Un Juif qui a fui l’Iran demande à Israël de laisser entrer sa femme en réel danger
Cette femme risque d'être expulsée de Turquie vers l'Iran, et sa famille basée en Israël craint pour sa vie ; "Il s'agit clairement d'un cas humanitaire", a déclaré leur avocat
Un Juif iranien qui a fui son pays après avoir été persécuté pendant des années et qui s’est installé en Israël il y a six ans supplie aujourd’hui le gouvernement de l’aider à faire venir sa femme dans l’État juif. Il craint en effet que sa vie ne soit en danger alors que les autorités turques se préparent à l’expulser vers l’Iran.
Selon des informations publiées jeudi par la Douzième chaîne, Rahamim et ses deux enfants ont déménagé en Israël il y a environ six ans après avoir subi une persécution continue qui a finalement conduit à l’incarcération de Rahamim.
Les détails de l’arrestation de Rahamim et les circonstances de l’incident n’ont pas été mentionnés dans le reportage.
Le reportage n’a nommé l’homme que par son prénom et a estompé les visages du couple pour protéger leur vie privée.
Contrairement à Rahamim, qui s’est vu accorder la citoyenneté israélienne en vertu de la Loi du retour – qui reconnaît les Juifs et ceux dont les parents ou les grands-parents sont Juifs – sa femme n’est pas éligible à la citoyenneté israélienne dans le cadre de cette loi.
Pendant des années, Rahamim a supplié l’autorité israélienne chargée de la population et de l’immigration de permettre à sa femme de le rejoindre, lui et ses enfants, en vain. Ce n’est que récemment que l’Autorité de la population et de l’immigration a commencé à traiter leur demande, selon le reportage.
ישראלי שברח מאיראן מתחנן: "חיי אשתי בסכנה, תנו לה להיכנס לארץ"https://t.co/jD1UaiO22I@ErelYuval pic.twitter.com/wDNICniuR0
— החדשות – N12 (@N12News) June 30, 2022
Israël autorise généralement le regroupement familial pour les citoyens israéliens et leurs conjoints non juifs, mais impose des restrictions dans certains cas lorsque le conjoint est originaire d’un « État ennemi », comme la Syrie, le Liban ou l’Iran. Toutefois, même les cas inhabituels peuvent être approuvés sous couvert de raisons dites « humanitaires ».
La famille s’est rencontrée sporadiquement en Turquie au cours des six dernières années, avant que la femme de Rahamim ne décide de rester en Turquie, craignant d’être prise pour cible dans son pays d’origine puisque sa famille est Israélienne.
En début de semaine, elle a été avertie par les autorités turques que son visa allait expirer dans dix jours, ce qui signifie qu’elle pourrait bientôt être expulsée vers l’Iran.
« Elle est en danger, elle court un vrai danger », a déclaré Rahamim à la Douzième chaîne. « Si elle retourne en Iran, je ne sais pas ce qui lui arrivera. Pour le régime iranien, il n’y a rien de pire qu’une personne mariée à un citoyen israélien », a-t-il fait valoir.
La femme de Rahamim a déclaré qu’elle avait « peur de ne plus pouvoir voir [son] mari et [ses] enfants ».
« Je supplie Israël de me permettre de venir vivre aux côtés de mes enfants. Je mourrai sans eux. S’il vous plaît, aidez-moi », a-t-elle imploré.
La famille a engagé un avocat pour tenter d’accélérer le processus visant à convaincre les autorités de l’immigration que leur cas est humanitaire, dans l’espoir que leur demande soit approuvée avant que la femme ne soit expulsée.
« Il s’agit clairement d’un cas humanitaire extraordinaire », a déclaré l’avocat Dor Panek, spécialisé dans le droit de l’immigration. « Il s’agit là d’exercer une certaine discrétion et d’approuver son entrée en Israël. »
L’Autorité de l’immigration a déclaré dans un communiqué : « Comme il est d’usage, avant d’accorder le statut aux conjoints étrangers, les deux partenaires doivent être interrogés. Si l’un des conjoints est à l’étranger, l’entretien a lieu simultanément en Israël et dans une ambassade israélienne compétente. Nous ferons une mise à jour une fois que les comptes-rendus seront rendus. »