Serge Klarsfeld divise les Juifs de France par son soutien au RN contre LFI
Marine Le Pen a salué ce soutien comme un "hommage au peuple français", tandis que Manuel Bompard a exprimé son choc et son désaccord, déclarant que le chasseur de nazi "se trompe"
Les récentes déclarations de Serge Klarsfeld, historien, chasseur de nazi et avocat engagé dans la mémoire de la Shoah et des déportés juifs, ont suscité une vive réaction au sein de la classe politique française et la communauté juive.
Klarsfeld a déclaré voter en premier lieu « pour un parti du centre » lors du prochain scrutin des législatives au micro de LCI. Il considère toutefois que le RN a « fait sa mue » et que LFI est un parti « résolument anti-Juifs ».
Ginette Kolinka, survivante d’Auschwitz-Birkenau, a exprimé son incompréhension face aux propos de Klarsfeld, déplorant une éventuelle alliance avec le Rassemblement national (RN) : « Quand tu vois Klarsfeld qui se met d’accord avec eux, là tu te dis qu’il y a quelque chose qui ne va plus. Si même les Juifs se mettent du côté de l’extrême droite, on n’en finira jamais », a-t-elle déclaré, rappelant avec gravité que « la haine, c’est déjà un pied à Auschwitz ».
L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a aussi critiqué Klarsfeld, dénonçant une « faute morale » et un « danger existentiel » pour les Juifs en envisageant de voter pour le RN. Samuel Lejoyeux, président de l’UEJF, a insisté sur le caractère contraire à l’esprit républicain du programme du RN, incluant des mesures telles que l’interdiction des signes religieux dans l’espace public.
Pour l’instant, le grand rabbin de France Haïm Korsia et le président du CRIF Yonathan Arfi n’ont pas encore réagi publiquement. Cependant, leurs positions passées critiquant le RN et ses politiques visant la communauté juive pourraient éclairer les débats à venir sur la place de la mémoire et de la sécurité des Juifs en France.

Les réactions au sein de la classe politique sont également contrastées. Marine Le Pen (RN) a sans surprise salué les propos de Klarsfeld comme un « hommage au peuple français », soulignant la nécessité de s’unir contre « le terrible péril porté aujourd’hui par une gauche, qui abandonnant son âme et sa dignité, se compromet avec l’extrémisme ». De son côté, Éric Ciotti, président des Républicains, a approuvé Klarsfeld en affirmant que « le vrai danger pour la France, c’est l’alliance des extrêmes gauches », plaidant pour une alliance des droites et provoquant une grave crise au sein de son camp.
En revanche, Manuel Bompard du le mouvement d’extrême-gauche radicale anti-Israël, La France Insoumise (LFI) a exprimé son choc et son désaccord, déclarant que Klarsfeld « se trompe » en jugeant leur mouvement comme une menace pour les Juifs et pour Israël. LFI est largement accusé de flirter avec l’antisémitisme et n’a pas condamné les attaques barbares menées le 7 octobre par le Hamas, qui est selon le parti, un groupe de résistants et non de terroristes.