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Un jihadiste allemand condamné à 20 ans en France pour avoir attaqué des gardiens

Le 11 janvier 2018, Christian Ganczarski avait "bondi" sur 4 surveillants venus le chercher dans sa cellule au quartier d'isolement de la prison ultra-sécurisée de Vendin-le-Vieil

Christian Ganczarski, cerveau de l'attentat contre la synagogue de Djerba en avril 2002. (Autorisation)
Christian Ganczarski, cerveau de l'attentat contre la synagogue de Djerba en avril 2002. (Autorisation)

Le jihadiste allemand Christian Ganczarski, ancien « haut cadre » d’Al-Qaïda, réclamé par les Etats-Unis, a été condamné vendredi en France à vingt ans de réclusion criminelle pour l’attaque de surveillants de prison en 2018.

La cour d’assises spéciale de Paris est allée au-delà des réquisitions du parquet national antiterroriste (Pnat), qui avait réclamé douze ans de prison.

Le 11 janvier 2018, Christian Ganczarski avait « bondi » sur quatre surveillants venus le chercher dans sa cellule au quartier d’isolement de la prison ultra-sécurisée de Vendin-le-Vieil (nord), les frappant à l’aide d’un couteau de cantine et d’une paire de ciseaux, et « en hurlant +Allah Akbar+ ».

Cette attaque « violente, soudaine, brutale » avait duré au total « deux minutes vingt-neuf secondes », a souligné la représentante du parquet.

Après avoir visé les « parties vitales » des gardiens, leur gorge ou leur tête, l’accusé avait continué avec une « profonde détermination » à donner des coups alors qu’il était au sol.

Christian Ganczarski a toujours assuré avoir « pété les plombs » et nié toute « intention de tuer ».

Il a réaffirmé lors de son interrogatoire de plus de cinq heures jeudi et dit n’avoir que « très très peu de souvenirs » de cette agression qui avait déclenché un conflit social inédit dans la pénitentiaire.

L’ancien soudeur allemand, converti à l’islam à l’âge de 19 ans et qui a séjourné à au moins cinq reprises en Afghanistan entre 1999 et 2001, « n’est pas homme à admettre sa responsabilité », a tancé l’avocate générale, vilipendant son « discours victimaire » et « autocentré ».

Christian Ganczarski est « un membre éminent d’Al-Qaïda, ayant vécu au sein de son quartier général avec femme et enfants » et « un très proche d’Oussama Ben Laden à un moment où l’organisation terroriste est à son apogée », a asséné la magistrate.

Elle a appelé la cour à ne pas « décorréler » l’agression du 11 janvier 2018 de ce parcours.

L’attaque était survenue six jours après la notification à Christian Ganczarski d’une demande d’extradition des Etats-Unis, où il est mis en examen pour une participation active au réseau Al-Qaïda entre 1999 et 2006, alors qu’il pensait sa sortie de prison imminente.

Incarcéré en France depuis juin 2003, il terminait au moment des faits l’exécution d’une peine de dix-huit ans de réclusion criminelle pour complicité dans l’attentat contre la synagogue de Djerba en Tunisie, qui avait fait 21 morts dont deux Français en avril 2002.

L’annonce de son éventuelle extradition, « c’était comme prendre un marteau sur la tête », a dit à la cour Christian Ganczarski.

Rejetant « la théorie du +blackout+ » avancée par Christian Ganczarski, l’accusation a estimé qu’il avait « indiscutablement prémédité son geste », en mettant notamment « sa paire de baskets alors qu’il était en train de prier » avant l’arrivée des surveillants.

En visant ces « représentants de l’Etat », « il a attaqué la France et ce parce que son idéologie désigne ses victimes comme ses ennemis », a lancé l’avocate générale, retenant le caractère terroriste de l’agression.

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