Un fonds norvégien passe en revue l’implication des banques israéliennes dans les prêts aux implantations de Cisjordanie
C'est le Conseil d’éthique, émanation du ministère des Finances de Norvège, qui procède à cet examen, lequel pourrait aboutir à un désinvestissement de l'ordre de 500 millions de dollars
OSLO, Norvège — Le collège d’éthique du fonds norvégien, fort d’1,9 milliard de dollars, passe actuellement en revue les décisions prises par les banques israéliennes d’aider à la construction de maisons, en Cisjordanie, dans le cadre des implantations israéliennes, ce qui pourrait entraîner pas moins de 500 millions de dollars de désinvestissements.
Organisme public créé par le ministère norvégien des Finances, le Conseil d’éthique a décidé de ne pas s’opposer aux investissements du Fonds dans des plateformes d’hébergement telles qu’Airbnb, lesquelles proposent des locations dans des implantations juives. L’organisme vérifie que les entreprises du portefeuille du plus grand fonds du monde respectent les directives éthiques établies par le Parlement norvégien.
Lors d’une interview accordée à Reuters le 22 mai dernier, le chef de ce Conseil, Svein Richard Brandtzaeg, expliquait faire porter l’examen sur la manière dont les banques israéliennes apportaient des garanties protectrices de l’investissement des résidents d’implantations israéliens en cas de cessation d’activité de leur constructeur.
D’autres pratiques sont également à l’étude « mais c’est ce que nous avons relevé jusque là », avait-il affirmé. « Nous avons des preuves solides. » Il a refusé de dire combien de temps l’examen prendrait.
Brandtzaeg n’a pas donné le nom des banques en question mais fin 2024, le fonds possédait pour près de 5 milliards de couronnes (soit 500 millions de dollars) en actions auprès des cinq plus grands prêteurs israéliens, soit une hausse de 62% en l’espace de 12 mois, selon les derniers chiffres disponibles.
Les banques en question – Hapoalim, Leumi, Israel Discount Bank, Mizrahi Tefahot Bank et First International Bank of Israel – n’ont pas souhaité s’exprimer.
Depuis 2020, elles figurent sur une liste de l’ONU des sociétés liées aux implantations dans les territoires palestiniens : il s’agit d’une liste compilée par une mission de l’ONU chargée de l’évaluation des implications pour les droits des Palestiniens.