Un diplomate autrichien en poste en Israël fait scandale en T-shirt néo-nazi
La ministre des Affaire étrangères Karin Kneissl a indiqué mardi soir "procéder au rappel immédiat à Vienne (de cet agent) en vue d'un examen des accusations parues dans la presse"
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Un attaché de l’ambassade d’Autriche en Israël suscitait l’indignation mercredi pour avoir arboré sur Facebook un tee-shirt portant le nom d’une unité militaire nazie, provoquant son rappel immédiat par le ministère autrichien des Affaires étrangères.
Une capture d’écran du compte Facebook de Jürgen-Michael Kleppich montre ce collaborateur de l’ambassade d’Autriche à Tel-Aviv vêtu d’un tee-shirt kaki frappé des mots « Stand your ground » (Tenez vos positions) et « Frundsberg », nom d’une division blindée nazie.
L’hebdomadaire Falter, qui publie ces faits, note que la photo a été postée après son entrée en fonction en Israël, en janvier.
La division blindée Frundsberg était une unité des Waffen-SS active pendant la Seconde Guerre mondiale qui tirait son nom de Georg von Frundsberg, un capitaine d’armée du Saint-Empire germanique au tournant des 15e et 16e siècle.
Le tee-shirt porté par l’attaché d’ambassade, qui selon son profil professionnel a été en poste dans différents pays au cours des vingt dernières années, est en vente sur la boutique en ligne d’un groupe identitaire et nationaliste.
La ministre des Affaire étrangères Karin Kneissl a indiqué mardi soir « procéder au rappel immédiat à Vienne (de cet agent) en vue d’un examen des accusations parues dans la presse ».
M. Kleppich est également conseiller d’arrondissement à Vienne pour le parti d’extrême droite FPÖ qui gouverne depuis décembre avec les conservateurs (ÖVP) du chancelier Sebastian Kurz.
Selon Falter, l’agent diplomatique s’était déjà distingué dans le passé en postant sur Facebook une photo de son grand-père en uniforme nazi.
Les controverses autour des accointances de membres du FPÖ avec l’idéologie raciste voire néo-nazie se sont multipliées depuis l’arrivée au pouvoir de cette formation fondée notamment par d’anciens nazis.
Cette semaine, un autre membre du FPÖ à la tête d’une importante brigade anti-criminalité de la police autrichienne a défrayé la chronique pour le contenu raciste et extrémiste de sa page Facebook personnelle.
Le dirigeant du FPÖ et vice-chancelier Heinz-Christian Strache a estimé qu’il n’y avait « rien de malhonnête » dans les messages de ce fonctionnaire.
En janvier, un responsable régional du parti avait été obligé de démissionner après la découverte d’un livret de chants pro-nazis au sein d’une corporation pangermaniste dont il était un dirigeant.
M. Strache s’est efforcé ces dernières années de polir l’image du FPÖ et de soigner ses liens avec Israël où il s’est rendu à plusieurs reprises. Or, le FPÖ reste de facto considéré avec méfiance par le gouvernement de ce pays qui boycotte tout contact officiel avec les six ministres nommés par le FPÖ au sein de la coalition autrichienne.