« Transmettre la Shoah à l’ère des réseaux sociaux », un projet de la France en Israël
Conduit dans le cadre des enseignements d’anglais et d’histoire du lycée français Maïmonide Mikvé-Israël, ce projet transversal mobilise 50 élèves des classes de Première
L’ambassade de France en Israël, l’Institut français d’Israël et le lycée français Maïmonide Mikvé-Israël ont annoncé ce mercredi dans un communiqué le lancement d’un projet pédagogique visant à transmettre la mémoire de la Shoah à l’ère des réseaux sociaux.
« Alors que les témoins directs de l’Holocauste se font chaque jour de moins en moins nombreux et que le négationnisme trouve de nouveaux avatars, en particulier dans le monde numérique, la transmission de la mémoire de la Shoah est plus que jamais indispensable », écrivent l’ambassade de France et l’Institut français d’Israël.
Ainsi, c’est « forts de cette conviction » qu’ils ont souhaité lancer, en partenariat avec le lycée français Maïmonide Mikvé-Israël, ce projet pédagogique de transmission numérique de la mémoire de la Shoah, sous le parrainage de l’influenceur israélo-britannique Dov Forman, 19 ans, l’un des 36 arrière-petits-enfants de Lily Ebert, survivante d’Auschwitz.
Conduit du 23 avril au 31 mai 2023 dans le cadre des enseignements d’anglais et d’histoire du lycée français Maïmonide Mikvé-Israël, ce projet transversal mobilise 50 élèves des classes de Première autour de trois temps forts.
Du 23 au 30 avril, les élèves ont été sensibilisés aux contenus diffusés par Dov sur la plateforme TikTok, et participé à une séquence de travail collectif, en prévision d’un échange avec Dov. Il y a trois ans, frappé par la recrudescence d’actes antisémites en Angleterre et alors que la pandémie de COVID-19 obligeait une grande partie du monde au confinement, il décidait de raconter en ligne l’histoire de son arrière-grand-mère. À sa propre surprise, ses publications ont connu un succès immédiat. Aujourd’hui, Dov et Lily cumulent plus de 2,5 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux et ils ont co-écrit un livre, intitulé Lily’s Promise, primé par plusieurs journaux dont le New York Times. Dov a depuis été invité à donner des conférences dans les universités d’Oxford et de Cambridge, au Parlement britannique, Google ou encore aux Nations unies et a été reçu par le roi d’Angleterre Charles III, le président israélien Isaac Herzog ou encore le président de Yad Vashem Dani Dayan, qui tous ont salué sa contribution décisive pour l’éducation et la transmission de la mémoire de la Shoah.
Puis, le 10 mai, le projet éducatif a été lancé officiellement en présence de l’ambassadeur de France en Israël et de Dov Forman. À cette occasion, Dov a échangé avec les élèves sur l’origine et la nature de son engagement, évoquant les modalités d’utilisation des réseaux sociaux pour aborder le sujet de la Shoah. Il a ensuite ouvert le concours dans le cadre duquel les élèves devront eux-mêmes recourir aux réseaux sociaux pour élaborer un contenu aidant à la transmission de la mémoire de la Shoah.
Enfin, le 31 mai marquera la finale du concours. Les différents groupes présenteront leurs vidéos, qui feront l’objet d’une sélection par un jury composé de l’ambassadeur de France en Israël, de Dov Forman, d’Eva Labi, directrice des programmes et des échanges Israël-France l’Alliance-Kol Israël Haverim, de Georges Diener, conseiller de coopération et d’action culturelle et directeur de l’Institut français d’Israël, de Thierry Peltreau, attaché de coopération éducative et linguistique, et de Doris Ovadia, inspectrice générale de français au ministère national de l’Éducation.
Par ce projet, la France veut faire preuve de son devoir de mémoire et devoir d’action, a indiqué l’ambassade. « Parce qu’elle se souvient des horreurs du passé et assume la responsabilité des actions commises au nom des Français par le régime de Vichy, la France combat et continuera de combattre avec une extrême fermeté l’antisémitisme et ses formes contemporaines. »