Tsahal ordonne l’évacuation d’une partie de la zone humanitaire de Gaza, le Hamas y étant profondément implanté
Les résidents font état d'un pilonnage intensif à Khan Younès, les troupes terrestres avancent ; selon l'ONU, un convoi aurait essuyé des tirs sur la route de Gaza City dimanche
L’armée israélienne a annoncé lundi qu’elle modifiait les délimitations de la zone humanitaire désignée par Israël dans la bande de Gaza afin de mieux cibler le groupe terroriste palestinien du Hamas à la suite des nombreux tirs de roquettes sur le sud d’Israël au cours des dernières semaines, et a exhorté les civils à évacuer la zone de Khan Younès alors que des informations font état d’une intensification des frappes.
Dans un message relayé par SMS, appels téléphoniques et autres médias, l’armée a demandé aux civils vivant dans la partie orientale de la zone humanitaire de se rendre ailleurs et a averti que « rester dans la zone est devenu dangereux ».
« Tsahal s’apprête à mener une opération de force contre les organisations terroristes et appelle donc la population restante dans les quartiers est de Khan Younès à évacuer temporairement vers la zone humanitaire ajustée d’al-Mawasi », a déclaré l’armée, ajoutant que l’alerte précoce visait à atténuer les préjudices causés aux civils.
L’ajustement de la zone a été effectué « conformément à des renseignements précis indiquant que le Hamas a implanté une infrastructure terroriste » dans la zone humanitaire.
Une source militaire a indiqué que les hôpitaux de la zone n’ont pas besoin d’être évacués et que Tsahal a communiqué cette information aux responsables palestiniens de la Santé et aux représentants de la communauté internationale.
À la suite des ordres d’évacuation, les médias palestiniens ont rapporté que les forces terrestres israéliennes commençaient à avancer sur la zone d’Abasan à Khan Younès, au milieu d’une vague de frappes aériennes.
Les services médicaux palestiniens ont déclaré plus tôt dans la journée qu’au moins seize personnes auraient été tuées par des tirs de chars lourds dans la ville voisine de Bani Suhaila, tandis que les services de santé de la bande de Gaza, gérés par le Hamas, ont déclaré avoir reçu des informations faisant état de dizaines de victimes à la périphérie de Khan Younès, mais que les équipes ne pouvaient pas les atteindre en raison de l’intensité des combats.
L’hôpital Nasser de la ville a exhorté les habitants à donner leur sang, déclarant qu’un grand nombre de blessés étaient amenés à l’hôpital en raison des tirs de chars lourds.
Alors que de violents combats sont signalés autour de la zone humanitaire, l’armée a déclaré que les avions de combat et les drones israéliens ont frappé plus de 35 cibles dans la bande de Gaza au cours de la journée écoulée, notamment à Khan Younès, où un lance-roquettes amorcé a été pris pour cible, parmi d’autres infrastructures terroristes.
En outre, Tsahal a indiqué qu’une frappe de drone a tué un élément de l’unité dite « Nukhba » (« élite » en arabe) du groupe terroriste palestinien du Hamas qui a participé au pogrom du 7 octobre et a été impliqué dans la lutte contre les soldats israéliens déployés à Gaza.
Plus au sud, l’armée a déclaré que les troupes de la 401e brigade du Corps Blindé Mécanisé ont tué des dizaines de terroristes armés dans le quartier de Tel Sultan, au nord-ouest de Rafah, lors de combats rapprochés et en faisant appel à des frappes aériennes. Les troupes de la Brigade Givati ont également tué plusieurs autres terroristes armés au cours d’opérations à Rafah.
Dans le centre de la bande de Gaza, Tsahal a indiqué que plusieurs autres éléments terroristes ont été tués par des réservistes de la Brigade Alexandroni.
S’adressant à l’AFP après les ordres d’évacuation, Youssef Abu Taimah, originaire du quartier d’al-Qarara de Khan Younès, a déclaré que c’était la quatrième fois qu’il était déplacé dans le cadre de la guerre d’Israël contre le Hamas.
