Une manifestante anti-refonte bloquant l’autoroute blessée par une voiture à Tel Aviv
Le conducteur a évoqué un accident ; le Premier ministre a émis une condamnation et les députés de l'opposition ont blâmé les incitations à la haine du gouvernement
Une voiture est venue s’écraser contre un groupe d’opposants au projet de refonte du système judiciaire avancé par le gouvernement, samedi soir, à la fin de la grande manifestation qui a lieu dans la ville chaque semaine depuis janvier.
Plusieurs personnes ont été projetées sur le béton et une jeune femme de 25 ans a été légèrement touchée. Elle a été hospitalisée pour une blessure à la jambe.
Ce n’est pas la première fois qu’un incident de ce type se produit, cette année. Les députés de l’opposition ont dénoncé les incitations à la haine émises par le gouvernement, dont les membres ont demandé à sévir contre les protestataires.
La voiture s’est arrêtée quelques mètres plus loin et le conducteur est sorti alors qu’un groupe de manifestants entourait le véhicule.
L’automobiliste a été placé en détention par la police qui l’a interrogé. Il a été libéré dans la matinée de dimanche, les enquêteurs ayant accepté ses explications qu’il s’agissait d’un accident et qu’il n’avait nullement eu l’intention de faire du mal aux protestataires.
Selon les médias israéliens, l’homme a dit aux policiers que son fils, jeune conducteur, était au volant et qu’il s’était senti débordé par la foule qui bloquait la route.
Le père, qui se trouvait sur le siège avant, a alors décidé d’échanger sa place avec son fils mais il a accidentellement touché l’accélérateur pendant la manœuvre. La voiture est alors partie en avant, avant de heurter les manifestants.
תיעוד | דריסה של מפגינים נגד הרפורמה באיילון. מספר מוחים נפצעו@hadasgrinberg pic.twitter.com/NGzlZwrVTT
— כאן חדשות (@kann_news) September 9, 2023
Rani, qui se trouvait dans le groupe renversé par la voiture, a déclaré au quotidien Haaretz que le geste avait été délibéré. « Toutes les autos étaient arrêtées et l’une d’entre elles a tout à coup accéléré pour forcer le passage ».
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a émis un communiqué, un peu plus tard, en disant qu’il « condamne fortement toute forme de violence », appelant « tous les Israéliens à faire preuve de retenue et à respecter la loi ».
Yasmin Fridman, députée de la formation d’opposition Yesh Atid, a écrit sur Twitter que « quand une ministre donne pour instruction à son chauffeur de rouler sur des gardiens de sécurité, pas la peine de s’étonner que ses électeurs le fassent aussi. Un formidable exemple ».
Au début de la semaine, une vidéo avait été diffusée où la ministre des Transports, Miri Regev (Likud), exhortait à plusieurs reprises son chauffeur à forcer le passage face à des gardiens et face à des agents de police qui empêchaient sa voiture d’avancer suite à une altercation avec le Shin Bet.
Le chef de l’opposition, Yair Lapid, a écrit sur Twitter : « Des images terribles de Tel Aviv. Miraculeusement, il n’y a pas eu de blessé. Ces terribles incitations à la haine viennent du gouvernement lui-même. Il doit en assumer la responsabilité et mettre un terme à ces divisions sociétales. Je transmets tous mes vœux de bon rétablissement à la blessée et à tous les patriotes israéliens qui, dans tout le pays, se battent pour la démocratie ».
Pour sa part, la cheffe d’Avoda, Merav Michaeli, a écrit que : « Le conducteur lamentable qui a commis l’attaque contre les manifestants sur l’autoroute de Tel Aviv n’a pas agi dans le vide. Derrière lui, il y a les politiciens de la coalition qui ne cessent de lancer des incitations à la haine, demandant que le sang des manifestants coule. Ils sont tout aussi responsables de cette bousculade que le chauffeur qui en a été à l’origine ».