Un agent de sécurité mis en examen pour ne pas avoir tiré sur le terroriste à Ariel
L'agent aurait déclaré qu'il n'a tiré qu'en l'air, de peur que la balle ne touche des passants ; le terroriste a tué trois personnes et blessé trois autres
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Les responsables de la sécurité enquêtent pour comprendre comment un terroriste palestinien a réussi à s’enfuir après avoir poignardé un garde de sécurité à l’entrée d’une zone industrielle de Cisjordanie. Le terroriste s’est ensuite lancé dans une série d’attaques à l’arme blanche et à la voiture-bélier qui ont fait trois morts et deux blessés, outre le garde.
Le terroriste, Muhammed Souf, 18 ans, a poignardé un garde de 36 ans près de l’entrée de la zone industrielle d’Ariel, le blessant. Selon une première enquête, un autre agent de sécurité posté dans la zone n’a pas tiré directement sur Souf, mais en l’air.
Souf s’est échappé, puis a tué deux personnes et en a blessé une troisième dans une station-service à proximité. Il s’est ensuite enfui à bord d’un véhicule volé, avec lequel il a percuté d’autres voitures sur la Route 5, une importante autoroute régionale, tuant une personne. Il a poignardé une autre personne sur l’autoroute, a volé une autre voiture et s’est à nouveau écrasé en roulant à contre-sens. Il est sorti de la voiture et a été abattu par des soldats et des civils armés, une vingtaine de minutes après avoir commencé son massacre.
Selon la radio de l’armée, le deuxième garde a déclaré qu’il avait tiré en l’air parce qu’il y avait plusieurs passants dans les environs qu’il craignait de blesser s’il tirait directement sur le terroriste.
« Il y avait beaucoup de gens, j’ai tiré en l’air parce que j’avais peur de les blesser. J’ai vu mon ami avec un coup de couteau dans le cou et la première chose que j’ai faite a été de m’occuper de lui et d’arrêter son saignement », a déclaré le garde, selon la radio.
Le garde devrait être interrogé par l’armée.
L’une des victimes de l’attaque terroriste a été identifiée comme étant Tamir Avihai, 50 ans.
Avihai, résident de l’implantation de Kiryat Netafim et père de six enfants, a été tué lorsque le terroriste l’a percuté avec une voiture.
Aucune précision n’a été donnée dans l’immédiat sur la date de ses funérailles.
Les autorités locales ont déclaré que le terroriste avait travaillé dans la zone industrielle et qu’il était titulaire d’un permis valide. Souf n’avait pas d’antécédents en matière de sécurité, a déclaré une source de la Défense au Times of Israel.
L’un des soldats – qui n’était pas en service – qui a tué le terroriste après l’attaque meurtrière se rendait à une cérémonie commémorative en hommage à un homme tué dans une attaque terroriste le mois dernier, selon l’armée.
Avant de s’engager dans le Corps blindé, le soldat, qui ne peut être identifié que par son grade et son initiale, travaillait dans un magasin appartenant à Shalom Sofer.
Le 25 octobre, Sofer, 63 ans, a été poignardé par un terroriste palestinien après être sorti d’un magasin à al-Funduq, un village palestinien près de l’implantation de Kedumim. Après avoir été hospitalisé dans un état grave, Sofer a pu rentrer chez lui, mais il a subitement succombé à ses blessures mardi dernier à son domicile.
« Ce matin, alors que je conduisais sur la Route 5, j’ai remarqué un incident inhabituel sur la route. Lorsque j’ai compris qu’il s’agissait d’une attaque terroriste, je suis sorti de la voiture, j’ai identifié le terroriste et j’ai ouvert le feu sur lui », déclare le soldat dans une déclaration vidéo publiée par Tsahal.
Un autre soldat de la Brigade Golani en service et des civils armés ont également ouvert le feu sur le terroriste.
Selon les médias palestiniens, les troupes israéliennes sont entrées dans le village natal de Souf, à Hares, après l’attaque. L’armée a déclaré que des troupes avaient été dépêchées sur les lieux et qu’elles recherchaient un suspect qui aurait aidé le terroriste.
Cet attentat survient dans un contexte d’offensive antiterroriste israélienne dans le nord de la Cisjordanie tout particulièrement, suite à une série d’attentats qui ont causé la mort de 26 Israéliens au sein de l’État juif et en Cisjordanie.
Plus de 2 000 arrestations ont été effectuées lors de raids quasi quotidiens et plus de 130 morts ont été rapportes parmi les Palestiniens, essentiellement lors d’attaques ou d’affrontements avec les forces de sécurité.