Un agent du Shin Bet promu après avoir été réprimandé pour « fouille injustifiée »
Selon Haaretz, l'ancien directeur de l'agence de sécurité avait recommandé de renvoyer l'agent qui avait ordonné une fouille des parties génitales injustifiée sur une Palestinienne en 2015
Un officier supérieur du Shin Bet, soupçonné d’avoir ordonné une fouille des parties génitales non justifiée sur une détenue palestinienne, aurait été promu malgré les recommandations de l’ancien directeur de l’agence de sécurité intérieure, de le renvoyer.
L’officier, connu sous le pseudonyme de « Yossi », aurait ordonné l’examen génital d’une Palestinienne en 2015, alors qu’il était coordinateur de district, a rapporté jeudi le quotidien Haaretz. Selon le journal, il n’y avait pas de « nécessité opérationnelle » pour une telle fouille à l’époque.
En 2017, Yossi avait été interrogé sur ces allégations, mais l’année dernière, l’affaire a été classée par le bureau du procureur de l’État, en raison d’un manque de preuves.
L’article indique que Yossi, qui occupait un poste de haut niveau au bureau de l’actuel chef du Shin Bet, Ronen Bar – alors adjoint de l’agence – a été promu, malgré les recommandations de l’ancien directeur, de sanctionner l’officier.
Des sources ont déclaré au quotidien que l’ancien chef du Shin Bet, Nadav Argaman, avait recommandé de refuser une promotion à Yossi, voire de le licencier suite aux accusations.
Après la prise de fonction de Bar en tant que directeur en octobre 2021, l’agence a décidé de ne pas sanctionner Yossi, mais plutôt de lui adresser une « réprimande sévère », selon Haaretz. Suite à cette mesure, il a été promu à un poste plus élevé au sein de l’agence de sécurité.
Le Shin Bet a nié l’implication de Bar dans la prévention des mesures disciplinaires contre Yossi, déclarant au journal que « toutes les décisions prises à la fin de la procédure disciplinaire concernant Yossi ont été prises exclusivement et entièrement par le directeur des ressources humaines ».
« Toutes les recommandations, y compris les mesures de commandement déterminées par le chef de la division des ressources humaines, ont été entièrement appliquées. Toute tentative de présenter les choses différemment est infondée », a été répondu à Haaretz.
Le Shin Bet a ajouté qu’il considérait l’affaire avec « gravité », précisant qu’au-delà « des mesures personnelles prises avec les personnes impliquées, l’incident et les leçons à en tirer sont inclus dans la formation des agents sur le terrain ».
Le journal a déclaré que la Palestinienne avait été arrêtée pour des délits de terrorisme présumés. Un médecin de Tsahal et une soldate ont fouillé ses parties génitales et son anus soupçonnant qu’elle n’y ait caché une carte SIM qu’elle aurait utilisée pour contacter des membres du Hamas, a indiqué le quotidien.
Selon Haaretz, plusieurs autres officiers du Shin Bet impliqués dans l’incident ont conservé leur poste, mais l’un des officiers de Tsahal, lié à l’affaire, s’est vu refuser toute nouvelle promotion.