Soutien prudent de Mandelblit pour certains événements séparant hommes et femmes
Le procureur général organisera une réunion pour fixer des règles précises : le tribunal de Nazareth appelle à des espaces mixtes et ségrégués au concert d'Afula
Le procureur général Avichai Mandelblit s’est immiscé mercredi dans le débat sur le financement public d’événements séparant le public hommes et femmes organisées par la communauté religieuse, en publiant un communiqué indiquant que la loi les autorise dans « certaines circonstances exceptionnelles ».
Mandelblit a fait part de son avis en réponse à l’appel formé par le parti ultra-orthodoxe Shas contre une décision du tribunal de Nazareth interdisant à la municipalité d’Afula d’organiser un concert dans un parc public où hommes et femmes sont séparés.
La décision prise dimanche interdit aux organisateurs de faire asseoir les hommes et les femmes séparément lors du spectacle, car cela contreviendrait au principe d’égalité.
Moshe Gafni du parti religieux Yahadout HaTorah a rejeté le compromis de façon virulente : « le juge ne va pas nous dire comment vivre ».
Dans sa lettre, le procureur général précise qu’il compte organiser une réunion urgente « afin de définir les dispositions légales et circonstances exceptionnelles dans lesquelles de tels événements peuvent avoir lieu ».
Et d’ajouter cependant que « la ségrégation entre les hommes et les femmes dans la sphère publique est une pratique problématique qui nuit à l’égalité ».
Alors que Mandelblit note qu’il n’a pas à intervenir dans l’affaire en cours étant donné que la municipalité d’Afula a accepté de ne pas appliquer cette ségrégation, il stipule que « en principe, il peut exister des circonstances exceptionnelles selon lesquelles une autorité locale peut organiser un événement séparant hommes et femmes pour la population ultra-orthodoxe ».
Dimanche la municipalité a accepté la décision du tribunal, mais s’est dite frustrée de ne pas pouvoir organiser d’événement pour les ultra-orthodoxes.
Réagissant à la décision, la municipalité a déclaré « sur les 360 événements organisés cet été, la municipalité avait demandé d’organiser un événement pour le public ultra-orthodoxe pour qu’il puisse passer un bon moment en respectant ses coutumes. Nous sommes désolés que cela soit impossible. Nous respecterons la décision du tribunal ».
Dans la foulée, l’association féministe Israel Women’s Network a appelé la maire de Haïfa à annuler un concert destiné à un public exclusivement masculin et ultra-orthodoxe prévu fin août.
Lors des dernières négociations de coalition, le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait cédé à une exigence des ultra-orthodoxes et accepté d’autoriser la ségrégation des sexes dans les espaces publics.
Un projet d’accord entre le Likud et la formation Yahadout HaTorah ayant fuité stipulait que « dans les 90 jours, le gouvernement amendera la loi de sorte qu’il sera autorisé de fournir des services publics, des sessions publiques d’études et des événements publics dans lesquels les hommes et les femmes seront séparés. Cette séparation ne constituera pas une discrimination selon les termes de la loi »