Un survivant de la Shoah sur trois ne peut pas faire les courses qui lui sont nécessaires – Enquête
Une étude réalisée en amont de Yom HaShoah montre que plus de 50 % des personnes interrogées ont des difficultés à payer leurs factures ; 41% souffrent de solitude

Dans une nouvelle enquête qui a porté sur 400 survivants de la Shoah israéliens, plus d’un tiers des personnes interrogées ont déclaré ne pas avoir eu suffisamment d’argent pour acheter certains produits alimentaires, le mois dernier, et avoir dû demander une assistance financière supplémentaire pour pouvoir faire les courses dont elles avaient besoin. Plus de la moitié des sondés ont reconnu rencontrer des difficultés financières.
Le sondage, qui a été publié, cette semaine, avant Yom HaShoah, la journée de commémoration de la Shoah qui aura lieu le 6 mai, cette année, laisse penser qu’un grand nombre de survivants en Israël – ils seraient 120 000 à 130 000 au total – font face à des difficultés financières, émotionnelles, sociétales et physiques.
Interrogés sur leurs finances en matière de santé, 24 % des sondés ont précisé ne pas avoir suffisamment d’argent pour certains examens médicaux et 20 % ont dit qu’ils devaient vivre sans les instruments médicaux dont ils pourraient avoir besoin – déambulateur ou scooter de mobilité, par exemple.
7 % des personnes interrogées ont déclaré ne pas avoir les moyens de se payer des médicaments, que l’État subventionne généralement pour toutes les catégories de survivants. Plus de 10 % ont dit ne pas pouvoir se permettre d’aménager leur logement de façon à pouvoir accéder à toutes les pièces.
Un peu plus de la moitié des personnes interrogés ont dit qu’elles avaient des difficultés à payer leurs fractures et 30 % ont noté qu’elles n’avaient pas les moyens d’acheter des produits d’hygiène personnelle. Presque un quart des survivants – ou 23 % – ont reconnu avoir été cette année dans l’incapacité, à au moins une occasion, d’acheter l’appareil électrique dont ils avaient besoin. Ils ont été plus de 15 % à dire qu’ils ne pouvaient pas se payer une concession funéraire.
La moitié des personnes interrogées dans cette enquête de la Fondation du bien-être des Survivants de la Shoah ont expliqué qu’elles aimeraient pouvoir quitter leur domicile plus souvent mais qu’elles restent à l’intérieur dans la mesure où il n’y a personne pour les accompagner. Presque un cinquième a indiqué être dans l’incapacité totale de sortir dehors. Quasiment les deux-tiers des sondés ont dit qu’ils vivaient seuls et 41% ont reconnu souffrir de cette solitude.

Alors qu’il leur était demandé quelles activités ils souhaiteraient faire plus souvent, les réponses les plus communes ont été d’aller au parc (25%), d’aller faire des activités réservées aux seniors (12%) et de regarder la télévision (12%).
Cela fait des années que les survivants de la Shoah demandent à l’État de leur donner une plus grande aide financière. Ils avaient notamment manifesté à plusieurs reprises en 2007.
Au fil des années, de multiples gouvernements ont alloué des ressources supplémentaires à cette catégorie de la population mais approximativement 25% des survivants qui résident en Israël restent en-dessous du seuil du pauvreté, selon des données transmises, l’année dernière, par l’Institut national d’assurance [bituach leumi].
Les activistes qui réclament un plus fort soutien de l’État pour les survivants de la Shoah estiment que le problème est largement causé par le fait que des dizaines de milliers de survivants qui avaient immigré en Israël, après le mois d’octobre 1953, sont inéligibles aux retraites et indemnisations mensuelles de l’État qui sont versées aux autres survivants par le biais de l’Accord de réparation qui avait été conclu entre l’Allemagne et Israël.
En 2012, un tribunal israélien avait rejeté la plainte qui avait été déposée par des survivants laissés de côté par l’État. Ils avaient alors affirmé que les règles étaient inéquitables dans la mesure où le rideau de fer ne leur avait pas permis de partir pour Israël avant le mois d’octobre 1953.