Roï Moshe, 36 ans : ce pompier n’a pas connu sa fille qu’il avait déjà nommée

Roï Moshe, 36 ans, originaire d’Ashkelon, a été tué par des terroristes palestiniens du Hamas le 7 octobre 2023 alors qu’il tentait de rentrer chez lui.

Pompier professionnel, Roï était chef d’équipe adjoint à la caserne de Beer Sheva. Il a reçu à titre posthume le grade de sergent-major.

Il venait de terminer son service de nuit et rentrait chez lui lorsque l’assaut du Hamas a commencé. Pris en embuscade par des terroristes du Hamas près du carrefour de Gevim, à l’extérieur de Sderot, il a tenté de s’enfuir dans un champ voisin mais il a été assassiné.

Il est enterré à Ashkelon le 10 octobre. Il laisse derrière lui son épouse, Linor, leurs deux fils, Daniel, 9 ans, et Harel, 7 ans, ainsi que leur fille, Gili, née en janvier 2024, trois mois après la mort de son père. Il laisse également ses parents, Nitza et Binyamin, et ses six frères et sœurs, Meital, Moran, Adir, Kfir, Liel et Matanel.

Aîné d’une famille nombreuse, Roï a grandi dans un foyer pratiquant, fréquentant des écoles religieuses avant de s’engager dans l’armée, de suivre une formation d’officier puis de poursuivre ses études dans une yeshiva.

Roï et Linor se sont rencontrés en 2011, alors qu’elle effectuait son service militaire et qu’il était réserviste dans la Brigade Givati. Bien qu’ils soient issus de milieux très différents, ils ont surmonté leurs différences et se sont mariés en 2013, donnant naissance à deux enfants. Linor a ensuite fait deux fausses couches, a-t-elle raconté dans les colonnes de Maariv. Roï était si excité à l’idée d’avoir un troisième enfant qu’il avait décidé de l’appeler Gili et avait fait promettre à Linor de garder le secret.

Roï a rejoint les Services d’incendie et de secours en 2018. Lors de ses funérailles, Itzik Oz, le commandant du district sud, a décrit Roï comme « actif, dévoué, courageux, un excellent pompier et un gars ayant le sens de l’humour qui s’assurait de garder l’équipe soudée, un véritable ami, un gars intelligent, professionnel, attentionné et ambitieux ».

Son jeune frère, Matanel, a raconté à un site d’information local que Roï avait choisi de travailler à Beer Sheva plutôt qu’à Ashkelon « parce qu’il y a plus de travail à Beer Sheva ».

« Il voulait vraiment travailler, [là-bas] c’est comme une unité d’élite pour les pompiers parce qu’ils sont responsables de tout le Néguev. Il y a de l’action. Il n’aimait pas rester assis à ne rien faire. »

« Roï a toujours été comme ça. Même quand nous préparions la maison pour le Shabbat, tout était rapide et efficace. »

Matanel a souligné que Roï avait seize ans de plus que lui.

« Et il était aussi un frère, une figure paternelle, un ami ; il était tout. Il nous a élevés, toute la fratrie, il nous a élevés toute sa vie. Il était toujours là avec ses connaissances et son expérience de vie. Il était très intelligent. »

La femme de Roï, Linor, a dit au micro de la radio publique de Kan que son mari était « un professionnel ».

« Il faisait ce travail par sens du devoir. »

Elle a raconté qu’il était en plein milieu de ses études d’ingénieur lorsqu’il a décidé de changer de voie, en lui disant : « J’ai besoin d’être actif, je ne peux pas rester assis dans un bureau, j’ai besoin de sauver des gens, de faire quelque chose de ma vie. »

« Roï était un homme d’action. Il était un monde à lui tout seul […] Il était tout simplement lumineux. Il était plein de générosité. »

Après avoir été blessé par balle, Roï a réussi à envoyer un message vocal à Linor, lui disant qu’il l’aimait, qu’il aimait les enfants, lui demandant de prendre soin d’eux, de continuer sa vie, ajoutant : « Tu es ma reine et je sais que je peux compter sur toi. »

Linor a raconté au micro de Ynet que lorsqu’il avait envoyé ce message, « il était déjà blessé, il savait que c’était la fin. C’était mon Roï ».

« Il m’a offert une fin tendre et romantique, qui me restera à jamais. »

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