Un ex-chef d’état-major américain défend la réponse d’Israël au 7 octobre : « Pouvez-vous imaginer ce que nous aurions fait ? »
Mark Milley, ancien chef d'état-major interarmées, a déclaré à un panel qu'à l'échelle américaine, l'assaut du Hamas aurait tué 50 000 à 100 000 personnes ; il a ajouté qu'il n'y avait aucun moyen d'éviter une guérilla urbaine brutale à Gaza
L’ancien chef d’état-major interarmées américain Mark Milley a défendu, mardi, la conduite de la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza en résultat du massacre qui avait été commis par le groupe terroriste du Hamas, le 7 octobre – il a souligné qu’à l’échelle américaine, l’assaut aurait entraîné la mort « de 50 000 à 100 000 personnes » en une seule matinée.
« Israël a le droit de se défendre. Ce sont les Israéliens qui ont été attaqués avec brutalité le 7 octobre. 1 200 personnes ont été massacrées – elles n’ont pas seulement été tuées dans le cadre d’une guerre, elles ont été abattues, décapitées, violées devant leurs proches », a dit Milley à l’occasion d’un panel géopolitique qui était organisé à Washington DC. Milley a quitté son poste au mois de septembre dernier.
Au cours de l’incursion du Hamas, 252 personnes avaient aussi été kidnappées et prises en otage au sein de l’enclave côtière. 128 captifs se trouvent encore entre les mains du Hamas et tous ne sont pas en vie.
« Et il s’est passé des choses que les nazis n’auraient pas reniées », a-t-il continué. « Si vous faites le calcul en prenant ces 1 200 morts et que vous les passez à l’échelle des États-Unis, cela signifie que 50 000 à 100 000 personnes auraient été tués en l’espace d’une matinée. Pouvez-vous imaginer ce que nous aurions fait ? », a-t-il interrogé.
Milley a ajouté que sa propre expérience lui avait appris que la guerre est « horrible » et qu’un tel conflit, disputé « dans des secteurs urbains denses », n’a pu qu’entraîner « un très haut degré de dommages collatéraux », semblant faire référence aux destructions significatives, dans la bande de Gaza – un territoire surpeuplé -qui ont été causées par l’offensive militaire contre le Hamas.
« Il n’y a presque aucun moyen d’éviter cela mais s’il y a une moralité là-dedans, c’est qu’il faut y aller, il faut atteindre ses objectifs politiques, il faut faire les choses, faire les choses vite et en finir », a-t-il ajouté.
Former Chairman of the Joint Chiefs of Staff, General Mark Milley on the Israel-Hamas war: "If you take 1200 (Israelis) and apply it to the United States, that'd be 50-100 thousand people dead in a morning! Can you imagine what we would do?"
????: @CNBC pic.twitter.com/lKRj6ocopn— Embassy of Israel to the USA (@IsraelinUSA) May 11, 2024
Les propos du général ont été tenus alors qu’Israël subit des pressions de plus en plus croissantes, à l’international, en faveur d’un cessez-le-feu au vu d’un bilan meurtrier à Gaza qui ne cesse de s’alourdir. L’administration Biden, elle aussi, s’est montrée de plus en plus critique de la gestion de la guerre.
Ainsi, le président américain a indiqué, mercredi, qu’il pourrait suspendre ses transferts d’armes si Israël devait lancer une offensive à grande échelle à Rafah, une ville du sud de Gaza, après la confirmation apportée par la Maison Blanche du report d’une livraison de bombes de 2 000 tonnes et de 500 tonnes – un report qui a été justifié par l’inquiétude des États-Unis à l’idée que ces armements soient utilisés à Rafah comme ils l’avaient été dans d’autres secteurs de la bande.
Le ministère de la Santé de Gaza, qui est placé sous l’autorité du Hamas, a annoncé que plus de 34 000 personnes ont perdu la vie dans les combats jusqu’à présent – un chiffre invérifiable et qui ne fait pas la distinction entre civils et terroristes. Israël, de son côté, précise avoir tué environ 15 000 terroristes lors de son incursion terrestre dans la bande, en plus d’un millier d’hommes armés qui avaient été abattus sur le sol israélien, le 7 octobre.
Israël souligne ne prendre pour cible que les groupes terroristes dans le cadre de son offensive – mais que l’armée a énormément de difficultés à limiter le nombre de victimes civiles dans le conflit. L’État juif a fourni de nombreuses preuves montrant clairement que le Hamas – comme les autres factions armées de Gaza – utilise les secteurs où vivent les civils pour y ancrer ses activités.