’entre eux n’est pas encore revenue.
À ce jour, les tensions entre Israël et le Hezbollah ont fait 26 morts du côté civil israélien, sans oublier 18 soldats et réservistes. Plusieurs attaques ont par ailleurs eu lieu depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Le Hezbollah estime à 410 le nombre de ses membres tués par Israël lors de ces tensions, toujours d’actualité, essentiellement au Liban, mais aussi en Syrie.
Au Liban, le bilan humain est de 71 membres d’organisations terroristes, un soldat libanais et des dizaines de civils tués.
L’AFP a contribué à cet article.