Un ex-député dit avoir été entendu à tort dans le cadre de la lutte contre le « cartel » des avocats
La police réfute qu'Abir Kara n'ait pas eu accès à un avocat et dit qu'il a été interrogé en raison de soupçons de violation d'une ordonnance restrictive
L’ex-député Abir Kara a déclaré mercredi qu’il avait été interrogé à tort et qu’on lui avait refusé l’accès à un avocat, ajoutant que la police était du côté d’un « cartel » d’avocats contre lequel il avait fait campagne en raison de la façon dont ils exploitaient des entrepreneurs.
La police s’est inscrite en faux face aux accusations de Kara, affirmant que l’ex-député et militant des propriétaires de petites entreprises avait été interrogé en raison de l’existence de soupçons de violation d’une ordonnance restrictive émise en faveur d’un habitant de Rosh Haayin qui l’avait jugé menaçant et harceleur.
Sur X, Kara a longuement expliqué mener un combat contre un « cartel » d’avocats qui, selon lui, abusent de la loi pour gagner de l’argent sur le dos d’innocents propriétaires d’entreprises.
C’est dans ce cadre, poursuit-il, qu’il dit avoir reçu des menaces contre sa famille et qu’au lieu de le protéger, la police l’avait arrêté pour avoir violé une ordonnance restrictive en s’exprimant contre l’un des avocats dans un message sur les réseaux sociaux.
Kara affirme que lors de son interrogatoire, il a été privé d’accès à un avocat et que l’enquête ressemblait à un « coup de main de la police à un cartel dont le but était de s’en prendre à des citoyens innocents ».
Les avocats « intentent des poursuites infondées contre des propriétaires d’entreprises innocents – poursuites qui les écrasent financièrement et mentalement -. dans le seul but de se remplir les poches. Il s’agit d’une opération de blanchiment d’argent en costume », explique-t-il.
אתמול נלקחתי לחקירת שווא במשטרה, במהלכה נמנע ממני לשוחח עם עורך דין. זו לא הייתה חקירה רגילה, אלא נראה היה שמדובר בסיוע אקטיבי לכאורה של גורמים במשטרה לקרטל שמטרתו לרמוס אזרחים תמימים. הקרטל הזה מטיל אימה על אלפי אזרחים טובים בישראל, ואני, שנאבק נגדו, נמצא תחת איום מתמיד.… pic.twitter.com/lwbcVf31UF
— ????Abir Kara אביר קארה (@AbirKara2) September 11, 2024
Selon Kara, les victimes de ce « cartel des avocats » comptent parmi elles des réservistes, « qui ont réalisé, alors qu’ils nous défendaient à Gaza, avoir été victimes d’extorsion, le tout avec la bénédiction de la loi ».
Il estime que ce groupe d’avocats « fonctionne à la manière d’une machine prédatrice, en violant systématiquement à la fois l’éthique et la loi ».
Kara a souligné que le message en question avait déjà été examiné par le tribunal et qu’il avait été établi qu’il n’enfreignait pas ladite ordonnance restrictive, ce qui n’avait pas empêché qu’il soit soumis à un interrogatoire.
La police a déclaré que, contrairement aux affirmations faites par Kara en ligne, l’ex-député avait eu la possibilité de consulter un avocat, qu’il avait déclinée. Le communiqué précise que les services de police s’inscrivent en faux contre les propos tenus par Kara et sa conduite, jugée honteuse, envers les policiers.
Kara a été un temps député à la Knesset mais il n’a pas réussi à retrouver un siège après les élections de novembre 2022, lorsque le Parti de la Liberté Économique, créé suite à son départ de Yamina, n’a pas reçu les voix nécessaires pour siéger au Parlement.
En juillet 2023, les procureurs avaient annoncé leur intention d’inculper Kara pour avoir voté à deux reprises sur un projet de loi de la Knesset relatif aux allocations chômage, en juillet 2021. Le double vote est en effet un délit pénal en Israël.
Vice-ministre au cabinet du Premier ministre de l’époque, Kara avait expliqué que ce double vote était une erreur de bonne foi et qu’il avait accidentellement voté à partir de l’ordinateur d’un collègue député de Yamina, le défunt parti politique du Premier ministre de l’époque, Naftali Bennett.
Alexander Fulbright a contribué à cet article