Un photographe arabe israélien retenu et fouillé par la sécurité du Premier ministre
Malgré sa carte de presse délivrée par le gouvernement, Ali Waanus de la Deuxième chaîne a été détenu pendant une heure et a dû retirer ses vêtements
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Les gardes de sécurité du Premier ministre Benjamin Netanyahu ont arrêté et fouillé un photographe arabe israélien de la Deuxième chaîne avant de lui permettre de couvrir un événement dans le nord d’Israël, a annoncé la chaîne de télévision.
Alors que ses collègues juifs rentraient dans l’hôpital de Ziv à Safed lundi, Ali Waanus – qui est détenteur d’une carte de presse émise par le gouvernement – a été prié de se mettre de côté pendant près d’une heure et a été obligé de se déshabiller et de rester en caleçon alors que son équipement de caméra était passé sous rayon X – à plusieurs reprises.
Au cours de la cérémonie, à laquelle ont assisté le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Santé, Yaakov Litzman, il a également été interrogé et mis à l’écart pendant plusieurs minutes, a signalé le journal Haaretz.
« J’étais tellement excité d’aller photographier le Premier ministre et de le rencontrer, mais soudainement j’ai été humilié », a dénoncé Waanus.
Le photographe vit à Ghajar, un village d’alaouites syriens situé à la frontière entre le Liban et une partie du plateau du Golan israélien. Les habitants de Ghajar possèdent la citoyenneté israélienne.
Waanus a reçu son autorisation d’exercer par les autorités israéliennes il y a trois mois après plusieurs contrôles de sécurité et une longue attente, a déclaré la Deuxième chaîne. Le bureau de presse du gouvernement qui délivre les cartes dépend du bureau du Premier ministre.
« Les journalistes ne sont pas au-dessus de la loi, mais il n’y avait aucune justification pour le détenir de manière humiliante, comme cela s’est produit ce matin, en raison de son affiliation communautaire », a déclaré la Deuxième chaîne dans un communiqué.
Noa Shpigel du quotidien Haaretz, qui a également couvert l’événement à Safed, a tweeté : « Aujourd’hui, il nous a fallu dix minutes pour passer le contrôle de sécurité. Pour Ali, il a fallu près de deux heures. Vous devriez le savoir. »
La députée Shelly Yachimovich, du parti de l’opposition Union sioniste, a déclaré que l’incident a démontré la vulnérabilité continue des Arabes d’Israël même après avoir obtenu une autorisation d’exercer.
Elle a demandé l’ouverture d’une enquête ainsi que des excuses publiques et le versement d’une compensation pour souffrance mentale, a signalé Haaretz.