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Portrait

Serge Dassault, une vie dans les pas de son père

Retour sur le parcours de l'homme d'affaires et du politicien

Serge Dassault à Paris (Crédit : AFP/Archives Fred Dufour)
Serge Dassault à Paris (Crédit : AFP/Archives Fred Dufour)

Le sénateur UMP Serge Dassault, dont l’immunité parlementaire a été levée mercredi, est, à 88 ans, le patron du groupe du même nom, ayant construit sa vie dans les pas de son père, grand avionneur militaire, patron de presse et homme politique.

L’industriel et propriétaire du Figaro avait lui-même demandé lundi la levée de son immunité parlementaire devançant ainsi une décision qui semblait inéluctable du bureau du Sénat, saisi d’une nouvelle demande [la troisième] des juges chargés du dossier d’achats présumés de votes à Corbeil-Essonnes.

Serge Dassault a longtemps vécu dans l’ombre imposante du pionnier de l’aéronautique Marcel Bloch-Dassault, déporté, génial ingénieur des Ouragan, Mystère IV et Mirage, patron du magazine Jours de France, député gaulliste, décédé en 1986.

Engagé au RPR puis à l’UMP, à la fois tenant du libéralisme et de la participation, Serge, né le 4 avril 1925, a pris la mairie de Corbeil-Essonnes au PCF en 1995, avant de devenir sénateur en 2004.

Olivier, l’un de ses quatre enfants, est député UMP de l’Oise. « Fait quasi unique sous la Ve République, trois générations de Dassault auront été parlementaires », souligne le site Internet du sénateur.

« Fait quasi-unique sous la Ve République, trois générations de Dassault auront été parlementaires »

Serge Dassault

La réélection de Serge Dassault à la mairie de Corbeil-Essonnes en mars 2008 est invalidée l’année suivante par le Conseil d’État, qui lui reproche des « dons d’argent ».

Son bras droit, Jean-Pierre Bechter, prend la tête de la mairie en octobre 2009. Élection de nouveau invalidée en septembre 2010, le nom de Dassault apparaissant sur les bulletins de vote de Jean-Pierre Bechter. Celui-ci a été réélu en décembre 2010.

Omniprésent dans la vie locale, l’industriel continue de louer un bureau dans l’hôtel de ville.

L’opposition municipale l’accuse depuis des années d’acheter des voix. Certains habitants avaient témoigné par écrit au Conseil d’État en 2008 avant de se rétracter.

Une information judiciaire a été ouverte en mars 2013 à Paris sur des soupçons d’achats de vote, corruption, blanchiment et abus de biens sociaux lors des campagnes municipales de 2008 à 2010.

A Évry, un juge d’instruction enquête sur deux tentatives d’homicide, qui pourraient être liées à ces soupçons d’achats de voix selon l’une des victimes.

Le Figaro, vieux rêve familial

Entré en 1951 dans l’entreprise familiale, ce polytechnicien, ingénieur aéronautique, n’a pu faire ses preuves qu’au sein de la filiale Dassault Électronique dont il devient PDG en 1967.

Il suscite alors des jugements contradictoires sur ses capacités. Sagace et rusé selon certains, naïf et sans diplomatie selon d’autres.

Pour succéder à son père, Serge Dassault est jugé trop falot par l’État, alors actionnaire à 46% de Dassault Aviation et majoritaire en droits de vote. Mais il réussira, après six mois de bataille, à être nommé grâce à la défection d’un administrateur de l’État.

Il s’est ensuite imposé comme industriel et commercial, courant la planète pour vanter ses Mirage et Rafale, ce qui lui a valu des déboires avec la justice belge, qui l’a condamné en 1998 à deux ans de prison avec sursis pour corruption active.

Serge Dassault, Pdg de Dassault aviation, en tenue de pilote, devant le Rafale au salon aéronautique du Bourget, le 11 juin 1999  (Crédit : AFP/Archives Frederick Florin)
Serge Dassault, PDG de Dassault aviation, en tenue de pilote, devant le Rafale au salon aéronautique du Bourget, le 11 juin 1999
(Crédit : AFP/Archives Frederick Florin)

Il a farouchement défendu les intérêts de la famille et l’indépendance de la société quand l’État a voulu fusionner Dassault dans les années 1990 avec Aerospatiale [fondue depuis dans EADS, qui a hérité des 46% de l’État dans Dassault Aviation].

En 2000, il cède la présidence de Dassault Aviation, mais conserve celle de la holding familiale Groupe Industriel Marcel Dassault.

Il a amorcé sa conquête de la presse à plus de 75 ans, achetant le groupe Valmonde [Valeurs actuelles] puis la Socpresse du groupe Hersant en 2004.

Il est alors à la tête d’un groupe de 70 titres [dont le Figaro et L’Express] et du club de football de Nantes. En deux ans, il en revendra la plus grande partie pour ne s’intéresser qu’au Figaro, un vieux rêve familial, où il souhaitait « faire entendre la voix de l’entreprise ». Il se défait aussi des Canaris.

Grand officier de la Légion d’honneur depuis 2004, cet amoureux de la chasse était, en 2013, la cinquième fortune française avec 12,8 milliards d’euros, selon le magazine Challenges.

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