Sauvetage des otages à Gaza : les renseignements israéliens ont primé sur ceux des Etats-Unis
Ce sont les données collectées par les soldats de Tsahal à Gaza avant l'opération qui ont fait la différence
Les renseignements fournis par les États-Unis en amont du sauvetage, la semaine dernière, de quatre otages du Hamas à Gaza se sont avérés secondaires par rapport aux informations recueillies par des agents israéliens à Gaza, a indiqué le Washington Post.
Selon les membres des autorités américaines et israéliennes cités par le Washington Post, les États-Unis auraient fourni des images aériennes à Israël pour l’aider à mettre sur pied son audacieux plan de sauvetage, en plein jour.
Selon les termes de l’accord conclu avec l’administration Biden, les renseignements fournis par les États-Unis ne doivent servir qu’à retrouver les otages israéliens aux mains des groupes terroristes à Gaza depuis le 7 octobre, parmi lesquels se trouvent huit Américains, ou des dirigeants du Hamas. L’organisation soutenue par l’Iran est considérée comme une organisation terroriste par les États-Unis.
Toujours selon le Washington Post, des membres des autorités américaines ont précisé que des éléments de la force opérationnelle d’élite américaine du JSOC, « spécialisée dans le sauvetage d’otages », collaboraient étroitement avec leurs homologues israéliens depuis que les terroristes du Hamas ont assassiné 1 200 personnes et enlevé 251 otages, essentiellement des civils, le 7 octobre dernier.
Ces mêmes personnes auraient précisé qu’en octobre, avait existé le projet – finalement abandonné – que les forces du JSOC se déploient à Gaza pour secourir les ressortissants américains aux mains du Hamas.
« Si nous avions pu obtenir de façon unilatérale les informations confirmant que nous pouvions agir, si nous avions cru possible de pouvoir sortir les Américains de captivité, nous aurions agi mais il y avait vraiment très peu d’informations sur les otages américains », explique l’un des membres des autorités américaines cité par le Washington Post.
L’information du Washington Post souligne l’importance – et la pénurie – de renseignements humains à Gaza, qui ne fait que se confirmer au fil de la guerre, que ce soit les interrogatoires de membres du Hamas ou l’examen de documents et fichiers découverts lors d’interventions dans la bande de Gaza.
Les renseignements collectés auprès de ces sources ont été utilisés pour le sauvetage des otages, samedi dernier, mais aussi pour des opérations passées destinés à récupérer les corps des otages, explique le Washington Post.
On estime à 116 le nombre des otages enlevés par le Hamas le 7 octobre encore à Gaza – pas tous vivants – depuis la libération de 105 civils à la faveur d’un cessez-le-feu d’une semaine, fin novembre, auxquels s’ajoutent quatre autres otages libérés un peu avant. Sept otages ont été secourus en vie par des soldats israéliens, sans oublier les corps de 19 otages, trois d’entre eux tués par erreur par l’armée.
Sur la foi de renseignements collectés par les soldats déployés à Gaza, Tsahal a confirmé la mort de 41 otages encore aux mains du Hamas. Une personne est portée disparue depuis le 7 octobre dernier, sans aucune information la concernant.
Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés de leur plein gré dans la bande de Gaza, respectivement en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats de Tsahal tués en 2014.