« Nous sommes partis au milieu des bombardements de l’aviation et des chars, et des tirs de drones », a déclaré le jeune homme de 27 ans, qui a vu « des blessés et des morts transportés en tuk-tuk [moto à trois roues] et en charrette [tirée par un] âne vers l’hôpital Nasser. »
Il a indiqué qu’il était arrivé avec sa famille dans la zone humanitaire modifiée d’al-Mawasi, pour découvrir qu’il n’y avait pas de place pour eux dans le campement de fortune surpeuplé.
« Nous allons rester dans la rue, et même les trottoirs sont bondés de gens et de tentes. Nous sommes fatigués et nous en avons assez. Nous en avons assez de ces déplacements », a-t-il déclaré.
Des traces du virus ont été trouvées dans des échantillons d’eaux usées à Gaza, bien que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ait déclaré que personne n’avait été traité pour des symptômes causés par la maladie.
Le Coordinateur des activités gouvernementales dans les Territoires palestiniens (COGAT) a indiqué lundi que 236 camions transportant de l’aide humanitaire étaient entrés à Gaza dimanche, mais que le contenu de plus de 550 d’entre eux attend toujours d’être collecté par les agences d’aide de la bande de Gaza.
Les camions d’aide humanitaire ont été transférés de l’Égypte vers le côté gazaoui du poste-frontière de Kerem Shalom, en plus de sept camions-citernes de carburant et de six camions-citernes de gaz de cuisine.
« C’est grâce aux organisations humanitaires de l’ONU qui ont déployé un effort collectif pour collecter l’aide qui attendait du côté gazaoui de Kerem Shalom », a déclaré le COGAT, reconnaissant les efforts de l’organisme international, avec lequel il a échangé de fréquentes accusations de ne pas en faire assez pour aider les civils dans le cadre de la guerre contre le Hamas.
À cet égard, Philippe Lazzarini, chef de l’Office controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a déclaré qu’un des convois d’aide de l’ONU avait été la cible de tirs nourris de Tsahal dimanche, alors qu’il se dirigeait vers la ville de Gaza.
Le convoi était composé de voitures blindées de l’ONU clairement identifiées, a indiqué Lazzarini, qui a ajouté que bien que l’incident n’ait pas fait de victimes, les membres de l’équipe de l’ONU, qui portaient des vestes de l’ONU, ont dû « se baisser et se mettre à l’abri ».
« Un véhicule a reçu au moins cinq balles alors qu’il attendait juste devant le point de contrôle des troupes israéliennes au sud de Wadi Gaza », a écrit Lazzarini sur le réseau social X.
#Gaza
Heavy shooting from the Israeli Forces at a UN convoy heading to Gaza city.
While there are no casualties, our teams had to duck and take cover.This took place yesterday. The teams were traveling in clearly marked UN armoured cars & wearing UN vests.
One vehicle…
— Philippe Lazzarini (@UNLazzarini) July 22, 2024
« La voiture a été gravement endommagée et a quitté le convoi. Les équipes se sont reconstituées et ont finalement atteint Gaza City . »
Le chef de l’UNRWA a ajouté que le trajet du convoi avait été coordonné et approuvé par les autorités israéliennes et que « les responsables doivent rendre des comptes »
L’armée n’a pas encore répondu à une demande de commentaire.
La guerre a éclaté lorsque quelque 3 000 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tuant près de 1 200 personnes, principalement des civils, tout en prenant 251 otages de tous âges, en commettant de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Plus de 39 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël dit avoir tué 15 000 terroristes au combat. Tsahal affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre.
327 soldats israéliens ont été tués au cours de l’opération terrestre contre le Hamas et lors des opérations menées le long de la frontière de Gaza.
Plus d’une centaine d’otages sont toujours retenus dans l’enclave au mains du Hamas et de ses complices civils. Tous ne sont pas en vie.