Une élue américaine veut interrompre l’aide militaire à Israël
Betty McCollum demande au Département d'Etat d’enquêter sur « le système brutal de l'occupation qui dévalue et déshumanise les enfants palestiniens »
Une députée du Congrès américain demande au Département d’Etat de déterminer si la mort de deux adolescents palestiniens par les forces de sécurité israéliennes l’année dernière peut empêcher Israël de recevoir une aide militaire en vertu du droit américain.
Dans une lettre adressée aux responsables du Département d’Etat la semaine dernière, la représentante du Minnesota Betty McCollum déclare que les décès de Nadeem Siam Nawara et de Mohammad Odeh Mahmoud en mai 2014 illustrent le « système brutal de l’occupation qui dévalue et déshumanise les enfants palestiniens ».
Les deux jeunes Palestiniens, âgés de 16 et 17 ans, ont été tués lors d’affrontements entre manifestants palestiniens et soldats israéliens à l’extérieur de la ville de Ramallah en Cisjordanie lors d’une manifestation en mai 2014 le Jour de la Nakba, une commémoration annuelle du déplacement palestinien après la création de l’Etat d’Israël.
« Il est temps pour une déclaration ferme et sans équivoque d’un engagement des États-Unis envers les droits des enfants palestiniens vivant sous occupation israélienne », a écrit McCollum dans sa lettre du 18 août, publiée lundi.

McCollum a demandé aux responsables du Département d’Etat de déterminer si le meurtre des adolescents était une violation de la Loi Leahy, une loi américaine des droits de l’Homme qui interdit aux services de l’Etat et de la Défense de fournir une assistance militaire aux unités militaires étrangères qui violent les droits de l’Homme en toute impunité.
Une vidéo de surveillance diffusée par la division palestinienne de Defense for Children International, une ONG mondiale, semble montrer un adolescent étant abattu alors qu’il marchait près d’une station de gaz après un atténuement des affrontements. Le deuxième adolescent palestinien semble avoir été abattu peu de temps après.
L’armée israélienne a d’abord soutenu que seules des méthodes de dispersion non létales ont été utilisées par les troupes lors de la manifestation du Jour de la Nakba.
Un haut responsable du ministère de la Défense a également déclaré au Times of Israel à l’époque que la vidéo de l’incident avait probablement été trafiquée.
L’autopsie effectuée par les pathologistes palestiniens et israéliens en juin, cependant, a montré que Nawara a presque certainement été tué par un tir direct, très probablement d’une arme de Tsahal.
Une enquête militaire israélienne de la fusillade, menée suite à l’autopsie, a constaté qu’un garde-frontières israélien avait utilisé illégalement des munitions réelles lors de la manifestation.
Un tribunal du district de Jérusalem a inculpé le garde-frontières de 29 ans en décembre sur des accusations d’homicide involontaire.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article