Au moins 3 élus du parti de Gantz seraient favorables à un gouvernement d’union
Matan Kahana a suggéré un partenariat lors d'une réunion de faction il y a quelques semaines ; le chef du parti HaMahane HaMamlahti est contre
Plusieurs membres du parti HaMahane HaMamlahti sont favorables à l’idée de rejoindre un gouvernement d’unité sous la direction du Premier ministre Benjamin Netanyahu, mais le chef de faction Benny Gantz reste opposé à cette idée, ont rapporté jeudi les médias israéliens.
Le député Matan Kahana (HaMahane HaMamlahti), qui a publié un plan pour un tel arrangement sur les réseaux sociaux jeudi, avait déjà soulevé la question lors d’une réunion du parti il y a quelques semaines, a rapporté la Treizième chaîne.
Kahana a suggéré que les deux parties parviennent à un accord pour que Netanyahu reste en fonction pendant deux années supplémentaires, puis démissionne avant des élections législatives anticipées, afin de sortir Israël de la crise dans laquelle il s’enfonce depuis que le gouvernement actuel avance ses propositions de refonte judiciaire qui sèment la discorde.
Au moins trois députés anonymes du parti HaMahane HaMamlahti, sur ses 12 membres, auraient soutenu l’idée sous certaines conditions, tandis que la députée Pnina Tamano-Shata aurait complètement rejeté l’idée.
Gantz a déclaré qu’il n’y avait aucune chance de parvenir à un tel accord avec Netanyahu. « Nous n’avons personne avec qui conclure des accords. »
Ni Gantz ni son parti n’ont répondu à la demande de la Treizième chaîne. Le bureau de Kahana a déclaré qu’il ne ferait aucun commentaire sur les réunions à huis clos du parti.
Qualifiant sa proposition de « plan Kahana pour sauver l’État d’Israël de la crise », le député a déclaré qu’elle permettrait à HaMahane HaMamlahti et à Yesh Atid – le plus grand parti d’opposition à la Knesset – de rejoindre le gouvernement dirigé par le Likud, ainsi que « tous ceux qui acceptent les valeurs dans l’esprit de la Déclaration d’Indépendance ». Dans deux ans, Netanyahu « se retirerait avec dignité » et de nouvelles élections législatives seraient organisées.
Kahana n’a fait aucune référence au procès pour corruption dont fait l’objet Netanyahu. Gantz et Yaïr Lapid ont rejeté à plusieurs reprises toute possibilité de siéger dans un gouvernement dirigé par Netanyahu, en raison des affaires pénales du Premier ministre.
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Ils ont répété leur position le mois dernier, alors que des informations faisaient état d’un éventuel accord de normalisation avec l’Arabie saoudite. Une telle évolution nécessiterait des concessions aux Palestiniens que les éléments d’extrême-droite de la coalition n’accepteraient probablement pas. Lapid et Gantz ont déclaré qu’ils soutiendraient un accord de normalisation en dehors du gouvernement, mais qu’ils ne rejoindraient pas la coalition.
Cette semaine, cependant, le député Elazar Stern (Yesh Atid), a déclaré qu’il serait lui aussi favorable à une proposition de gouvernement d’unité, en raison de la crise nationale actuelle provoquée par le remaniement judiciaire.
« Pensez-vous vraiment qu’il existe une meilleure solution à la crise profonde dans laquelle se trouve actuellement le pays ?, a écrit Kahana sur X – anciennement Twitter. « Ce gouvernement pourrait guérir les profondes divisions internes qui existent entre nous et faire de la place à toutes les composantes de la société en Israël. »
Malgré les dénégations répétées du chef de son parti, Kahana a déclaré qu’il pensait que « si un tel scénario était un tant soit peu possible, [Gantz] l’envisagerait sérieusement ».
Les médias israéliens ont cité une source proche de Gantz qui a répondu jeudi que les députés avaient le droit d’exprimer leurs opinions personnelles, mais que cela ne reflétait pas la position de Gantz.
Pour sa part, Yesh Atid a déclaré dans un communiqué : « Un gouvernement d’unité avec Netanyahu détruirait le pays. »
La coalition de droite, d’extrême-droite et de partis religieux de Netanyahu a fait de la refonte radicale du système judiciaire un élément central de sa politique. La législation, dont une partie a déjà été adoptée, a donné lieu à des mois de protestations de masse. L’agitation politique a divisé la société israélienne et s’est infiltrée dans l’armée, certains réservistes déclarant qu’ils ne se porteraient pas volontaires pour le service si le plan n’était pas suspendu.
Le gouvernement et ses partisans affirment que la refonte judiciaire est nécessaire pour contrôler ce qu’ils considèrent comme un système judiciaire excessif. Les opposants affirment qu’elle affaiblira dangereusement le pouvoir de la Cour, érodant ainsi le caractère démocratique d’Israël.
Les négociations visant à parvenir à un accord entre la coalition et l’opposition, qui se sont tenues au début de l’année, n’ont pas abouti. Aucun autre pourparler n’est prévu, chaque partie accusant l’autre d’être intraitable.